Le régulateur des télécoms confirme un mouvement observé chez les opérateurs mobiles depuis le début de l'année, et même activement engagé par l'un d'entre eux (Numericable-SFR) : la facture du mobile cesse de baisser. Entre le premier et le deuxième trimestre 2015, elle est même remontée de 40 centimes. Selon les chiffres consolidés de l'Arcep, elle s'établit désormais à 16,6 euros. contre 16,2 euros au premier trimestre.
« Depuis la fin 2012, le rythme de baisse de cette facture est moindre », relève le régulateur. Mais surtout, « pour la première fois depuis quatre ans, cette facture progresse même légèrement ». Au sujet des forfaits, c'est la même tendance : ils coûtent en moyenne 19 euros par mois aux abonnés français, contre 18,7 euros début 2015. Les cartes prépayées enfin - un client sur cinq -, sont passées de 6,3 à 6,5 euros en moyenne.
Les forfaits ne compensent pas le repli du prépayé
Si la facture moyenne, toutes offres confondues, tend à remonter, c'est aussi parce que ces cartes prépayées, trois fois moins chères, ont de moins en moins de poids : 15,1 millions de clients à la mi-2014, et 13,2 millions à la mi-2015. Les forfaits, eux, sont plus nombreux : 55,6 millions il y a un an contre 57,9 millions désormais.Après 4 ans de baisse, les prix du mobile remontent - Source : Arcep.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que depuis fin 2014, la chute des offres prépayées n'est plus compensée par les forfaits. En un semestre, le parc mobile français a perdu 600 000 cartes SIM, soit autant de clients, car ces chiffres n'incluent pas les cartes dédiées aux machines (MtoM). Le nombre de clients mobiles en France est ainsi revenu au niveau qui était le sien une année plus tôt, avec 71,1 millions de cartes SIM.
Les opérateurs ont endigué le déclin des revenus
Corollaire de cette fin de la chute des prix : la stabilisation des revenus des opérateurs. Cumulés, ils ont atteint 8,2 milliards d'euros au deuxième trimestre 2015. La baisse se poursuit donc, mais « elle n'est que de 1,9 % en un an après trois trimestres autour de 3 % et deux années entre 4 et 8 % », constate l'Arcep. Sur le dernier trimestre, les opérateurs ont perdu 43 millions d'euros en un an, contre 121 millions début 2015.Sur la période étudiée par le régulateur, Orange et Bouygues Telecom ont en effet montré des signes de reprise avec des revenus en phase de stabilisation. Numericable-SFR, lui, est retourné dans le vert mais au prix d'une hémorragie de clients, quand Free affichait des résultats insolents pour ce marché. D'ici la fin de l'année, il est probable que la facture mobile remonte d'un cran, aidée par l'inflation des volumes de data.
Pour relancer leurs revenus, les opérateurs misent sur la 4G - Source : Arcep.
La data, nouvelle vache à lait des opérateurs
Depuis que la voix et les SMS en illimité sont devenus une évidence, les opérateurs ne peuvent plus miser dessus pour gonfler la facture. Mais la donnée, facturée plus chère, a pris le relais et tout indique qu'elle soutiendra la reprise des opérateurs. D'autant qu'ils incitent eux-mêmes les clients à consommer plus de données en incluant à leurs offres, comme Bouygues, des bonus gourmands tels que Spotify ou CanalPlay.Résultat chez cet opérateur : le volume de data consommée s'est envolé de 30 % en un an, à 2,4 Go/mois. Au niveau global, les données mobiles ont doublé en un an pour atteindre 130 000 To, soit 625 Mo par mois en moyenne pour un abonné à la 3G. Et 1,1 Go pour un client 4G. Et ces derniers sont de plus en plus nombreux dans le pays : ils sont 22 % des abonnés, contre 8 % un an plus tôt. De quoi soutenir les volumes, et les prix.
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