À l'approche des élections européennes, la Commission européenne a demandé à Facebook, Twitter et Google de prendre des mesures plus fortes pour lutter contre la désinformation. Si l'institution a noté certains progrès, elle les considère comme insuffisants et a exhorté ces acteurs à intensifier leurs efforts.
Les prochaines élections européennes se tiendront entre le 23 et le 26 mai 2019. Face à l'imminence de cette échéance, l'Union européenne s'inquiète de voir le scrutin influencé par une éventuelle ingérence étrangère, comme cela a pu être le cas aux États-Unis en 2016.
La mobilisation contre les fake news...
L'UE a pris la mesure de cette menace il y a déjà plusieurs mois. Elle avait en effet établi un « Code de conduite » à l'automne 2018, incitant (sans obliger) les acteurs du web à partir à la chasse aux faux comptes et à informer clairement les utilisateurs quant aux publicités. Cette charte avait alors été signée par Facebook, Twitter, Google et Mozilla.Et depuis, les géants du web ont mis en place des actions pour combattre la désinformation. Ainsi, Facebook a imposé de nouvelles conditions quant aux publicités politiques dans plusieurs pays, pour garantir une plus grande transparence de ces annonces.
De même, Google a annoncé le renforcement de sa lutte contre les fake news, notamment dans le cadre des élections européennes. Quant à Twitter, il prévoit d'empêcher les auteurs de fausses informations de promouvoir leurs tweets.
... jugée insuffisante par l'UE
Si la Commission européenne se réjouit de constater les progrès engendrés par ces mesures, elle est loin de s'en satisfaire. Pour l'institution, il y a désormais urgence à renforcer drastiquement la lutte contre la désinformation, à quelques mois des élections. « Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour garantir la transparence totale des publicités politiques d'ici le début de la campagne pour les élections européennes », a ainsi déclaré un responsable de la Commission.Cela passe notamment par un « accès approprié » aux données des acteurs du web et par des explications détaillées concernant les outils destinés à traquer les fake news. De plus, l'UE entend mettre davantage en avant le « Code de conduite » et évaluer régulièrement son application. Et en cas de résultats insatisfaisants, la Commission affirme qu'elle pourrait l'imposer de manière plus stricte, en le rendant obligatoire.
Source : Le Point