Les auto-écoles en ligne passent la seconde

Thomas Pontiroli
Publié le 12 décembre 2015 à 12h12
L'auto-école est en train de muter et de s'adapter au numérique grâce à l'arrivée de nouveaux acteurs. Déjà soutenus par des investisseurs, ils capitalisent sur les frustrations des élèves.

En mettant sur un pied d'égalité les candidats libres à l'examen du permis de conduire, et ceux présentés par une auto-école classique, la loi Macron, promulguée en août 2015, a ouvert la voie aux formations en ligne.

Pour les candidats, c'est surtout la promesse de tarifs jusqu'à deux fois moins élevés : environ 675 euros pour 20 heures de conduite, contre 1 200 à 1 600 en général, sachant que des heures en plus viennent souvent se greffer en attendant le jour de l'examen - qui met en moyenne 100 jours à arriver -, faisant gonfler la note...

Ces auto-écoles 2.0 fonctionnent comme Uber : pas de locaux, et des moniteurs indépendants qui ne sont pas salariés de l'entreprise. C'est grâce à cela que ces nouveaux entrants sur le marché proposent des tarifs plus bas, inférieurs à 35 euros par heure de conduite, contre 45 à 50 euros pour les auto-écoles traditionnelles.
Le prix, c'est l'argument principal que font jouer ces nouveaux acteurs afin d'attirer des candidats frustrés.

Smartphone vs. diapositives

Ils s'appellent En voiture Simone, Auto-école.net, Ornikar ou PermiGo. Leur mode de fonctionnement est assez proche : l'élève crée un compte en ligne, choisit sa formule (code de la route, conduite accompagnée, permis de conduire, permis moto aussi). Une plateforme de formation en ligne avec ses QCM permet de se former depuis chez soi - il faudra alors tirer un trait sur le claquement au changement des diapositives !


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Pour la conduite, la prise de rendez-vous s'organise en ligne. Les candidats peuvent être récupérés devant chez eux ou à des points de rendez-vous. Et comme la loi Macron le permet, une fois le candidat préparé, il peut se présenter à l'examen comme n'importe quel prétendant. PermiGo se targue par exemple de taux de réussite au code de 87 % et de 63 % pour la conduite, mais une attente avant l'examen de plus de 2 mois.

Les investisseurs y croient

Sur 1,3 million de candidats en France, Ornikar en a séduit 7 600 et Auto-ecole.net, environ 3 500, mais en peu de temps. Le démarrage de ces écoles est assez fort, pourtant, la vraie accélération reste à venir. Toutes ces sociétés viennent en effet de réaliser de substantielles levées de fonds : 1,5 million d'euros pour Ornikar (en partie par Xavier Niel), 3 millions pour Auto-ecole.net et bientôt peut-être 5 millions pour PermiGo.

Secteur très embouteillé, la formation à la conduite pourrait se décongestionner en France avec l'arrivée de ces sociétés, et permettre à un plus grand nombre de prétendre au permis de conduire. Il reste à voir si les acteurs historiques accepteront cette nouvelle concurrence, ou se rebifferont comme les taxis face à Uber.


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