Le gouvernement du pays a préféré priver ses habitants de réseaux sociaux après les attaques du 21 avril, pour éviter que de fausses informations soient relayées.
La perception des réseaux sociaux n'est définitivement plus la même. Perçus comme un vecteur de liberté et de diffusion de l'information il y a quelques années, les voilà pointés du doigt, la faute à la diffusion de contenus violents et de fake news. Après la vague de huit attentats commis au Sri Lanka ce 21 avril 2019, le gouvernement de Colombo a ainsi décidé de provisoirement bloquer les réseaux sociaux du pays.
De nombreux réseaux sociaux bloqués
Dimanche, le Sri Lanka a été frappé par une série de huit attaques terroristes à la bombe humaine dans trois églises et quatre hôtels de différentes villes du pays en plein week-end de Pâques, causant la mort d'au moins 310 personnes, selon un dernier bilan communiqué lundi matin.Seulement quelques heures après le premier attentat, Maithripala Sirisena, le président du Sri Lanka, a annoncé avoir temporairement bloqué les réseaux sociaux du pays, craignant une escalade de la désinformation et des contenus sensibles. Selon NetBlocks, le groupe de défense des droits numériques, les autorités sri-lankaises ont procédé au blocage de Facebook, Instagram, Messenger, YouTube, Snapchat et même Viber.
Le bon sens s'oppose à la liberté d'expression
Si la mesure paraît légitime et justifiée par la limitation maximale de la viralité de la violence, elle rencontre une certaine critique chez les défenseurs de la liberté d'expression et à l'accès à l'information, qui pointent un début de censure.Le gouvernement sri-lankais a semble-t-il souhaité éviter toute polémique, comme celle causée par le récent attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande, lors duquel l'assaillant avait lui-même filmé l'attaque et l'avait diffusée en live sur Facebook. Le réseau social et YouTube avaient alors été critiqués pour leur gestion de l'événement, suscitant l'indignation de l'opinion.