Comment Gameloft veut contrer Bolloré

Thomas Pontiroli
Publié le 23 mars 2016 à 11h52

Gameloft affirme sa volonté d'indépendance. Sous le coup d'une OPA de Vivendi, qui est monté à 30 % du capital le 18 février 2016, après plusieurs mois de « prise de contrôle rampante », l'éditeur de jeux mobile a réuni ses actionnaires, mardi 22 mars à Londres, dans le but de les convaincre de faire barrage à l'assaillant.


Sur les deux prochaines années, Gameloft prévoit d'entamer « une nouvelle étape de croissance rentable », avec un objectif de chiffre d'affaires supérieur à 350 millions d'euros d'ici à 2018, dont près de 30 % provenant de sa régie publicitaire. Connectée à des plateformes d'achat programmatique - où les espaces pub sont vendus aux enchères de façon automatisée -, elle portera la croissance, avec un objectif de 100 millions d'euros de recettes.

Société en croissance

Gameloft met également en avant sa nouvelle structure. « Le plan stratégique 2015 qui s'est traduit par une réorganisation globale des équipes et une forte réduction des coûts a commencé à porter ses fruits », souligne Michel Guillemot, le PDG. Cette restructuration, qui a conduit à la suppression de 20 % des effectifs, soit 850 postes, « a pesé sur le résultat net de l'exercice mais a permis de restaurer la rentabilité opérationnelle de Gameloft dès le second semestre de l'exercice 2015 », poursuit le dirigeant, pour rassurer les actionnaires.


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En 2015, l'éditeur a en effet quadruplé sa perte nette, de 6,4 à 24,2 millions d'euros, mais a bénéficié d'une bonne dynamique commerciale, avec le lancement de 16 jeux, et une hausse des ventes de 13 % sur un an, à 256,2 millions d'euros. Alors que son résultat opérationnel était négatif de 11,5 millions d'euros en 2015, la société table sur sa régie publicitaire pour le faire grimper à plus de 65 millions d'euros à l'horizon 2018.

Avec ce nouveau positionnement, Gameloft se dit en mesure de poursuivre seul son chemin, au même titre que son grand frère Ubisoft - également menacé par Vincent Bolloré. Mais le milliardaire est plus que jamais décidé à avoir le dernier mot : début mars, il relevait de 20 % (à 7,20 euros par action), son offre sur l'éditeur de jeux.


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