Le bras de fer est engagé entre la famille Guillemot et Vincent Bolloré. Dans un communiqué diffusé par l'Autorité des marchés financiers (AMF) mercredi 25 novembre, on apprend que la famille fondatrice de l'éditeur de jeux pour mobile Gameloft a porté sa détention de capital de 13,82 % à 15,64 % et ses droits de vote de 22,57 % à 24,18 %. Depuis octobre, Vivendi détient 17,34 % du capital et 15,34 % des droits de vote.
La famille Guillemot comprend les cofondateurs d'Ubisoft Yves, Michel, Claude, Gérard et Christian - réunis au sein des sociétés Guillemot Brothers SE, et Guillemot Corporation SA -, et Yvette et Tiphaine Guillemot.
Cette montée dans le capital vise à faire barrage à une « prise de contrôle rampante par des personnes qui pourraient remettre en cause la stratégie et la vocation mondiale de Gameloft SE au détriment de l'intérêt de la société et de tous ses actionnaires », prévient la famille Guillemot, qui a Vivendi dans son viseur. À la fin octobre, Yves Guillemot réaffirmait aux Échos sa volonté d'indépendance pour Gameloft et Ubisoft.
Provocation des Guillemot
En attendant un éventuel partenaire qui ferait office de chevalier blanc, la famille Guillemot ajoute qu'elle envisage de poursuivre ses achats en fonction des conditions de marché. Et souligne qu'elle n'envisage « pas de prendre le contrôle de Gameloft SE » mais qu'elle ne « s'interdit pas de le faire »... Une déclaration qui a les airs d'une provocation tant elle reprend mot pour mot les termes employés, le 22 octobre, par Vivendi.Yves Guillemot, cofondateur et PDG d'Ubisoft et de Gameloft, et Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi - Crédit : DR.
Même ton au sujet du conseil d'administration, convoité par le groupe de Vincent Bolloré : les Guillemot n'envisagent pas de demander la nomination d'une ou plusieurs personnes, « mais ne s'interdisent pas de le faire ». De son côté, Vivendi dit que ses achats ne sont pas « une étape préparatoire à un projet de prise de contrôle d'Ubisoft et Gameloft »... mais qu'il ne « peut pas écarter la possibilité d'envisager un tel projet ».
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