Wiko se voit en géant mondial du smartphone

Thomas Pontiroli
Publié le 23 février 2016 à 15h10
Numéro deux du smartphone en France et bien placé en Europe, Wiko se rêve en numéro 5 mondial, aux côtés de Xiaomi et Lenovo. Un vœu peut-être pas si pieu au vu de sa stratégie.

À cheval entre Marseille et Shenzhen, Wiko nourrit de grandes ambitions dans les smartphones. Si le marché a tendance à se tasser, il y a des opportunités, et ce petit acteur a une carte à jouer sur le bas de gamme, le créneau où il évolue. Et ça lui réussit plutôt bien : en France en 2015 - juste trois ans après sa création - le franco-chinois a occupé la deuxième place dans les ventes avec 17 % de parts de marché, devant Apple et derrière Samsung.

Avec 8 millions de terminaux vendus en 2015, Wiko vise un nouveau cap en 2016 : 15 millions. Pour parvenir à ce chiffre, il va miser sur une expansion de son réseau de distribution en France. Proposé par des enseignes de grande distribution (Carrefour, Leclerc) et la Fnac, le fabricant doit séduire les opérateurs pour espérer percer. À ce jour, il est certes distribué par Bouygues Telecom et Free Mobile, mais Orange et SFR l'aideraient davantage.

Wiko rime avec forfait lowcost

En 2012, il est normal que Free ait choisi Wiko : l'opérateur de Xavier Niel était précurseur sur les mobiles non-subventionnés, et Wiko était l'un des moins chers du marché. Mais aujourd'hui, les forfaits libres d'engagement représentent 60 % des abonnements en France (Arcep), et tous les opérateurs ont intérêt à proposer du lowcost.



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Le Wiko Highway Pure est l'un des smartphones les plus fins du marché - Crédit : Wiko.



D'autant que ces appareils sont devenus plutôt bons. Hormis pour les jeux 3D - qui n'intéressent pas tout le monde -, les performances de ces smartphones suffisent pour accomplir la plupart des tâches usuelles, comme surfer sur Facebook, WhatsApp ou jouer à quelques jeux peu gourmands (Candy Crush...). Enfin, ces mobiles se sont mis à adopter des designs plutôt attrayants, à l'image du Wiko Highway Pure, et ses 5,1 mm d'épaisseur.

Devenir une marque mondiale

Mais la vraie ambition de Wiko, avouée aux Echos par son PDG Michel Assadourian, est d'entrer dans le top 5 mondial en 2020. Pour y prétendre, la société devra déloger le chinois Xiaomi et ses 71 millions de smartphones vendus en 2015 - et qui est en croissance de 23 %. Mais il restera extrêmement loin des autres acteurs, comme Lenovo (74 millions de mobiles), Huawei (107 millions), Apple (231,5 millions) et Samsung (325 millions).


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« Nous voulons faire de Wiko une marque mondiale, avec le soutien de notre actionnaire chinois Tino. Nous allions le savoir-faire marketing occidental au savoir-faire industriel en Chine », a expliqué le PDG au Figaro.

L'Afrique, un gros débouché

Pour cela, la société compte s'implanter dans une dizaine de pays, en plus de la trentaine actuelle. Au-delà de la France, Wiko est également très fort au Portugal, où il est deuxième et en Italie, où il occupe le troisième rang. En misant maintenant sur l'Europe de l'Est mais surtout l'Afrique, Wiko devrait réussir à soutenir ses ventes.

L'idéal pour lui serait d'être distribué par Orange auprès de ses 110 millions de clients dans 20 pays en Afrique.
L'opérateur historique vient d'annoncer un partenariat avec Google pour y proposer un smartphone en marque blanche à 40 dollars (le Rise 31 Special Edition). Wiko et ses mobiles à 50 euros pourrait avoir une carte à jouer.


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