Comment les sociétés IT recruteront en 2016

Thomas Pontiroli
Publié le 24 septembre 2015 à 13h32
Alors qu'un pan entier de l'économie a engagé sa transformation numérique, les sociétés IT qui sont à la manœuvre expriment des besoins de plus en plus modulables. Tour d'horizon.

Réunis par le Club de la Presse Informatique B2B, les responsables des ressources humaines d'Accenture, Equinix, Teradata, Infor et Econocom notamment, ont livré leur vision du marché de l'emploi informatique alors que l'on demande toujours plus d'adaptabilité aux candidats : qu'ils soient capables de se forger aux nouvelles technologies liées au « digital », mais qu'ils comprennent aussi les problématiques « business ».

Parmi les questions abordées, et qui façonneront le mode de recrutement de ces entreprises IT en 2016 : quels sont les profils recherchés ? Combien de recrutements prévoient-elles de réaliser ? Quels sont les principaux critères d'embauche ? Ou bien encore, quelles sont les sources de départ des collaborateurs ?

Les profils recherchés

Chez Accenture Digital, la priorité en matière de recrutement vise les développeurs d'applications mobiles et leur corollaire, les designers, et les spécialistes en « design thinking », une méthode de travail qui repose sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l'utilisateur final. Mais plus que ces compétences, le responsable de l'activité digitale, Laurent Donnay, explique mettre « un point d'attention sur la capacité des candidats à pouvoir aller au-delà de leur zone de confort et à savoir discuter avec les profils métier ».

Pour Equinix, les recrutements sont à l'image des clients : en pleine transformation numérique. Régis Castagné, le directeur général France, affirme que la « personnalité » des candidats est un élément majeur, car elle révèle sa capacité à s'adapter. Il faut aussi des personnes ayant une vision sur les besoins à venir.
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L'adaptabilité, c'est aussi un mot clé chez Econocom. Le DRH, Franck Fangueiro, souligne « qu'on connaît les talents d'aujourd'hui mais pas forcément ceux de demain ». Mais il reste des domaines dans lesquels la société maintient ses efforts : la virtualisation, la messagerie et la sécurité, où elle cherche des pointures.

Combien de recrutements ?

Accenture dit recruter un millier de personnes par an en France, dont un tiers de profils expérimentés. Un nombre d'embauche qui continuera en 2016, et égal à celui d'Econocom. Equinix, qui compte 500 salariés, pense recruter entre 50 et 100 collaborateurs l'an prochain. Teradata table sur une trentaine d'embauches.

Les critères des candidats

Sur ce sujet, les DRH évacuent rapidement les considérations primaires telles que le salaire... Presque à l'unisson, ils mettent en avant les valeurs de l'entreprise. Chez Equinix, c'est cette attention particulière à cet aspect, à l'embauche, qui garantit ensuite la bonne entente des équipes et leur efficacité. Du côté d'Accenture, on fait aussi jouer la taille. Avec 360 000 collaborateurs, les possibilités de carrières seraient assez larges.

Un taux de rotation variable

Dans les entreprises de services numériques (ESN), l'un des chiffres regardés est le taux de rotation du personnel. Il est inférieur à 10 % chez Accenture (pour une durée moyenne de 7 ans) dans la division digitale. Et de 12 % en moyenne chez Econocom. Mais cela dépend bien sûr des métiers : 4 % dans l'ingénierie financière et jusqu'à 25 % dans les centres d'appel. Chez Teradata, le « turnover » est sous les 10 % par an.

Les causes de départ

Que certains collaborateurs partent, cela fait partie du cycle de vie d'une entreprise. Mais il est intéressant de connaître les causes des départs. « Certains plaisent à nos clients, qui les recrutent, et d'autres vont voir chez la concurrence », note Laurent Donnay, d'Accenture. Dans le digital, il constate que les départs sont aussi causés par un « manque d'innovation » et l'impression « de ne pas être en avance » sur le marché.

Christian Harnisch, responsable des solutions HCM chez Infor, explique les départs par les erreurs de casting. « C'est qu'on a mal recruté, ou qu'on n'a pas respecté la promesse d'embauche. » Une autre explication pour Hélène Fagart, DRH Europe de Teradata, vient « d'un manque d'évolution managériale ».


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