Si vous êtes client de Showroomprivé, avez-vous remarqué un changement particulier sur les mannequins dernièrement ? Ont-ils l'air moins réel ? Sans doute pas car l'illusion est parfaite et pourtant, ce sont des modèles en résine ! Des mannequins inanimés sur lesquels ont été incrustés, via un logiciel, de vraies personnes préalablement capturées. À la manœuvre de ce nouveau procédé, la start-up Allure Systems.
Créée au début 2014 par Gabrielle Chou, la société a breveté une technologie qui numérise les mannequins. Voici le déroulé. Allure Systems photographie d'abord de vrais mannequins dans différentes positions. Par un procédé de captation, elle enregistre leur position exacte, afin de générer leur version virtuelle. À partir de cette base, des modèles en résine sont fabriqués et proposés aux e-marchands. Qu'en font-ils ? D'abord, ils les vêtissent. Les photographient. Et ils « insèrent » numériquement le vrai modèle, à la place de la copie.
La photo, un levier de vente
Allure Systems surfe sur la tendance de la photo dans le e-commerce. Son importance est devenue capitale à plus d'un titre. Elle peut inspirer les consommateurs qui, jusqu'alors, avaient souvent affaire à de simples catalogues. Lorsqu'elle est qualitative et met en valeur le produit, elle les incite à acheter. Et quand il y en a en quantité suffisante, elle leur fournit plus d'informations, contribuant à réduire le taux de retour produit.Si les avantages de la photo son indéniables, beaucoup de vendeurs de prêt-à-porter se heurtent au coût que cela représente. C'est l'autre opportunité identifiée par Allure Systems qui, grâce à son procédé - breveté - promet d'abaisser les coûts des séances de shooting de 40 %. Le gain de temps serait aussi conséquent car il n'y a plus besoin, pour les marchands, de trouver les mannequins, de caler les rendez-vous et les séances...
Allure Systems s'appuie sur une cinquantaine de mannequins au total - Crédit : Allure Systems.
L'incrustation des modèles se fait de façon logicielle, via une interface en SaaS (dans un navigateur Web), et permet une certaine liberté de mouvement, avec environ 600 combinaisons possibles pour une vingtaine de mannequins en résine, une cinquantaine de vrais modèles et une quinzaine d'éclairages différents. Comme les mannequins sont photographiés quasiment nus, le système est compatible avec les photos de lingerie.
Quid des modèles en 3D ?
Une autre jeune société française, Fitle, s'est lancée sur ce créneau cette année, mais avec une approche différente. Comment ? En proposant aux consommateurs d'incarner le modèle... Pour cela, Fitle utilise l'appareil photo du smartphone. Après quelques clichés, elle génère une représentation 3D des clients, qui n'ont plus qu'à enfiler virtuellement les habits qu'ils projettent d'acheter. Le but : déclencher des ventes.Mais chez Allure Systems, on se refuse à adopter la 3D, afin de conserver l'aspect « humain » du rendu. Avec ce modèle, la start-up pourrait également toucher de plus petits marchands que Showroomprivé, des acteurs qui n'ont pas forcément le budget pour s'offrir des séances photo avec des mannequins professionnels.
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