Mutum : "profitez des affaires des autres"

Thomas Pontiroli
Publié le 03 juin 2016 à 15h02

L'économie du partage, on pourrait également l'appeler « l'économie de l'optimisation à l'extrême de tout » : sa voiture, son coffre, sa cave, son temps disponible, ses compétences... Cette fois, il s'agit d'objets que l'on n'utilise pas « assez ». Votre scie-sauteuse s'ennuie trop dans votre garage à vos yeux ? Laissez-donc Mutum la proposer à des bricoleurs occasionnels. À chaque prêt, vous gagnez des points qui serviront de monnaie pour emprunter.

En fait, ces points (les « mutums ») constituent une sorte de monnaie virtuelle. Pourquoi ? « Mutum défend des valeurs fortes d'entraide et de solidarité, en facilitant la mise en relation des personnes désirant faciliter leur quotidien et celui des autres. La monnaie propre à Mutum sert seulement à effectuer des échanges sur le site, en instaurant un rapport d'égalité entre les utilisateurs, chacun est prêteur et emprunteur », explique-t-on.

Les mutums ne sont pas des euros, mais les euros peuvent être des mutums

Comment est fixée la valeur d'un mutum ? La start-up explique dans sa FAQ que ses « développeurs Web ont construit un super algorithme qui calcule la valeur d'utilisation de votre objet ». Apparemment, sa valeur est définie en fonction de son état, son âge, sa catégorie, mais aussi et surtout son prix d'achat. Comme quoi, il est difficile de totalement faire abstraction de la valeur marchande, même sur un site de partage « démonétisé »



D'ailleurs, la plateforme ne perd pas le nord. Elle explique clairement que « Non ! Les mutums ne sont pas de l'argent », car « les mutums ne sont pas transférables en euros ! », par contre, « les euros sont convertibles en mutums (en achetant des mutums) ». C'est d'ailleurs l'une de ses façons de générer du chiffre d'affaires, dont l'essentiel, nous précise la société, provient de la création de communautés de partage dans les grands groupes.

Du coup, impossible de revendre des mutums en euros. Les mutums gagnés expirent au bout d'un an, afin d'éviter l'accumulation, et la spéculation, nous explique la start-up. En revanche, les mutums achetés n'ont pas de date limite. La plateforme dispose d'une messagerie privée pour que les troqueurs temporaires définissent un rendez-vous. Le prêteur reçoit par e-mail un « état des lieux » de l'objet qu'il signera avec l'emprunteur. Comme sur tous les sites de partage, une fois la transaction effectuée, chacun est invité à attribuer une note à l'autre.

Louer une voiture pour 1 euro, utiliser les objets des autres, ne plus payer sa place de parking... des
start-up tentent de faire passer quelqu'un d'autre à la caisse que le consommateur. En amont de l'été, Clubic Pro s'intéresse à ces « business de malins » qui permettent de passer des vacances gratuites.
Ces sociétés seront présentées dans un reportage de Capital diffusé dimanche 5 juin 2016 sur M6.
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