Si Uber a pu atteindre une telle taille en si peu de temps, c'est en partie parce qu'il s'appuie sur des chauffeurs indépendants. Recruter ces milliers de personnes le coulerait à coup sûr, ou réduirait à néant ses perspectives de rentabilité. C'est pourtant ce qui lui pendait au nez. À l'automne 2015, quatre chauffeurs californiens ont attaqué le géant du VTC pour réclamer qu'ils soient reconnus en tant que salariés. Mais la société a réussi à s'esquiver.
Après avoir quand même tenté de bloquer l'action collective, Uber s'est résolu à proposer un accord à l'amiable avec les conducteurs... en achetant la paix sociale. Sur son blog, le fondateur Travis Kalanick explique qu'il offre 84 millions de dollars aux plaignants, assortis de 16 millions de dollars d'options si la société entre en Bourse.
Création d'un syndicat
Uber accepte aussi de financer en Californie et au Massachussetts deux syndicats de chauffeurs, que la société s'engage à rencontrer chaque trimestre pour recueillir leurs doléances. La plateforme de VTC promet enfin plus de transparence sur la notation individuelle des chauffeurs, et sur les raisons la conduisant à parfois en exclure. Les conducteurs bénéficieront aussi de plus de largesse pour refuser une course, sans risque de se faire radier.Le propre d'Uber et des sociétés qui se développent sur son modèle, c'est justement de se reposer sur des indépendants - Crédit : Uber.
La société ne précise malheureusement pas le périmètre de ces modifications. Aux yeux de l'avocate des plaignants - qui concerne 160 000 chauffeurs dans le cadre de la class action -, ce gros chèque ne protègera en rien Uber de prochaines décisions de justice qui pourraient transformer leur statut d'indépendant en salarié.
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