Le positionnement serait agressif en jouant sur une commission prélevée par article vendu très faible : 3,5% avec un plafond à 50 dollars. En comparaison, eBay prélève une dîme de 9% du prix final pour un article vendu jusqu'à 500 euros, et collecte 45 euros au-delà de cette somme. De son côté, Amazon prélève 5% de commission et même 15% sur les produits de la catégorie média. Sur ce terrain justement, la filiale d'Alibaba frapperait fort car elle envisagerait de taxer ni les livres, ni les DVD pas plus que la musique.
Aussi, 11 Main souhaiterait encourager activement ses marchands à pratiquer des prix raisonnables dans la mesure où les frais sur cette plateforme seraient inférieurs à ceux d'eBay. Concernant la taxe de 5 centimes mensuelle dont les commerçants doivent s'acquitter pour lister leurs produits, elle serait annulée dès lors que ces derniers utiliseraient les outils de vente de la plateforme. Encore un levier pour baisser les frais.
S'appuyer sur Auctiva et Vendio
Grâce au rachat en 2010 de deux sociétés californiennes spécialisées dans l'indexation de catalogue, Auctiva et Vendio, Alibaba peut accéder aux 250 000 vendeurs présents sur eBay, représentant un volume d'affaires annuel de 7 milliards de dollars, soit entre 5 et 10% du contenu de la place de marché américaine. Pour attirer les vendeurs, 11 Main prévoirait aussi de leur proposer des offres spéciales et de la publicité.D'après des vendeurs cités par EcommerceBytes, 11 Main pourrait constituer un concurrent sérieux à eBay, notamment en raison de son appartenance au géant Alibaba - qui capte 80% du e-commerce en Chine. Certains commerçants invités par 11 Main rapportent que l'inscription est facile de même que l'ajout des listes de produits depuis eBay, grâce à l'outil d'Auctiva. La présentation des produits serait plus proche de celle de Pinterest ou d'Etsy que d'eBay - sauf sur la page d'accueil où l'américain affiche un mur d'articles.
Parmi les catégories retenues pour l'instant, 11 Main proposerait : mode, maison, joaillerie, enfance, collection, technologie, sport, jeux et divertissement. Afin de mettre en valeur les vendeurs et de ne pas les réduire à un logo, la plateforme leur proposerait un espace permettant de raconter leur histoire.
Alibaba avance ainsi ses pions avant son entrée à la bourse de New York dans le courant de l'année. Après avoir racheté partiellement le service de livraison rapide américian ShopRunner en août dernier, le géant chinois annonçait en octobre la création d'un fonds d'investissements au cœur de la Silicon Valley.
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