Il est désormais courant de faire ses courses smartphone à la main, pour rapidement vérifier au besoin une information sur un produit donné. Aujourd'hui, la recherche se fait à la main, par l'intermédiaire d'un moteur de recherche. Demain, on pourra vraisemblablement la lancer de façon plus intuitive, en prenant simplement en photo le produit qui nous intéresse... du moins, dans les enseignes qui auront fait le choix de s'équiper d'un système de catalogue transmis par l'éclairage ambiant.
Sur son stand du Ceatec de Tokyo, le japonais Fujitsu illustre la relative simplicité de mise en oeuvre d'un tel dispositif : une grande table en longueur est recouverte de légumes et de condiments, comme dans les rayons d'un supermarché. L'étal est surmonté d'un éclairage en forme de grand bandeau LED, semblable à un néon. Au visiteur, on explique qu'il pourra demain accéder à la fiche détaillée de la courgette ou du concombre en le prenant en photo par l'intermédiaire d'une application spécifique du moment qu'il accède bien à Internet.
Les amateurs auront reconnu une technologie déjà bien rodée : celle qui consiste à faire passer des données par l'intermédiaire d'un flux lumineux. Parfois appelé LiFi (par analogie avec le WiFi) ou VLC (pour Visible Light Communication), le principe est d'une simplicité désarmante : il suffit de faire clignoter très rapidement une ampoule pour transmettre un message numérique (une succession de 0 et de 1, traduits par l'état de l'ampoule, allumée ou éteinte).
Chez Fujitsu, il est rebaptisé FlowSign Light et mis en oeuvre de façon suffisamment précise pour que l'utilisateur final puisse lire ces données par l'intermédiaire de l'appareil photo de son smartphone. en photographiant l'objet qui l'intéresse, il capturera la lumière reflétée par ce dernier et, donc, les informations transmises par le système. En l'occurrence, celles-ci se limitent à quelques bits, une URL qui conduira le visiteur vers une page Web présentant le produit concerné.
Le japonais se dit en mesure de canaliser suffisamment bien cette lumière intelligente pour que deux objets séparés de seulement quinze à vingt centimètres ne se parasitent pas. Pensé comme un service complet, comprenant l'éclairage mais aussi l'infrastructure informatique nécessaire, FlowSign Light devrait être commercialisé dans les six prochains mois, a minima au Japon. Le commerce de détail est la première cible identifiée, mais Fujitsu vise aussi l'univers du tourisme (musées par exemple, où l'on aurait qu'à pointer son appareil vers une oeuvre pour accéder à des informations relatives).
En Europe , des acteurs comme Schneider Electric et Lucibel commercialisent déjà des dispositifs visant à utiliser la lumière pour servir des desseins marketing.