Pékin vient de prendre une décision historique en décidant de lever prochainement la censure de services étrangers tels que Facebook, Twitter ou le site Internet du New York Times... uniquement dans la zone de libre-échange de Shanghai, fait savoir le South China Morning Post.
Cette zone, d'une surface de 28,78 kilomètres carrés, a été mise en place le 22 août dernier, sur la base des zones franches déjà existantes. À l'époque, le journal hongkongais Nanhua Zaobao affirmait que toute censure de l'Internet serait levée dans cette zone, qu'il s'agisse des réseaux sociaux ou encore de l'ouverture du marché des fournisseurs d'accès à Internet à des sociétés étrangères.
Pour le deuxième point, le South China Morning explique que Pékin est prêt à recevoir toute candidature de la part d'opérateurs télécoms étrangers pour proposer leurs services dans cette zone. Les trois opérateurs chinois auraient été informés de l'ouverture du marché.
« Afin de se montrer accueillant vis-à-vis des entreprises étrangères prêtes à investir, et afin de permettre aux étrangers de vivre et travailler de façon heureuse dans la zone franche, nous devons réfléchir à ce qui pourrait les faire se sentir comme chez eux », fait savoir une source gouvernementale chinoise sous couvert de l'anonymat.
La zone de libre-échange fera office de véritable laboratoire pour Pékin, explique le journal. Elle pourrait même être étendue prochainement si les résultats sont jugés satisfaisants. Il s'agit d'attirer les capitaux étrangers et de libéraliser dans cette zone le cours des devises et des taux d'intérêts, largement encadrés par Pékin dans le reste du pays.
Facebook et Twitter y sont inaccessibles depuis 2009. En 2012, les autorités avaient également procédé au blocage du New York Times, après que le média américain a publié un article détaillant les avoirs de la famille du Premier ministre, de 2,7 milliards de dollars.
Depuis 2011, la Chine a mis en place son Grand Firewall, qui censure nombre de contenus sur Internet. L'ouverture de cette zone de libre-échange est mise en parallèle dans les médias chinois avec la création des zones économiques spéciales dans les années 80, des espaces bénéficiant d'un régime juridique particulier afin d'attirer les investissements étrangers.