Le prix de l'ADSL pourrait augmenter pour favoriser la fibre

Thomas Pontiroli
Publié le 02 juillet 2016 à 17h15
En France, à peine 31% des connexions Internet sont en très haut-débit. Alors pour doper la migration vers la fibre optique, l'Arcep, l'autorité de régulation des Telecom, pense à gonfler les prix de l'ADSL localement.

En relevant les tarifs de gros du cuivre, le régulateur des télécoms (Arcep) imagine provoquer une hausse des prix de l'ADSL, et donc accélérer la migration vers la fibre optique. Est plus précisément concernée la paire de cuivre, utilisée pour le téléphone analogique et l'Internet xDSL, et donc pas le câble de SFR, bien qu'il repose essentiellement sur du cuivre. Pour cela, l'autorité a lancé une consultation publique auprès des opérateurs.

Ces hausses tarifaires se feraient par zone géographique, l'Arcep ne voulant pas contribuer à rehausser les prix de l'ADSL dans les endroits où les clients ne pourraient pas se rabattre sur la fibre. Tout cela passera par Orange, propriétaire de la boucle locale en cuivre. Pour que les autres opérateurs connectent leurs clients en ADSL via leurs propres moyens (dégroupage), l'opérateur historique les facturait jusqu'alors selon le coût d'exploitation.

Quid des petites villes ?

L'idée de l'Arcep est de permettre à Orange de moduler le prix à la hausse quand les opérateurs proposent par ailleurs une connexion jusqu'à l'abonné en fibre optique. Parce que l'arrivée du FTTH met fin au monopole du cuivre comme moyen de raccordement des foyers, la régulation du dégroupage ne se justifie plus. Mais Orange ne devra pas inciter ses clients à rester en ADSL si seuls des concurrents proposent de la fibre dans une zone.


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Sur 27,1 millions d'abonnés à l'Internet fixe, 14,5 millions pourraient déjà profiter du très haut débit - Crédit : Arcep.


Alors que la politique tarifaire du dégroupage était gérée nationalement jusqu'à présent, la difficulté va être de passer à un échelon local, sans descendre à un niveau de granularité trop élevé, mais sans léser certains clients.
Pour y parvenir, l'Arcep cherche à définir ce qu'est au juste une zone fibrée, ce qui inclut un taux de couverture et une qualité de service minimum à respecter. Les FAI ont jusqu'au 9 septembre pour formuler leurs idées.

D'après l'Arcep, en mars 2016, 14,5 millions des logements étaient éligibles au très haut débit fixe (> 30 Mb/s en download), dont 5,6 millions en FTTH. Mais à peine 4,5 millions s'y étaient abonné, dont 1,4 million en FTTH.


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