Sur la page du réseau social Best of All Worlds, il n'y a pas d'endroit où s'inscrire. Seulement un champ pour renseigner son login et son mot de passe. Le système fonctionne par cooptation. Si vous n'êtes pas parrainé par un membre du réseau, il est difficile d'y accéder. Car le site du Suédois Erik Wachtmeister nourrit une ambition : rassembler les personnes les plus compétentes dans leur domaine de prédilection, et pas au-delà.
Sont concernés par exemple des banquiers d'affaires, des avocats de pointe, des figures de la communication et des médias, des gens de la mode ou des personnalités politiques. « Il ne s'agit pas de la jet-set ou de riches, mais de gens sophistiqués qui ont bon goût », précise le fondateur du réseau à l'AFP, qui ajoute que les membres ne doivent pas avoir plus de trois degrés de séparation.
Comparé à Facebook qui dénombre environ 1 milliard de membres, et même 83 millions de profils irréguliers, Best of All Worlds ne vise qu'une communauté de 3 millions de personnes. Le réseau a envoyé 5 000 invitations le 18 mai dernier, « parce que c'est le jour où Facebook est entré en Bourse », précise le fondateur. Il y aurait actuellement 25 000 membres.
Dans son fonctionnement, « le réseau des 1% au sommet » propose de se logguer par ville, une centaine au total. Sur la page de garde, une photo correspondant au lieu choisi s'affiche alors. Sur cette page, les utilisateurs peuvent obtenir des informations par thème : people, restaurants, événements...
Les membres pourront aussi afficher leur « mode » selon le moment de la journée : au travail, en famille, à la plage, privé, etc. Et dans chacun de ces modes, ils pourront afficher leurs « intentions ». « En mode sport, on peut par exemple dire qu'on cherche à jouer au tennis à Genève », illustre sobrement Erik Wachtmeister.
Ce dernier n'en est pas à son coup d'essai dans le domaine des réseaux sociaux élitistes. Il avait fondé A Small World en 2004, une plateforme réservée aux gens de la jet-set où les membres, notait alors Gawker, pouvaient par exemple vendre des chevaux de polo argentins ou chercher des conseils sur un club à New Delhi.
Pour financer son projet, le Suédois pense à la publicité, du moment que c'est fait « avec bon goût », sans donner plus de précisions. Il cherche tout de même à lever entre 5 et 10 millions de dollars. On ne sait pas si la communauté mettra la main au panier.