Parrot, numéro 2 mondial des drones derrière le chinois DJI, confirme sa levée de fonds de 300 millions d'euros. L'opération, amorcée en novembre, fait entrer au capital Bpifrance à hauteur de 5,15 % et le chinois IDG Capital (1,47 %). HG Vora Capital voit sa participation passer à 10,67 % et Horizon, société contrôlée par le fondateur de Parrot, Henri Seydoux, contrôle toujours une part majoritaire de l'entreprise, soit 35,16 %.
« L'ambition est grande », affirme le PDG de Parrot, société créée il y a plus de 20 ans, et d'abord spécialisée dans les agendas électroniques, puis les kits mains-libres filaire pour véhicules ou les autoradios, mais qui est véritablement devenue médiatique à partir de 2010, avec le lancement de son premier drone, l'AR.Drone.
Rachats multiples
Bien implanté sur le marché grand public, qui représentait 85 % des ventes de drones en 2015 selon Xerfi, Parrot voit des opportunités sur le marché professionnel, qui n'a pas encore décollé. Pourtant, les usages ne manqueraient pas, par exemple dans la maintenance industrielle, comme l'expérimente Engie pour contrôler des chaudières, le train, à l'image des tests menés par la SNCF, ou l'agriculture, vaste champ d'applications.Au cœur du développement de Parrot auprès des professionnels, il y a Airinov et l'agriculture - Crédit : Parrot.
À tel point que Parrot a multiplié les rachats et prises de participations ces derniers mois. La société est devenue l'actionnaire majoritaire d'Airinov, un spécialiste de ces engins dans le domaine de l'agriculture. Plus récemment, l'entreprise d'Henri Seydoux est montée au capital de l'américain MicaSense à hauteur de 51 %. Là encore, l'objectif de Parrot est de se spécialiser dans le domaine des drones pour l'agriculture.
Lever les freins
Ce n'est pas tout. La société française a également confirmé le rachat de 45 % d'Iconem, un spécialiste de la conservation numérique des sites archéologiques. Dans cette même logique d'essaimage, Parrot a enfin pris une participation dans EOS, acteur de référence sur le marché de la sécurité des installations industrielles.Si les entreprises sont encore frileuses envers les drones, pour diverses raisons (absence de compétences, manque d'identification des apports réels, flou juridique sur leur exploitation...), elles pourraient néanmoins s'y mettre si les fabricants se mettaient à leur proposer des services complets avec des usages précis, plutôt que de leur vendre le matériel nu. Une stratégie que pourrait adopter Parrot avec ses différents rachats.
À lire également :