Taxe Internet : les professionnels du numérique montrent les dents

Olivier Robillart
Publié le 02 juillet 2012 à 08h51
Les représentants des professionnels de l'e-commerce font part de leur opposition face aux propositions de taxation des revenus publicitaires des sites français. Dans une note, la Fevad appelle clairement les pouvoirs publics à en mesurer les conséquences et à rejeter la création « d'un nouvel impôt sur la consommation des ménages en ligne ».

00FA000004030124-photo-publicit-cibl-e.jpg
En février dernier, Philippe Marini (UMP) avait proposé de taxer certains flux numériques, en particulier les régies publicitaires. Pour encadrer cette volonté, le sénateur invitait chaque acteur à réfléchir à la mise en place d'un statut de représentant fiscal pour chaque société. Ce dernier serait alors sommé de déclarer les revenus réalisés par une entreprise en France même si elle est établie dans un seul Etat de l'Union européenne.

Si la question du représentant fiscal sera étudiée par l'Europe d'ici 2015, le sujet de la mise en place d'une nouvelle taxe fait réagir la Fevad. Dans un communiqué, la Fédération e-commerce et vente à distance demande au gouvernement et aux parlementaires de « rejeter la création de cette taxe, fondée sur une analyse erronée de la situation des entreprises françaises et qui ralentira très sérieusement le développement du e-commerce ».

L'organisme estime que ce mécanisme nuira aux consommateurs puisque « les marges étant particulièrement faibles sur Internet, les sites n'auront d'autre choix que de répercuter cette taxe supplémentaire sur les prix [...] Cette nouvelle taxe va donc impacter directement le pouvoir d'achat de certains ménages et freiner leur consommation ». De même, la Fevad insiste sur le fait que de nombreux portails ont encore recours aux investissements pour développer leur activité. Une fiscalité trop contraignante pourrait alors « fragiliser la situation financière de nombreuses entreprises françaises, notamment parmi les PME ».

Enfin, l'organisme rappelle que le sénateur Marini avait déjà proposé fin 2010 de soumettre à la contribution les annonceurs publicitaires à hauteur de 1 % (sur les achats de publicité en ligne). A l'époque, la décision avait été motivée par la nécessité de faire participer certains géants du numérique comme Google, Amazon ou Apple à l'impôt. Le texte avait été repoussé puis abandonné dans le cadre du vote de projet de loi de Finances.

Avec ce nouveau désaccord des professionnels du secteur, la proposition du sénateur Marini pourrait connaître un sort identique. Dans cette hypothèse, ce dernier serait à nouveau sommé de revoir sa copie.
Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles