Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, encore peu de sociétés font directement appel à des ressources informatiques mutualisées pour chercher de nouvelles recrues. L'apport du big data promet aux recruteurs de trouver plus rapidement la perle rare mais également de guider un travailleur dans la recherche du meilleur poste.
Un terrain sur lequel les spécialistes de la recherche d'emplois se sont rapidement tournés. Manpower, Monster et autres Randstad disposent à présent d'outils capables de crawler l'ensemble des données publiques sur une personne, un emploi, un secteur d'activité ou même une zone géographique.
Dans une optique d'embauche, l'idée de ces plateformes est d'être en mesure d'intégrer, mais également de retenir une recrue. Jean-Paul Isson, vice-président chez Monster en charge de l'analytique nous explique : « la combinaison des données internes, externes (provenant du marché du travail...) et les informations personnelles de la personne va créer une combinaison, une sorte de score. Cet indicateur va permettre de déterminer si une personne risque de quitter ou non son entreprise ».
L'objectif de ce type d'outil analytique est donc de pouvoir agir avant qu'il ne soit trop tard. Le responsable ajoute : « perdre un talent peut coûter jusqu'à 3 ou 4 fois plus cher que le salaire annuel d'un collaborateur. Il est donc important de pouvoir le retenir avant qu'il n'agisse ».
Savoir à l'avance si un nouveau collaborateur s'intègrera ou non
La promesse de la collecte d'informations personnelles est large. A tel point que certaines sociétés poussent l'analyse des données jusqu'à obtenir un résultat personnalisé, en fonction d'une personne ou d'une société. Pour ce faire, la manœuvre revient, encore une fois, à analyser un nombre important de sources hétérogènes d'informations afin d'en tirer des enseignements pertinents.L'ambition est de proposer des pistes d'emplois et de carrière aux personnes en recherche d'emploi. Houssem Hamza, co-fondateur de la société D4J, spécialisée dans le « coaching de carrière », nous précise : « l'analyse de millions de profils professionnels mais également les documents de nature économique ou la capacité de recrutement d'une société nous permet de dresser un profil. Pour savoir si une personne va s'intégrer au sein d'une entreprise, nous étudions les contenus publiés par les personnes qui ont quitté cette même société. Si ces contenus partagés sont similaires à ceux d'une personne en recherche de travail, il existe de fortes chances que l'intégration soit forte ».
L'entreprise D4J, dérivée d'Aneo, une agence conseil en marketing et en développement commercial, souhaite à présent aller plus loin que le simple conseil dans la recherche d'emplois en tentant de connaître le temps que restera une personne dans une région en particulier. Le spécialiste prend en compte la pression économique de cette zone, la situation des sociétés de ce secteur dans cette même zone mais également l'ambition personnelle.
La promesse est identique chez d'autres acteurs du secteur. Randstad utilise par exemple des outils de data visualisation pour croiser les informations collectées (annonces d'emploi disponibles sur le marché, open data...). L'idée est encore une fois de pouvoir être en mesure de connaître le nombre d'offres et de demandes sur un territoire donné et dégager ainsi une tendance en matière d'attractivité d'un territoire.
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