Carrefour, prochain leader de l'e-commerce alimentaire en France ?
C'est en tout cas l'ambition affichée par le groupe qui vient d'acquérir 60 % de Dejbox, une start-up qui livre des repas pour les salariés d'entreprises à la périphérie de plusieurs grandes villes françaises.
Carrefour s'offre un plat frais avec Dejbox
10 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2018, le double pour 2019, 400 000 repas livrés chaque mois à l'aide de plus de 300 collaborateurs et salariés, voici en somme ce que représente Dejbox à l'heure de son rachat par le groupe Carrefour.Cette jeune pousse dont la graine a germé en 2015 grâce à Vincent Dupied et Adrien Verhack s'est implantée dans plusieurs villes françaises telles que Grenoble, Paris, Lille, Nantes, ou encore Bordeaux et Lyon, elle propose ses services en périphérie de ces agglomérations, ce qui englobe ainsi des centaines de communes. La start-up a été fondée avec l'objectif de livrer, sur commandes, des repas aux salariés des entreprises partenaires, qui ne disposent pas de restauration collective. Un service de livraison de repas qui est donc bien différent de ce que proposent Deliveroo ou Uber Eats, d'autant qu'ici les préparateurs-livreurs de Dejbox ne travaillent pas sous le statut de micro-entrepreneur.
Avec cette acquisition à hauteur de 60 % de Dejbox, Carrefour confirme l'amorçage de son virage stratégique annoncé dans le cadre du plan de transformation « Carrefour 2022 ». Le géant de la distribution entend bien placer ses pions dans un secteur en très forte croissance afin de diversifier son activité. Annoncé ce lundi 6 janvier, le rachat de Dejbox est « stratégique » et « reflète la volonté de Carrefour de devenir le leader de l'e-commerce alimentaire », selon les mots d'Amélie Oudéa-Castera, Directrice du digital et de l'e-commerce pour Carrefour. Elle ajoute : « Cette acquisition (...) va nous permettre d'investir le segment en forte croissance de la livraison de repas avec une offre axée sur la qualité et accessible à tous ».
Un rachat salué par Cédric O
Ce rachat d'une jeune pousse par un géant pourrait bien porter ses fruits pour Dejbox, dont les deux fondateurs vont rester au capital. La « cantine digitale », comme définit sur le site Web de la start-up, pourrait en effet profiter du large réseau d'hypermarchés Carrefour afin de s'implanter dans de nouvelles villes.Je salue l'acquisition de @Dejbox par @GroupeCarrefour. Quand les grands groupes 🇫🇷 rachètent des #startups 🇫🇷, c'est l'ensemble de notre économie qui gagne.https://t.co/66sTvxcBKs
— Cédric O (@cedric_o) 6 janvier 2020
Cedric O n'a d'ailleurs pas tardé pour saluer cette opération sur Twitter, arguant que « c'est l'ensemble de notre économie qui gagne » lorsque des grands groupes rachètent des start-ups. Un argument qui, espérons-le, se révélera peut-être pertinent pour Dejbox.
Quoi qu'il en soit, cette acquisition confirme la volonté du groupe. Avec le rachat en 2018 de la start-up QuiToque et la multiplication des Carrefour Drive, le géant pourrait bien parvenir à son objectif de générer 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans l'e-commerce alimentaire à l'horizon 2022.
Source : Le Figaro