Deezer n'entrera pas en bourse le 30 octobre comme prévu. Dans un communiqué lapidaire, la plateforme de streaming a annoncé mardi 27 au soir, qu'elle reportait ce projet à plus tard. La raison : les « conditions de marché ». Les résultats inférieurs aux attentes de Netflix au 3e trimestre, le décrochage boursier de plus de 30 % de la webradio Pandora et le succès galopant d'Apple Music auraient refroidi les investisseurs.
Selon une source bancaire citée par Reuters, Deezer n'est pas parvenu à remplir son carnet d'ordres pour mener son projet à terme. Le français prévoyait d'émettre 8,24 millions d'actions nouvelles, entre 36,40 et 46,29 euros par titre. Cela lui aurait permis de lever environ 300 millions d'euros. Dans son communiqué, Deezer rassure sur ses capacités de financement et dit être bien positionné pour poursuivre sa croissance.
Un modèle toujours en perte
La société a expliqué aux Echos qu'elle n'avait pas tout dépensé des 100 millions d'euros levés en 2012. Mais Deezer est très loin du n°1 mondial Spotify et ses 20 millions d'abonnés payants - 7 fois plus que le français. Il a aussi besoin de financements pour se développer à l'international, toucher de nouveaux clients et ne pas se laisser faire face à la concurrence : en quatre mois, Apple Music a déjà 6,5 millions de clients payants.Au fil du temps, Deezer réduit ses pertes mais à un rythme assez lent - Crédit : Clubic.
Sans donner plus de détails sur ses intentions, la société affirme qu'elle « évaluera ses différentes options de financement dans le futur ». Une levée de fonds privée ? Une nouvelle tentative de cotation publique ?
En attendant, Deezer perd de l'argent. Fondée en 2007, l'entreprise prévoit d'atteindre l'équilibre seulement en 2018. Ce problème, partagé par de nombreux acteurs du streaming, a de quoi freiner les investisseurs.
Actionnariat actuel de Deezer - Crédit : Clubic.
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