Si les sites fonctionnent tous ou presque, le confinement n'est pas nécessairement propice aux achats en ligne.
Confinés à la maison, chez un membre de sa famille ou chez des amis, cela nous laisse du temps pour se concentrer sur des choses plus essentielles que lorsque la vie suivait son cours normal. Mais avec la crise du coronavirus, l'ennui n'est jamais loin. À considérer notre dépendance vis-à-vis des nouvelles technologies, on pourrait croire que le confinement poussera à l'achat compulsif et à la maltraitance de sa carte bleue. Pourtant, si l'on en croit la dernière étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), la crise sanitaire n'a pas d'effet positif sur le commerce électronique.
Une activité qui se poursuit, mais au ralenti
L'étude, réalisée du 23 au 25 mars auprès de 136 sites (B2C, du B2B et du C2C), nous fournit un premier élément essentiel. Les sites restent très majoritairement ouverts, 94 % très exactement. Mais tous ne sont pas à la fête, loin de là, puisque 76 % d'entre eux indiquent avoir enregistré un recul des ventes depuis le 15 mars, veille de la déclaration dite « du confinement » du président Emmanuel Macron. Ce recul des ventes serait supérieur à 50 % pour la moitié d'entre eux.Une autre conséquence du coronavirus est la réduction de l'activité des acteurs du e-commerce. Un tiers a dû réduire la voilure, tandis que plusieurs enseignes magasins (8 %) et pure-players (4 %) ont carrément cessé toute activité depuis.
Si la mode et l'équipement de maison sont les secteurs les plus touchés, 18 % des sites ont tout de même enregistré une progression de leur chiffre d'affaires depuis le début de la crise. Sans surprise, on y retrouve l'alimentaire (bien que passer une commande relève parfois du parcours du combattant), la téléphonie, l'informatique et les produits culturels et éducatifs.
Les e-commerçants, inquiets pour l'avenir
La crise du coronavirus a évidemment des effets importants sur l'organisation du travail chez les commerçants. On note par exemple que 82 % des acteurs du commerce en ligne pratiquent le télétravail, 66 % ayant eu recours au chômage partiel. Les conséquences se font aussi ressentir sur la logistique, 85 % des sites font état d'un allongement des délais pour livrer les colis aux consommateurs et 29 % des commerçants ont carrément enregistré des annulations de commandes depuis la crise. Les e-commerçants, pour ralentir le phénomène, proposent pour un tiers la gratuité des frais de livraison, pour des commandes livrées à domicile.Si l'on adopte une vision à plus long terme, près de 40 % des entreprises interrogées font savoir à la FEVAD qu'elles ne pourront pas tenir le coup économiquement plus de 3 mois, et ce malgré le plan gouvernemental de soutien aux entreprises. Un moyen de mettre un peu plus la pression sur les autorités, pour se préparer à une sortie de crise qui sera très douloureuse.
Source : FEVAD