Yves Guillemot sort de son silence dans une interview aux Echos. Le cofondateur d'Ubisoft (avec ses frères) et actuel PDG fustige l'arrivée de Vincent Bolloré au capital de sa société. Le 15 octobre, le raider breton est monté à hauteur de 6,6 % du capital, avant de porter sa participation à 10,39 % une semaine plus tard, faisant de Vivendi le 1er actionnaire d'Ubisoft (et troisième de Gameloft), devant les frères Guillemot.
« Nous avons le sentiment d'avoir vécu une agression », déclare Yves Guillemot, qui a échangé par téléphone avec Vincent Bolloré deux heures avant la montée au capital, sans que ce dernier ne lui en ait parlé. « Ce sont des méthodes d'un autre temps. ». « Normalement, on essaie de comprendre l'intérêt de chacun avant toute manœuvre », ajoute le responsable, qui dénonce un comportement « activiste ».
Ubisoft l'avait déjà affirmé, il tient à son indépendance. L'éditeur le réaffirme : « L'indépendance est la clé de notre modèle pour assurer la réactivité et la liberté de ton. » Yves Guillemot note au passage un « conflit d'intérêt » car Vivendi détient toujours un peu moins de 6 % d'Activision Blizzard, concurrent d'Ubisoft. Prudent sur une fusion avec Gameloft, le patron affirme « ne pas (avoir) besoin des milliards de Vivendi ».
Yves Guillemot a cofondé Ubisoft en 1986 avec ses frères Claude, Michel, Gérard et Christian, et Gameloft en 1999 - Crédit : Ubisoft.
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