En matière d'innovation en magasin, les avancées ne se voient pas toujours pour le consommateur : analyse prédictive pour la gestion des stocks, algorithmes de yield management pour la fixation des prix... Certains ont tenté des murs tactiles. D'autres se lancent dans des innovations plus visuelles, recourant à la réalité virtuelle, la robotique ou les hologrammes. Même si, avouons-le, ces technologies en sont encore à la phase expérimentale.
Une cuisine en VR
La société Keyneosoft, spécialisée en numérisation du point de vente et présente au salon E-commerce Paris 2016, nous explique comment elle est en train de tester la réalité virtuelle pour aider les clients à choisir leur cuisine. « Il est très difficile de s'imaginer ce que donnera sa cuisine une fois installée, alors nous proposons de la visualiser en VR de façon immersive », explique Emmanuel Gourlet, directeur commercial de la société.En test avec Ikéa, l'outil est embarqué dans une simple application « My personal immersive assistant », et ne demande donc qu'un masque de réalité virtuelle en carton - le suédois pourrait bien en proposer gratuitement si l'aventure allait plus loin. Plus tard, la société imagine que l'appli soit connectée en temps réel avec un conseiller, qui guidera la personne dont la visite sera suivie grâce à un système d'eye tracking. Mais ce n'est qu'un projet.
Un vendeur robot
Plus concrètement, le japonais SoftBank a déjà diffusé un certain nombre de ses robots Pepper - hérités du français Aldebaran - principalement au Japon. En France, la société Cylande, présente à E-commerce Paris, y trouve aussi des applications. Spécialisée dans la gestion d'une enseigne (achats, stocks...), elle sait rassembler toutes ces données dans un référentiel unique en temps réel, et les envoyer sur une tablette, ou... un robot.Au Japon, om la culture robot est très développée, Pepper a déjà trouvé sa place dans un certain nombre d'enseignes.
En partenariat avec SoftBank Robotics, Cylande développe une application transformant Pepper en assistant de vente. « Lorsqu'un client sélectionne un produit, comme un textile, il scanne son QR code auprès du robot, qui l'ajoute au panier, ainsi, il règle son achat », indique Mireille Reichert, responsable marketing. Le robot sert aussi à proposer des articles complémentaires, car il accède au catalogue du magasin et à l'historique du client.
Si cette technologie n'apporte pas forcément de retour sur investissement à court terme, son ambition est plutôt de créer de l'animation en magasin. Cylande explique pourtant avoir développé un « vrai parcours d'assistance à la vente » avec Pepper, mais la société reconnaît qu'il faudra voir « si les gens acceptent de parler à un robot ». Pour Mireille Reichert, les robots « permettront de délester les vendeurs des tâches répétitives ».
Retour de l'hologramme
Holusion pour sa part, mise sur l'hologramme en vitrine pour animer les points de vente. « Le problème aujourd'hui est que pour rendre une vitrine plus vivante, les enseignes utilisent des écrans, mais ils cachent l'intérieur du magasin », souligne Sébastien Dumetz, directeur technique de la start-up, également en visite au salon E-commerce Paris. Son idée est de créer un environnement virtuel pour mettre en valeur un textile.Kiabi va mener un premier test en novembre avec un « pop-up store ». Le principe, détaille le spécialiste, sera d'« afficher des éléments cohérents avec l'univers de la collection, de la pop culture ». Pourquoi ne pas afficher des vêtements holographiques ? Sébastien Dumetz considère que le rendu n'est pas encore assez satisfaisant. Devenues des serpents de mer, ces technologies commencent à percer, mais sont loin de l'adoption massive.
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