Mobiles d'occasion : l'avenir leur appartient

Thomas Pontiroli
Publié le 08 février 2016 à 15h24
Il aura fallu attendre quelques années avant que ne s'installe un vrai marché du smartphone d'occasion. Encore timide rapporté à l'échelle globale, il connaît une accélération fulgurante.

Ils ont un meilleur rapport prix/prestation que les smartphones chinois, et les consommateurs se les arrachent : ce sont les smartphones d'occasion. Leur croissance est cinq fois supérieure à celle du marché du neuf : 50 % en 2015 contre 10 % pour les ventes des fabricants (IDC). En 2015, les ventes de terminaux d'occasion ont atteint 80 millions d'unités dans le monde, selon une étude de Deloitte, et cela devrait grimper à 120 millions cette année.

Certes, c'est résiduel comparé aux 1,4 milliard de terminaux de première main écoulés sur la période, mais la tendance témoigne d'un vrai changement dans les comportements d'achat. En France, où les forfaits libres d'engagement ont atteint plus de 60 % du parc d'abonnements post-payés (Arcep), l'achat d'un smartphone se fait en une fois (ou jusqu'à quatre fois sans frais), là où il était plutôt lissé sur 12 ou 24 mois auparavant. Ainsi, l'acte de changer de mobile est devenu plus douloureux pour les finances, et c'est là qu'intervient l'occasion.

Un réseau d'experts

Pour répondre à la demande, les opérateurs ont adapté leur circuit de distribution et proposent tous des modèles de seconde main. L'un des pivots de ce marché dans le pays est Recommerce Solutions. Allié à Orange, Bouygues Telecom et SFR, cet intermédiaire récupère les smartphones auprès des consommateurs, les reconditionne, puis les met à disposition des opérateurs. Un service bien huilé qui aboutit à des prix inférieurs de 30 à 70 % du neuf.


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Dans le cas où les mobiles ne passent pas par ces experts de l'occasion, la floraison des boutiques de réparation (Save, Woops, Reparmobil, Phone Express...) permet de redonner une seconde vie à un terminal essoufflé. Car depuis plusieurs années, aucune technologie n'a vraiment bouleversé ces appareils. Bien souvent, le seul gain d'une génération à l'autre concerne la performance. Si bien qu'un modèle de 2011 peut rester pertinent en 2016.

Quel rôle pour les fabricants ?

De 4 % du marché mondial des smartphones, les terminaux d'occasion atteindront 7 % en 2016, prédit Deloitte, et 10 % du segment premium (supérieur à 450 euros, pour le cabinet). Hormis ces modèles, le prix moyen de ces mobiles est de 125 euros. La moitié de ces appareils est écoulée par les fabricants et les opérateurs eux-mêmes, via leurs offres reconditionnées. Le reste l'est principalement de main à main en ligne, comme sur Leboncoin.

Ce qu'il faut aussi comprendre, c'est que le marché du neuf est arrivé à une forme de saturation. Pour écouler leurs derniers modèles, les fabricants ont mis en place des programmes de reprise des anciens. En février, Apple a même étendu son programme aux iPhone à l'écran cassé - un mal fréquent sur ces appareils, qui obère souvent les chances de revente à un bon prix. Moins fairplay, il bloque les iPhone 6 dont le bouton Home a été changé.


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