Chômage : l'informatique résiste malgré tout

Thomas Pontiroli
Publié le 27 novembre 2015 à 11h48
Dans l'ensemble, le marché de l'emploi informatique se porte mieux que les autres secteurs, cependant, il pâtit d'une inadéquation entre l'offre et la demande de plus en plus visible.

Alors que le chômage a atteint un pic historique en octobre en France, de son côté, le secteur du numérique se félicite de bons indicateurs - mais ne portant pas sur la même période. Dans son dernier baromètre, le Syntec Numérique souligne la création de 12 000 emplois nets en 2014, contre seulement 7 000 en 2013 - mais 15 000 en 2011. Et pour 2015, le syndicat s'attend même à un taux de croissance meilleur que prévu.

Grâce à la vague de la transformation numérique des entreprises - et notamment les PME, qui composent près de la moitié des emplois salariés dans le pays -, le Syntec Numérique et l'institut IDC ont revu leurs précisions à la hausse, projetant un taux de croissance annuelle de 2,1 % cette année, et de 2,4 % en 2016.
Le rythme d'activité s'accélère pour 45 % des entreprises du secteur, et 36 % s'agissant des petites sociétés.

Le moteur de la transformation numérique

« La transformation numérique est engagée et progresse pour près de deux tiers des DSI, observe le syndicat. La croissance est soutenue par les SMACS (social, mobile analytique, cloud, sécurité, ndlr) qui progressent en 2015 de 16,9 %, pour atteindre 12 % du marché logiciels et services informatiques. » L'an prochain, ces services devraient progresser de 17,6 % pour atteindre environ 16 % du marché concerné.


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Démographie du secteur de l'édition logicielle en 2015 - Crédit : Syntec Numérique.


Selon un autre baromètre publié par l'Apec, 93 % des entreprises dans le secteur informatique prévoient de recruter au moins un cadre au quatrième trimestre 2015, 2 points de plus qu'un an avant. Le secteur affiche les plus fortes intentions de recrutement devant la banque-assurance (81 %) et l'ingénierie-R&D (74 %). Ces chiffres sont toutefois à mettre en perspective avec un « sentiment de tension persistant », relève l'Apec.

Une inadéquation entre l'offre et la demande ?

D'abord, le nombre de candidatures par offre (32 en 2015) tend à baisser, et à rester sous le niveau moyen des autres secteurs (41), ce qui n'est pas un bon signal selon l'association des cadres. Ensuite, la part des sociétés qui déclarent avoir trouvé « très difficilement » des candidats adaptés a augmenté de 9 points en un an. Cette inadéquation trouverait sa source en partie dans l'afflux d'informaticiens issus de restructurations.

Rapporté à l'échelle européenne, le site de recherche d'emploi Indeed (deuxième en France derrière Pôle Emploi), constate que la France a « un meilleur équilibre entre la demande des entreprises et l'intérêt des candidats en recherche d'emploi » que les autres pays. Mais avec une forte concentration des recherches à Paris, où elles sont cinq fois supérieures au reste de la France - une particularité française, selon Indeed.

Les cinq postes les plus recherchés par les candidats sont, dans l'ordre : développeur Web, data scientist, développeur Java, designer et développeur PHP. De l'autre côté - celui des offres - le baromètre Cap Digital et Multiposting du troisième trimestre note une hausse de 55 % des emplois de développeurs (tous profils confondus). Selon le Syntec, cette tendance masque un attrait faiblissant pour ce métier en mutation.


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