OptiMiam : l'appli contre le gaspillage alimentaire est en train de décoller

Thomas Pontiroli
Publié le 21 janvier 2016 à 12h16
Limiter tant que possible le gaspillage alimentaire en connectant les commerçants et leurs clients, voilà l'ambition d'OptiMiam, une jeune start-up qui vient de lever 500 000 euros.

En mai 2015, le législateur interdisait aux moyennes et grandes surfaces de rendre leurs invendus impropres à la consommation, par exemple, en les aspergeant d'eau de Javel. Un peu plus tôt, deux start-up françaises se créaient : Zéro-Gâchis, plutôt axée sur les hypermarchés, et OptiMiam, focalisée sur les indépendants et les commerces de proximité. Leur mission commune : éviter le gaspillage alimentaire grâce à la technologie.

En ce début 2016, la voix d'OptiMiam a reçu un écho auprès d'investisseurs privés, qui ont décidé d'injecter 500 000 euros au capital de la start-up, afin de l'aider à élargir son réseau de 135 partenaires déjà, fidéliser et grossir sa communauté d'utilisateurs (42 000 aujourd'hui) et renforcer sa technologie et son marketing.

Géolocalisation des clients

Le concept est le suivant : muni de l'application OptiMiam, le consommateur se géolocalise, et visualise les commerces alentour proposant des produits proches d'être perdus. Par exemple, une boulangerie soldant des pains au chocolat à -47 % parce qu'ils datent de la veille. Dans les supermarchés, pour retrouver les produits concernés, un logo OptiMiam est apposé dessus - ce qui est fait lors des opérations d'inventaires.




L'idée a germé dans l'esprit de Raodath Aminou alors qu'elle effectuait ses courses dans un supermarché et qu'un vendeur de sushis criait pour vendre ses produits. « Je lui ai demandé pourquoi il faisait ça, et il m'a répondu que ses sushis étaient sur le point de se perdre donc il devait les écouler », se souvient l'ancienne polytechnicienne, qui a passé trois ans chez Rothschild, avant de démissionner « pour entreprendre ».

Elle explique : « Je me suis dit qu'il y avait un moyen bien plus efficace de connecter les vendeurs et les consommateurs et qu'il y avait un intérêt à le faire, car cela permet de réduire le gaspillage. » Raodath Aminou s'associe à Alexandre Bellage pour se lancer, remporte une douzaine de prix (Start-up Weekend Polytechnique, Start-up Emergence HEC...) et intéresse les commerçants - les franchises notamment.

Attirer du monde en magasin

La promesse d'OptiMiam est triple pour ces acteurs : renforcer leur image écoresponsable, amener du trafic en magasin et augmenter la taille du panier moyen. Côté consommateurs, ils trouveront plus facilement de bonnes affaires, ce qui séduit une clientèle composée à 35 % de 18-25 ans, dont beaucoup d'étudiants. Mais aussi 30 % de 26-35 ans et des « CSP+ » qui sont plus sensibles à l'argument écologique qu'à celui du prix.

Alors que la réussite d'un nouveau service dépend beaucoup de son moment de lancement, OptiMiam dit « envisager l'avenir dans un climat propice à la réussite », dont le discours est renforcé par la nouvelle loi.


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