Lancé il y a quelques semaines seulement dans une demi-douzaine de villes américaines et à Toronto (Canada), ce nouveau programme se veut autonome et indépendant de l'application Uber originale au sein de laquelle le service était intégré jusqu'à présent en phase de test. Paris est d'ailleurs historiquement la ville où Uber teste et lance ses nouvelles idées.
Selon Thibaud Simphal, directeur général d'Uber France, « l'expérimentation à Paris depuis six mois a été un succès puisque la zone couverte s'est agrandie sur une bonne partie de la rive droite et que plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs ont montré leur intérêt pour ce service ».
Bientôt d'autres villes
Au moment de son lancement, UberEats compte un peu plus de cent restaurants partenaires à Paris intramuros, pour des livraisons couvertes 7 jours sur 7 de 11 h à 23 h. Le nombre d'établissements partenaires sur Paris et la petite couronne devrait rapidement croître, d'autres grandes villes françaises (Lyon, Lille, Bordeaux...) devant être couvertes d'ici la fin 2016 en cas de succès.L'application propose deux services de livraison : classique (autour de 30 minutes) ou instantanée (moins de 10 minutes). Sauf exception et exclusivités, les tarifs seront les mêmes qu'à table au restaurant, auxquels il conviendra d'ajouter 2,5 euros de frais de livraison. À l'image de son service de transport avec chauffeur, Uber ne fournit ici que la technologie. UberEats emploiera donc des livreurs indépendants ou entreprises de transport spécialisées.
UberEats, un challenger
Paradoxalement, Uber arrive cette fois-ci en challenger dans un secteur où de nombreuses start-up se sont engouffrées ces derniers mois, à l'image de Take Eat Easy, Deliveroo ou Foodora. Sans parler de Frichti, qui dispose de sa propre centrale de restauration, et qui vient de lever 12 millions d'euros.Face à cette concurrence, Thibaud Simphal entend évidemment se démarquer : « On souhaite proposer une palette assez large de choix en travaillant directement avec les restaurants pour répondre à la livraison dans les temps, y compris parfois de manière exclusive. Quant à notre option instantanée, elle promet d'être livrée en 10 minutes au déjeuner à partir d'une sélection quotidienne de quatre repas. »
Vers la livraison de colis ?
La livraison de repas pourrait n'être que le début d'autres innovations bientôt développées par Uber : « On regarde de très près le marché français très dynamique de livraison des colis et toute l'infrastructure de transports de marchandises hors repas afin de voir quels pourraient être nos partenaires pour éventuellement tester d'autres types de livraisons », souligne le responsable.UberEats pourrait être une parmi de nombreuses autres applications du portefeuille d'Uber - Crédit : Uber
« On a par exemple beaucoup de partenaires sur le transport de personnes qui seraient intéressés pour faire plus », avoue Thibaud Simphal. Par exemple, aux États-Unis, l'entreprise expérimente Uber Rush, un service de livraison de commandes à domicile, dans quelques villes. Comme le démontrait le récent observatoire de la Fevad sur la logistique, il reste encore beaucoup à faire sur le « dernier kilomètre » de la livraison.
À lire :