Microsoft donnait rendez-vous à la presse, ce matin du 8 janvier, pour lui présenter ses nouvelles initiatives en matière de promotion du codage informatique auprès des jeunes. Alain Crozier, le président de la filiale française, a fait le déplacement. Pour lui, « le numérique lève les barrières sociales et culturelles et est un facteur d'égalité des chances ». Une mission qu'essaie de relever Microsoft, mais avec quelques manques.
« L'idée est de faire en sorte que les jeunes, et surtout dans les banlieues, accèdent à la grammaire du XXIe siècle », soutient Marc Mossé, le directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France.
En plus de la compétition internationale Imagine Cup, la filiale française de Microsoft lance cette année l'Imagine Kids, une déclinaison du concours d'innovation pour les 7-14 ans. Proposé via les écoles et les associations, le concours est ouvert à candidatures jusqu'au 13 février. Il gardera cinq équipes. « C'est à mi-chemin entre le code pour trouver un métier et apprendre à lire le monde », décrit-on.
D'ajouter que « les jeunes apprennent à coder dans un esprit de compétition, ils s'entre-aident et essaient de faire mieux que les autres ». Si l'on ne doute pas qu'Imagine Kids pourra susciter une vocation chez les jeunes primés, on se demande ce qu'il adviendra de la majorité des enfants non sélectionnés. La responsable du programme répond qu'ils pourront continuer à accéder à l'outil de développement Spark gratuitement.
Rattraper les jeunes sortis du système
Pour s'emparer du problème de façon plus frontale, Microsoft a noué un partenariat avec l'association Zup de Co, dont l'objet est « de stimuler, accompagner, valoriser les jeunes de familles défavorisées ». L'association travaille sur le programme Web@cadémie, qui a vu le jour il y a deux ans. Celui-ci s'adresse ainsi aux jeunes sortis du système scolaire et âgés de 18 à 25 ans. Il propose 24 mois de formation à l'école Epitech.Sa directrice, Sophie Viger, affirme recevoir au moins trois candidatures par jour, mais au total, une quarantaine d'étudiants sont retenus. « Il n'y a pas besoin d'avoir de bases, nous sélectionnons des jeunes qui n'ont jamais écrit une ligne de code et finissent par trouver un emploi ». Après trois semaines de « piscine », soit du codage intensif « de 8 heures à minuit », ils enchaînent sur un an de cours, puis un an d'alternance.
En 2014, vingt étudiants ont été certifiés et les organisateurs assurent qu'ils sont tous en situation d'emploi ou sur le point de l'être. Mais lorsqu'on leur demande combien de ces jeunes sont effectivement issus de zones urbaines prioritaires, on nous répond qu'aucune distinction n'est faite pour le mesurer, et que ces jeunes « ne sont pas forcément issus de milieux défavorisés ». Pas de quoi, donc, jauger le succès du programme. Si près de la moitié de ces jeunes (47%) finissent en emploi, c'est plus dur à évaluer pour ceux des issus de ZUP.
Attirer les jeunes filles vers le code
En parallèle, Microsoft invite des jeunes filles dans le cadre de DigiGirlz afin de visiter son siège près de Paris, de leur faire découvrir les métiers de l'informatique via des ateliers, et de prouver à celles qui ne le savent pas qu'ils ne sont pas juste réservés aux hommes. L'organisateur affirme que « beaucoup veulent devenir secrétaire ou coiffeuse mais, quand elles ressortent, elles veulent exercer un métier en informatique ».En partenariat avec la fondation Agir contre l'exclusion, Microsoft dispense des cours le mercredi après-midi pendant les vacances scolaires à ces jeunes filles et les accompagne ensuite dans leur orientation vers une formation en informatique. Dans tous les cas, ces jeunes ne finiront pas tous employés chez Microsoft.
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