Fondé par Dmitry Shapiro, l'ancien directeur technique de MySpace, Anybeat est un réseau social qui se fixe comme objectif de faire tomber les tabous existant sur la plupart des sites de ce-type. L'usage d'un pseudonyme y est d'ailleurs vivement encouragé.
Ouvert depuis hier, Anybeat nage à contre-courant des autres sites communautaires qui prônent l'identité réelle et le « politiquement correct ». Ce nouveau réseau social encourage même ses utilisateurs à utiliser un pseudo pour participer à des discussions et évoquer des sujets jugés « tabous » sur Facebook et consorts.
« En tant qu'êtres humains, nous avons tous des besoins différents quand il s'agit de socialiser » explique Dmitry Shapiro, ancien de MySpace à l'origine du projet. « Pour communiquer avec les gens que nous connaissons, nous avons Facebook. Mais il nous faut un endroit pour échapper à la famille et aux amis, un endroit pour s'éloigner du travail, pour socialiser avec des gens que nous ne connaissons pas. Nous voulons créer un site social ouvert et inclusif. »
L'objectif d'Anybeat n'est pas pour autant d'ouvrir la porte aux dérives que peut entraîner l'anonymat, mais de développer un « pseudonymat », c'est-à-dire une réputation bâtie autour du pseudonyme par le biais de points, un peu à la façon des comptes sur eBay, dont les notes permettent de définir le degré de fiabilité d'un utilisateur.
Un retour aux sources pour les garants de la vie privée ?
Ironie du sort : Anybeat propose de s'inscrire à l'aide de Facebook Connect, c'est-à-dire en se basant sur les informations stockées sur le réseau social de Mark Zuckerberg. Une pratique courante pour les sites qui pronent l'anonymat : Canv.as, la nouvelle plateforme de Christopher Poole, créateur de 4Chan et fervent défenseur du pseudo, utilise également cette ressource pour l'inscription. Néanmoins, le choix de l'identifiant est libre, et le vrai nom n'est jamais demandé de façon obligatoire.
Esthétiquement, Anybeat ressemble à un mélange de Facebook et Google+ : très épuré pour le moment, il met en avant des similitudes qui vont jusqu'au système de chat instantané. Ce dernier permet d'ailleurs de converser avec des utilisateurs sans être « amis » avec eux.
Reste à savoir si Anybeat rencontrera son public... et quel public précisément : car quelques minutes seulement après s'être inscrit pour ce test, nous avons reçu une première série de messages instantanés qui ne tournaient pas vraiment autour du pot concernant les thématiques abordées sur ce nouveau réseau social. De là à dire qu'Anybeat est destiné à devenir une sorte de ChatRoulette sans webcam, il y a un pas que l'on ne franchira pas, histoire de lui laisser tout de même le bénéfice du doute.