Quelques mois après la sortie des premiers CPU Ryzen de série 5000 – avec les fameux cœurs Zen 3 – AMD se penche enfin sur le cas des APU. Les Ryzen 5 5600G et Ryzen 7 5700G font leur entrée au catalogue de l’Américain qui fait progresser la partie CPU, mais se montre bien plus sage côté GPU. Faisons le point sur le plus gros des deux modèles.
- Puissance des cœurs Zen 3
- Efficacité des cœurs Zen 3
- Pas besoin de CG grâce à Vega
- Compatibilité socket AM4
- Échauffement limité
- « Seulement » Vega
- Pas de PCIe 4.0
Cet article consacré au Ryzen 7 5700G n’entrera pas dans les détails des évolutions d’architecture liées aux cœurs Zen 3. Nous ne décortiquerons pas les progrès réalisés par AMD dans ce domaine et, pour en apprendre plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter notre test complet des Ryzen 7 5800X et Ryzen 9 5900X publié à la sortie de ces derniers, en novembre 2020.
Introduction
L’introduction des cœurs Zen 3 aura été l’occasion pour AMD d’affirmer encore un peu plus son excellente forme du moment. L’Américain a notamment mis en avant une progression des instructions par cycle de l’ordre de 19% par rapport à la génération précédente. Les Ryzen de série 5000 estampillés ‘G’ doivent permettre de décliner ces remarquables cœurs aux APU du groupe. Rappelons effectivement que contrairement à Intel, AMD n’intègre aucune solution graphique à ses CPU, en l’occurrence le Ryzen 9 5950X et à ses petits frères.
Pour disposer d’une solution graphique intégrée et ainsi se passer d’acheter une carte graphique dédiée, il faut – chez AMD – se tourner vers ce que l’on appelle dans le milieu les APU du groupe. Là, en revanche, AMD fait bien mieux qu’Intel et depuis déjà plusieurs générations, les APU AMD disposent d’un sous-système graphique bien plus musclée que celui mis en œuvre sur les processeurs Core, fussent-ils i9. La question qui nous préoccupe aujourd’hui est bel et bien de voir ce que la nouvelle génération d’APU AMD a dans le ventre.
Nous avons parlé de deux variantes des Ryzen 5000G. En réalité, AMD a plus de produits à son catalogue avec des modèles ‘G’ et des ‘GE’ (basse consommation) ainsi qu’une seconde gamme – les Ryzen Pro – et leurs particularités liées à la sécurité. Entre le 5600G et le 5700G, les différences sont légères : 2 cœurs / 4 threads de moins sur la partie Zen 3, un peu moins de cache L2 et une solution graphique dotée de « seulement » 7 unités de calcul. Réduire la voilure permet à AMD de le proposer à un tarif inférieur : quand il faut compter 420 euros pour un Ryzen 7 5700G « box », il n’en coûte « que » 315 euros pour le Ryzen 5 5600G.
Petite déception cependant, les Ryzen 5000G ne sont pas associés à une solution graphique RDNA. Non, AMD a reconduit ici le Radeon Vega Graphics que l’on retrouvait déjà sur les Ryzen 4000G. Il faudra attendre la génération suivante pour coupler les cœurs Zen 3 et le RDNA… mais les choses ne sauront alors sans doute pas en socket AM4. Nous ne l’avons effectivement pas encore dit, mais c’est l’un des atouts des Ryzen 5000G qui, comme les autres Ryzen 5000, sont compatibles avec les cartes mères AM4, pourvu que le BIOS ait été mis à jour par le fabricant.
Puisque nous parlons des autres Ryzen 5000, il est intéressant de souligner que le Ryzen 7 5700G doit faire avec un cache L3 de 16 Mo soit seulement la moitié de ce dont dispose le Ryzen 7 5800X qui dispose lui aussi de 8 cœurs / 16 threads. Par ailleurs et alors que nous allons utiliser le Ryzen Pro 7 4750G – la précédente génération – dans nos benchs, précisons que cette fois le cache L3 est doublé alors que l’on compte le même nombre cœurs / threads.
Protocole de test
Pour ce test du Ryzen 7 5700G, nous avons changé la donne par rapport aux précédents Ryzen de série 5000. Il ne nous semblait pas utile de comparer cette APU à des dizaines d’autres CPU et nous avons eu envie d’insister sur les progrès à espérer par rapport à un modèle de génération précédente… en l’occurrence, le seul que nous avions entre les mains, un bien sympathique Ryzen Pro 7 4750G. Histoire d’avoir un élément de comparaison, nous avons aussi mêlé un Core i7-11700K à la lutte.
Configuration socket AM4
- Carte-mère : MSI MPG B550I Gaming Edge Wi-Fi
- Mémoire : Corsair Vengeance 16 Go DDR4 4000 CL19
- SSD « système » : Sabrent Rocket 4.0 2 To
- Alimentation : beQuiet Straight Power 11, 1 000 Watts Plantinum
- Refroidissement : Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
Configuration socket LGA1200
- Carte-mère : Asus ROG Z590-E Gaming Wi-Fi
- Mémoire : Corsair Vengeance 16 Go DDR4 4000 CL19
- SSD « système » : Sabrent Rocket 4.0 2 To
- Alimentation : beQuiet Straight Power 11, 1 000 Watts Plantinum
- Refroidissement : Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
Comme ce fût le cas sur notre précédents tests de processeurs, nous avons maintenu nos configurations logicielles aussi proches que possible.
- Windows 10 Professionnel 64-bit 20H2 v19042.1237
- Pilotes chipset Intel v10.1.18383.8213
- Pilotes chipset AMD v2.13.27.501
Dans la mesure du possible, nous éliminons les programmes résidents en mémoire vive et nous nous assurons évidemment que les configurations soient aussi proches que possible. Les tests présentés par la suite sont le résultat de moyennes établies après avoir réalisé chaque mesure 5 fois en ayant pris soin d’éliminer toute valeur incongrue, résultante logique d’une anomalie quelconque à l’instant t.
Tests mémoire
Comme sur nos précédents tests de processeurs, nous débutons cette partie de l’article par une vérification du sous-système mémoire. À toutes fins utiles, il est d’ailleurs intéressant de souligner que toutes les plateformes ont été configurées en DDR4-3200. Nous ne voulions pousser davantage les choses alors que cette mémoire est la plus communément employée.
Sur ce test, c’est comme toujours le module mémoire d’AIDA64 que nous employons et il illustre d’emblée les différences d’architecture entre les solutions AMD et Intel avec des résultats très différents. En lecture, AMD est devant alors qu’en écriture / copie, c’est le Core i7 qui prend l’avantage. Notez cependant que les écarts sont assez faibles, sauf en copie.
L’opposition Ryzen 7 5700G / Ryzen Pro 7 4750G tourne étrangement à l’avantage de ce dernier sauf en lecture. L’ancienne génération – « Renoir » – n’a clairement pas à rougir et les optimisations que pourrait avoir réalisées AMD ne sautent clairement pas aux yeux… même si nous ne retrouvons pas la faiblesse en écriture mémoire observée au moment du test du Ryzen 7 5800X.
Performances « CPU »
Avec ses huit cœurs Zen 3, nous avions bon espoir que le Ryzen 7 5700G offre de bien meilleures performances en calculs que le Ryzen Pro 7 4750G, et ce, malgré le fait qu'AMD n'ait pas jugé bon de proposer une compatibilité PCIe 4.0 sur ses nouvelles APU.
Nous débutons ces tests avec un outil que nous n’avons pas l’habitude d’utiliser, mais qui reste intéressant du fait de simplicité et sa rapidité, CPU-Z. On remarque que le Core i7-11700K sort légèrement devant, mais c’est surtout le net avantage du Ryzen 7 5700G sur le Ryzen Pro 7 4750G qui nous intéresse : on voit déjà l’impact des cœurs Zen 3, bien plus efficaces que les Zen 2 du grand frère.
Notre second test CPU est un classique, CineBench R20. Il est intéressant de noter que les observations faites précédemment sur CPU-Z se retrouvent ici presque à l’identique. Ainsi, le Core i7-11700K est d’un cheveu devant, mais c’est surtout la nette domination du Ryzen 7 5700G sur le Ryzen Pro 7 4750G qui impressionne, et ce, tant en single thread qu’en multi thread.
Nous enchaînons avec un outil plus « généraliste », PCMark. Le soft est notamment intéressant par sa capacité à simuler différents usages, différents scénarios. Légèrement dépassé par le Core i7-11700K, notre vieillissant Ryzen Pro 7 4750G est surtout très nettement dépassé par le Ryzen 7 5700G. Notre cobaye du jour l’emporte sur les trois catégories de tests proposées par PCMark et, au global, son avantage sur les deux autres processeurs est très net.
Performances « GPU »
L’intérêt des APU d’AMD est, nous l’avons dit, d’intégrer une solution graphique performante à défaut d’être particulièrement moderne, un Vega Graphics qui n’a rien de comparable avec le triste UHD Graphics 750 proposé par Intel sur le Core i7-11700K. Sans surprise, 3D Mark utilisé ici sur la scène TimeSpy rend les choses bien difficiles pour le CPU Intel qui ne peut se comparer aux propositions d’AMD qu’il s’agisse de l’APU « Cezanne » ou « Renoir ».
Pour l’opposition entre ces deux APU, les choses commencent « logiquement » avec un net avantage pour le Ryzen 7 5700G en overall, dopé par la puissance des cœurs Zen 3. En revanche, lorsqu’on se penche sur le seul test graphics, c’est le Ryzen Pro 7 4750G qui l’emporte et son avantage est même assez net. Un résultat que l’on a du mal à expliquer dans la mesure où les solutions Radeon Graphics sont pratiquement identiques : juste 100 MHz de plus pour l’APU « Renoir ».
Nous avons ensuite conduit des tests sur deux jeux pour lesquels il est important de souligner qu’aucune carte graphique n’a été utilisée. Comme sur 3DMark, nous nous sommes reposés sur la solution graphique intégrée. Le Core i7-11700K se trouve d’ailleurs dans l’incapacité de mener le bench de Total War Warhammer II à son terme. Le jeu de The Creative Assembly ne permet pas de départager les deux APU : 38 images par seconde en 1 080p, DirectX 12 détails au minimum.
Notre second jeu est un habitué des tests Clubic, il s’agit de Shadow of the Tomb Raider lequel est configuré en 1 080p, DirectX 12 avec les détails au minimum. Là, vous pouvez le voir, il n’y a aucun doute possible : la solution AMD est bien plus convaincante que l’UHD Graphics 750 intégré par Intel lequel ne permet même pas de jouer en 720p. Sur les Ryzen, il faut admettre que le Full HD n’est guère praticable (autour de 30 ips)… mais permet d’envisager le 720p de manière plus sereine.
De manière plus générale et pour avoir testé d’autres jeux, on remarque que le Ryzen 7 5700G est un léger cran au-dessus du Ryzen Pro 7 4750G. Dans un cas comme dans l’autre, il ne faut pas espérer jouer confortablement en 1 080p sur les « gros » jeux, mais le 720p est parfaitement envisageable.
Température et consommation
Avant de conclure notre article, nous nous penchons sur trois notions d’importance, même si elles n’intéresseront pas nécessairement tous les lecteurs. En premier lieu, nous avons ainsi voulu vérifier la température atteinte par le Ryzen 7 5700G. Pour ce test, nous avons procédé à deux mesures.
- Au repos, alors que Windows 10 avait terminé son démarrage.
- En pleine charge, au cours d’un encodage H.265 via Handbrake.
Gardez à l’esprit l’excellente solution de refroidissement employée sur ce test, laquelle ne se retrouvera sans doute pas dans une configuration « réelle » exploitant le Ryzen 7 5700G. Reste que le petit nouveau de chez AMD se sort très bien de l’exercice. Il est dans les mêmes eaux que le Ryzen Pro 7 4750G et se montre bien plus « frais » que la plupart des CPU passés entre nos mains.
Au moment de tester la gamme Ryzen série 5000, nous avions été impressionnés par la « faible » consommation et, surtout, l’efficacité énergétique des différents processeurs d’AMD. Logiquement, nous étions curieux de voir l’impact des cœurs Zen 3 sur les APU du groupe américain et de comparer les deux générations de Ryzen ‘G’. Pour ce faire, nous n’avons pas mesuré la chose sur chacun des tests que nous avons menés et avons plutôt décidé de retenir deux valeurs.
- Au repos, alors que Windows 10 avait terminé son démarrage.
- En pleine charge, alors que Cinebench R20 réalisait un test multithreads.
Nous n’épiloguerons évidemment pas sur la consommation du Core i7-11700K, l’architecture Rocket Lake a déjà été longuement décriée à ce sujet. En revanche, nous insisterons beaucoup sur l’augmentation finalement très faible de la consommation du Ryzen 7 5700G par rapport à son « grand frère » : c’est plutôt très bon signe compte tenu des performances CPU enregistrées précédemment.
De fait, sans surprise, l’efficacité énergétique du Ryzen 7 5700G est encore meilleure que la déjà très bonne efficacité du Ryzen Pro 7 4750G. Ce dernier était déjà à ranger parmi les meilleurs, notre cobaye du jour se détache sensiblement pour devenir le second meilleur processeur jamais passé entre nos mains sur cet exercice. Il est seulement dépassé par le Ryzen 9 5950X.
AMD Ryzen 7 5700G, l’avis de Clubic
De prime abord, l’intégration de cœurs graphiques Vega au sein du Ryzen 7 5700G nous avait un peu déçus alors que nous appelions de nos vœux un passage direct vers RDNA. D’ailleurs, si les Ryzen Pro 7 4750G avaient été aisément accessibles, il n’aurait sans doute pas été nécessaire de produire cette nouvelle génération. En effet, s’ils proposent bien des cœurs CPU Zen 3, ils font l’impasse sur une des caractéristiques essentielles des Ryzen testés en novembre dernier, le PCIe 4.0.
Sont-ils pour autant à mettre à la benne ? La réponse est évidemment non. En premier lieu, car même si le PCIe 4.0 est un atout pour l’avenir, ce n’est pas non plus indispensable, en particulier sur une telle gamme. La puissance des cœurs Zen 3 est bien réelle et permet au nouveau venu de prendre le dessus sur le Ryzen Pro 7 4750G. Le CPU est un bon mélange de grosse puissance de calcul et d’honnêtes performances graphiques même s’il n’est pas question de le destiner à des joueurs exigeants.
Aisément disponible – contrairement à certains CPU et à tous les GPU – le Ryzen 7 5700G est une solution à recommander pour éviter de s’embêter avec une carte graphique. Il permet de monter des machines abordables et performantes, même s’il ne faut pas espérer faire tourner Cyberpunk 2077 à 60 images par seconde.
Les APU d'AMD se distinguent pas leurs capacités graphiques nettement au-dessus des solutions Intel et le Ryzen 7 5700G ne déroge pas à la règle, même s'il faut encore faire avec des cœurs Vega. Côté CPU, les cœurs Zen 3 font le travail que l'on attendait d'eux pour un produit qui, au final, ne déçoit pas le moins du monde, malgré l'absence de PCIe 4.0.
- Puissance des cœurs Zen 3
- Efficacité des cœurs Zen 3
- Pas besoin de CG grâce à Vega
- Compatibilité socket AM4
- Échauffement limité
- « Seulement » Vega
- Pas de PCIe 4.0