Une œuvre d'art que ce Core Ultra 9 285K ? © Nerces pour Clubic
Une œuvre d'art que ce Core Ultra 9 285K ? © Nerces pour Clubic

Alors qu'elle connaît une situation compliquée, Intel semble enfin repenser son offre de processeurs desktop. La génération Arrow Lake est ainsi la première à autant s'inspirer de ce qu'Intel propose sur le marché du laptop et à miser davantage sur l'efficacité énergétique que sur la montée en fréquence. Alors, il est comment, ce Core Ultra 9 285K, fleuron de la nouvelle gamme ?

8 /10
Intel Core Ultra 9 285K
Aucun prix trouvé sur ce produit.
Les plus
  • Intel qui se renouvelle enfin !
  • Architecture convaincante
  • Chauffe et conso mesurées
  • Performances élevées
  • iGPU intéressant
Les moins
  • Core i9 / Ryzen X3D devant en JV
  • Au revoir l'hyperthreading 😪
  • Des bugs liés à Windows 11 24H2
  • Le NPU à 13 TOPS ? Mouais...

Vous le verrez au moment des mesures, plusieurs « avertissements » se sont glissés dans cet article. Ils sont liés aux difficultés rencontrées très vraisemblablement à cause du passage à Windows 11 24H2. Nous tâcherons de lever les doutes prochainement, peut-être à l'occasion du test des Core Ultra 7 265K et Core Ultra 5 245K.

Arrow Lake est dans la droite ligne des architectures mobiles Meteor Lake et Lunar Lake © Intel

Arrow Lake, une petite révolution pour Intel ?

En son temps, la génération de processeurs Alder Lake avait été un grand changement pour Intel, mais rien de commun avec ce que nous connaissons aujourd'hui sur nos PC de bureau grâce à Arrow Lake. Pour la première fois chez Intel, nous sommes ici en présence de ce que l'on appelle un SoC, pour « System on a Chip », lequel intègre donc tous les éléments essentiels au fonctionnement du PC… Non, en réalité, pas tous les éléments, puisqu'il n'est pas question d'y intégrer la mémoire vive, bien que ce soit plus qu'une éventualité dans le monde des portables.

Le packaging Foveros 3D et les tuiles qui le composent © Intel

Arrow Lake est donc conçu comme une association de différentes tuiles (tiles), lesquelles sont produites dans différentes usines et selon différents procédés. Ensuite, Intel rassemble ces tuiles dans une structure qui est chargée d'associer tout ce petit monde sur une « base tile », qui est ensuite placée sur le packaging en lui-même. Ce processus complexe, Intel le résume en un mot : Foveros 3D. Celui-ci a donc la charge de faire cohabiter les quatre tuiles essentielles à l'existence d'un processeur Arrow Lake. Détaillons-les.

  • La compute tile, gravée selon le procédé N3B de TSMC ;
  • La GPU tile, gravée en N5P, toujours par TSMC ;
  • La SoC tile, gravée en N6… oui, par TSMC ;
  • Et la I/O tile, gravée elle aussi en N6, donc toujours par TSMC.

Vous l'aurez remarqué, Arrow Lake n'est pas seulement une première pour Intel côté conception de la puce, c'est aussi une première côté fabrication. Intel fait ici largement confiance à TSMC, qui fabrique chacune des tuiles qui composent la puce. Aveu d'impuissance d'Intel Foundry ou simple pragmatisme en attendant des jours meilleurs pour la gravure en interne ? Sans doute un peu des deux, mais le fait est qu'Intel se charge de la conception et de l'assemblage plutôt que de la fabrication.

24 cœurs (8P + 16E), c'est pour notre Core Ultra 285K © Intel

Lion Cove et Skymont sont dans un bateau

La partie CPU, la compute tile, d'un processeur Arrow Lake est composée de deux types de cœurs, jusqu'ici rien de bien nouveau. Des cœurs qui, toutefois, changent par rapport aux générations précédentes, et c'est ainsi que les cœurs performants sont maintenant des Lion Cove avec, première modification notable, la disparition pure et simple d'une technologie chère à Intel, l'hyperthreading. Chaque cœur performant ne peut donc plus gérer qu'un thread, désormais.

Les cœurs performants Lion Cove dans le détail © Intel

Intel explique que la montée en puissance des cœurs efficaces, les Skymont, permet d'opérer différemment et souligne que le plus important reste la bonne gestion des différents cœurs. Lion Cove ne s'arrête évidemment pas là, et Intel évoque une large refonte architecturale afin, et c'est une première depuis bien longtemps, d'augmenter le nombre d'instructions par cycle (les IPC). Inutile d'entrer dans des détails trop techniques, mais Intel souligne une gestion plus fine de la fréquence d'horloge, par pas de 16,67 MHz, contre 100 MHz autrefois.

Au tour des cœurs efficaces, Skymont, d'être auscultés © Intel

Intel parle aussi d'une plus large et plus efficace prédiction de branche, d'un maximum de 36 Mo de cache combiné pour aboutir, donc, à un gain d'IPC de 9 % par rapport à sa 14e génération de puces. Un gain bien plus important encore sur les cœurs efficaces : grâce à une prédiction de branche sur 128 octets, à un total de 26 dispatch ports (pour traiter les informations) et à un cache L2 doublé, les Skymont sont plus performants que les Gracemont de la 14e génération. On parle de +32 % en single-thread et de +72 % en multi-thread. Un argument de plus pour la disparition de l'hyperthreading ?

Le Thread Director doit permettre d'organiser le traitement des données en parallèle © Intel

Intel Thread Director : le chef d'orchestre

Entasser toujours plus de cœurs au sein d'un processeur et vanter la qualité de leur architecture nous fait une belle jambe si ces derniers ne sont pas mesure de travailler correctement ensemble. Pour organiser les choses et faire office de « chef d'orchestre », Intel compte sur son Thread Director, lequel n'est pas une nouveauté per se, il existait sur Alder Lake et sur ses petites sœurs. En revanche, Intel explique que, le contraire eût été étonnant, la nouvelle version est bien plus efficace que la précédente.

Un exemple diffusé par Intel : la théorie, c'est toujours parfait © Intel

Pour ce faire, il est une fois encore question d'une prédiction affinée, qui s'occupe de mieux classifier les tâches afin de les allouer aux bons cœurs, au meilleur des moments. La temporalité est une notion mise en avant par Intel, qui prend ci-dessus l'exemple d'une tâche de « productivité ». Au départ, la tâche est allouée aux cœurs efficaces afin d'économiser en énergie. Très vite cependant, dès lors que plus de puissance est nécessaire, les cœurs performances entrent en jeu. Sur la diapo de droite, Intel mentionne toutefois le planificateur du système d'exploitation. Une donnée clé.

iGPU : toujours pas de Battlemage

Les Core Ultra 200K ne sont pas conçus comme des APU, en ce sens que leur solution graphique intégrée (iGPU) est encore un peu faible. C'est d'autant plus vrai que par rapport à Lunar Lake, Intel a décidé de se passer des cœurs Xe2, qui seront prochainement intégrés aux cartes graphiques Battlemage. De fait, sur Arrow Lake, on doit faire avec des cœurs Xe de première génération, ce qui devrait malgré tout permettre de gérer pas mal de choses.

© Intel

Intel souligne la prise en charge complète de DirectX 12, mais, plus intéressant, elle évoque aussi la présence de 4 unités de calcul (4 cœurs Xe), de 4 Mo de cache L2, de 64 moteurs vectoriels et de 4 unités de ray tracing. S'il n'est pas question de battre une GeForce, Intel peut ainsi avancer des performances graphiques deux fois supérieures à celles des puces de 14e génération : pas assez pour de gros jeux, mais suffisant pour faire tourner de petites productions et, bien sûr, pour gérer tout ce qui est affichage. Heureusement !

La SoC tile intègre un NPU, mais des TOPS limitées

Enfin, Intel ne pouvait faire l'impasse sur l'intelligence artificielle, même si, à ce niveau, Arrow Lake est à nouveau moins bien dotée que Lunar Lake. En effet, au milieu de la SoC tile, on trouve la partie NPU, ou Neural Processing Unit, pour unité de traitement neuronale. Inutile d'épiloguer, Intel assure le service minimum. On parle certes de 2 moteurs de calcul neuronal et de 4 Mo de scratchpad RAM, mais il n'est question de délivrer que 13 TOPS. Rappelons que Copilot+ nécessite des puces d'au moins 40 TOPS (Tera Operations per Second, ou trillions d'opérations par seconde).

La SoC tile rassemble quantités de fonctionnalités, dont un petit NPU © Intel

La SoC tile est aussi le siège d'autres éléments comme le Thunderbolt 4 (2 ports), le PCIe Gen 5 (16 lignes pour la carte graphique et 4 pour un M.2) et le contrôleur mémoire, qui est l'occasion d'une nouveauté. Avec Arrow Lake, Intel a décidé d'introduire la CUDIMM. Nous aurons l'occasion d'en parler une autre fois, mais les barrettes CUDIMM ajoutent une puce aux UDIMM actuellement utilisées : une puce baptisée CKD (Client Clock Driver) pour stabiliser le signal, mieux gérer les fréquences et en atteindre de plus hautes.

Cinq CPU « K » avant l'élargissement de la gamme

S'il y a une chose qui ne change pas avec Arrow Lake, c'est bien le déploiement de la nouvelle gamme. En effet, comme à son habitude, Intel a opté pour un lancement en plusieurs étapes avec, en premier lieu, les trois processeurs de la série « K ». Ces derniers se démarquent par le déblocage de leur coefficient multiplicateur, une fonctionnalité recherchée par les overclockers, même si ces derniers ne sont plus aussi nombreux qu'autrefois.

Cinq modèles, et pas un de plus pour le lancement d'Arrow Lake © Intel

À l'avenir, nous devrions pouvoir compter sur d'autres séries comme les « HX », mais pour le moment, la seule variation se fait sur la présence ou non de l'iGPU. Cela permet à Intel de proposer, comme toujours, la gamme « KF », sorte de dérivé meilleur marché de la série « K », avec deux références seulement pour proposer des petits frères au 265K et 245K. Fer de lance d'Arrow Lake, le 285K n'existe pas en version ainsi dépourvue d'iGPU.

En fin de compte, on se retrouve donc comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus avec un Core Ultra 9 285K doté de 24 cœurs (8P+16E) à 589 dollars. Un cran en dessous, on trouve le duo Core Ultra 7 265K et 265KF, avec leurs 20 cœurs (8P+12E), à 394 et 379 dollars. Enfin, pour fermer la marche, nous avons le second duo, Core Ultra 5 245K et 245KF, chacun doté de 14 cœurs (6P+8E), et proposés à un tarif de 309 et 294 dollars. Ce dernier est donc le seul sous la barre fatidique des 300 dollars.

Le chipset Z890 ne change pas fondamentalement les choses © Intel

Nouveau chipset, nouvelles cartes mères

Puisqu'il est question d'un nouveau socket, il est aussi question d'un nouveau chipset, et le Z890 est le premier à entrer en scène, alors que des versions moins richement dotées (mais plus abordables) sont attendues pour bientôt. Nous l'avons découvert avec l'ASUS ROG Maximus Z890 Hero, il s'agit d'une carte mère incroyablement équipée et d'un niveau de finition assez remarquable.

Un beau bébé que ce review kit d'ASUS ! © Nerces pour Clubic

En réalité, le kit de test envoyé par ASUS est proche de la perfection, avec la carte mère bien sûr, mais aussi le système de watercooling ROG RYUJIN III 360 ARGB Extreme, de la pâte thermique et un lot de barrettes Kingston Fury DDR5-8200 afin de tester la nouvelle CUDIMM. Le tout est livré dans un gros carton aussi impressionnant qu'il est imposant. Nous ne reviendrons pas sur ces éléments, mais la carte mère mérite un petit coup de projecteur.

© Nerces pour Clubic

La carte mère ROG Maximus Z890 Hero est remarquable © Nerces pour Clubic

D'abord, bien sûr, parce qu'elle intègre le chipset Z890. Celui-ci n'est en réalité pas si différent que ça du Z790. Il dispose ainsi d'un platform controller hub (PCH) en PCIe Gen 4 avec 8 lignes dédiées. Le PCIe Gen 5 reste dévolu au CPU, mais le Z890 dispose de 24 lignes PCIe Gen 4, alors que le Z790 n'en avait que 20. Pas de changement côté ports USB3 (jusqu'à 10 en 5 Gbps, 10 en 10 Gbps et 5 en 20 Gbps, en plus de 14 en USB2), tandis que le Thunderbolt 4 reste dévolu au CPU.

SupremeFX pour l'audio et les petits plus pour les overclockers © Nerces pour Clubic

Une remarque, Intel n'emploie pas la même technique d'archive tout-en-un qu'AMD pour ses pilotes. Il faut installer l'un après l'autre les pilotes du chipset, du management engine, du smart sound, du Wi-Fi, du Bluetooth…). Bien sûr, ASUS a toutefois pris le relais à ce niveau, et un outil bien pensé permet de tout faire en une seule fois, redémarrage du système à la clé. Saluons aussi les innovations techniques apportées par ASUS sur sa carte mère.

Nous en avions parlé au moment du test de la ROG Crosshair X870E Hero, le niveau de finition est remarquable, avec d'innombrables astuces. Q-Code est là pour informer d'éventuelles erreurs au boot, Q-LED donne une couleur précise pour ces diverses erreurs, Q-Antenna simplifie la mise en place des antennes Wi-Fi, Q-Release vient faciliter le retrait de la carte graphique PCIe, et enfin, M.2 Q-Slide, M.2 Q-Latch et M.2 Q-Release nous aident dans la gestion des ports M.2. Tout cela est super pratique !

HWInfo renseigne sur les caractéristiques de notre CPU © Nerces pour Clubic

Protocole de test

Nouvelle architecture, nouveau socket et nouveau chipset, forcément, notre configuration change du tout au tout avec Arrow Lake. Enfin, non, pour garder un minimum de cohérence avec les précédents tests, nous gardons bien sûr tout ce qui « va autour ».

Les onglets de CPU-Z sont toujours une mine d'informations © Nerces pour Clubic

Configuration socket LGA1851

  • Carte mère : ASUS ROG Maximus Z890 Hero
  • Mémoire : Kingston DDR5-8200 CL40 (2x 24 Go), Crucial DDR5-6400 CL52 (2x 16 Go)
  • Carte graphique : NVIDIA GeForce RTX 4090 Founders Edition
  • SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
  • Refroidissement : ASUS ROG RYUJIN III 360 ARGB Extreme
  • Alimentation : Corsair RM1000x

Configuration socket LGA1718 « AM5 »

  • Carte mère : MSI MPG X670E Carbon WiFi
  • Mémoire : G.Skill Trident DDR5-6000 CL30 (2x 16 Go)
  • Carte graphique : NVIDIA GeForce RTX 4090 Founders Edition
  • SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
  • Refroidissement : ASUS ROG RYUJIN III 360 ARGB Extreme
  • Alimentation : Corsair RM1000x

Configuration socket LGA1700

  • Carte mère : ASUS ROG Strix Z790-E Gaming WiFi II
  • Mémoire : G.Skill Trident DDR5-6000 CL30 (2x 16 Go)
  • Carte graphique : NVIDIA GeForce RTX 4090 Founders Edition
  • SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
  • Refroidissement : ASUS ROG RYUJIN III 360 ARGB Extreme
  • Alimentation : Corsair RM1000x
Un spectacle haut en couleur sur la table de bench ! © Nerces pour Clubic

Autant que possible, nous éliminons les programmes en mémoire vive, et nous nous assurons que les configurations sont proches, matériellement donc, mais aussi d'un point de vue du logiciel.

  • Windows 11 Professionnel 64 bits 24H2 v26100.1882
  • Pilotes chipset Intel v10.1.19199.8340
  • Pilotes chipset AMD v6.06.28.910
  • Pilotes graphiques AMD v24.10.24
  • Pilotes graphiques NVIDIA v565.90 64 bits WHQL

Enfin, sachez que les tests présentés par la suite sont le fruit de moyennes réalisées après avoir mené plusieurs fois chaque mesure. Nous avons également pris soin d'éliminer les valeurs les plus extrêmes.

Tests mémoire : un peu plus loin, la DDR5

AIDA64

Performances observées sur AIDA64 © Nerces pour Clubic

Asseoir encore un peu plus la domination d'Intel sur le test mémoire d'AIDA64, telle pourrait être la conclusion de cette mesure. En effet, si la 14e génération d'Intel était déjà en avance sur les Ryzen, même ceux en Zen 5, c'est encore un peu plus vrai avec le Core Ultra 9 285K. Les écarts avec le 14900K sont ténus, mais ils sont là.

Avertissement : si les débits AIDA64 sont excellents sur Arrow Lake, la latence est en berne. Nous n'avons pas trouvé la source du problème, mais il est propre à Windows 11 24H2, car nous obtenons des résultats normaux en 23H2. Microsoft a encore du travail avec sa nouvelle mise à jour.

Performances applicatives

Cinebench 2024

Performances observées sur Cinebench 2024 © Nerces pour Clubic

En single-thread, le Core Ultra 9 285K améliore le score de la 14e génération, mais reste derrière le Ryzen 9 9950X, quoique d'un cheveu, sous réserve que nos résultats ne soient pas biaisés (cf. ci-dessous). En revanche, en multi-thread, il n'y a pas photo, et le Core Ultra 9 285K est clairement en avance.

Avertissement : le planificateur de Windows 11 24H2 pose un problème. En multi-thread, aucun souci, mais en single-thread, Windows s'obstinait à jongler entre les cœurs entraînant une chute vertigineuse des performances. Nous avons bloqué le test sur un cœur performant afin d'avoir des valeurs plus représentatives. Oui, Microsoft a bel et bien du pain sur la planche.

Blender benchmark

Performances observées sur Blender © Nerces pour Clubic

Amusant, la conclusion précédente sur le multi-thread de Cinebench 2024 est ici inversée : c'est le Ryzen 9 9950X qui l'emporte, avec un écart moins important, toutefois. On retiendra par ailleurs que le Core Ultra 9 285K fait sensiblement mieux que le Core i9-14900K.

Avertissement : sur Windows 11 24H2, Blender Benchmark refusait obstinément de se lancer. Pour ce test, nous sommes donc exceptionnellement revenus sur 23H2, chose qu'il n'était pas possible de faire pour l'ensemble des mesures, sur tous les processeurs.

HandBrake : encodage vidéo

Performances observées sur HandBrake © Nerces pour Clubic

Eh non, ce n'est pas davantage sur l'encodage sur HandBrake d'une séquence vidéo d'un peu plus de 50 minutes (preset H.265 Matroska 1080p30) que le Core Ultra 9 285K dominera le Ryzen 9 9950X. Il fait à nouveau un peu mieux que le Core i9 de 14e génération d'Intel, mais doit s'incliner devant Zen 5.

WinRAR : compression de fichiers

Performances observées sur WinRAR 5.11 © Nerces pour Clubic

Nous envisageons de modifier ce test de compression, car il ne permet plus de distinguer les processeurs les uns des autres. Un classement reste possible, mais sur des gains qui tiennent de la demi-seconde. Une chose est en tout cas certaine, le Core Ultre 9 285K figure aux toutes premières places.

PCMark

Performances observées sur PCMark © Nerces pour Clubic

Déception et surtout étonnement : certes, le Core Ultra 9 285K reste derrière les costauds du Zen 5, mais c'est surtout la disparité dans ses résultats qui interroge. Le test essentials est étonnamment faible. Le 285K alterne ainsi le bon et le moins bon face au Core i9-14900K. Des mesures à vérifier cependant.

Avertissement : PCMark s'est montré capricieux, et sans doute que le planificateur de Windows 11 24H2 a encore fait des siennes. Nos résultats en 23H2 sont effectivement sensiblement meilleurs, sans toutefois que ce soit la Bérézina en 24H2, mais le Core Ultra 9 285K est fluctuant, il paraît bridé.

3DMark

Performances observées sur 3DMark © Nerces pour Clubic

Comme à son habitude, 3DMark fait le lien avec les tests en jeu vidéo et, petite déception, le Core Ultra 9 285K ne dépasse pas le Core i9-14900K. Pire, il est même battu, d'un cheveu certes, par le Core i9-13900K. Heureusement, il prend aisément sa revanche sur les Ryzen 9 9900X et 9950X.

Performances dans les jeux

La partie jeu vidéo de notre protocole CPU est plus légère qu'autrefois. Certains le regretteront, mais l'objectif est de rendre le dossier plus digeste.

Cyberpunk 2077

Performances observées sur Cyberpunk 2077 © Nerces pour Clubic

Déception. Le résultat du Core Ultra 9 285K sur Cyberpunk 2077 ne le ridiculise pas, mais en restant dominé par tous les processeurs de notre sélection, le nouvel Intel montre ses limites. Cela dit, quand on s'achète une telle puce et que l'on veut jouer, on se prend une grosse carte graphique pour jouer en 4K, et le CPU n'est plus le facteur limitant… Mais tout de même.

Total War: Warhammer 3

Performances observées sur Total War: Warhammer 3 © Nerces pour Clubic

Intéressant, les résultats obtenus sur Total War: Warhammer 3 contrebalancent un peu ceux de Cyberpunk 2077. Les Core i9 de 13e et 14e génération ainsi que les Ryzen X3D sont toujours sensiblement devant, mais le Core Ultra 9 285K prend sa revanche sur les Ryzen 9 9900X et 9950X.

Shadow of the Tomb Raider

Performances observées sur Shadow of the Tomb Raider © Nerces pour Clubic

Ce n'est pas la première fois que ça arrive, Shadow of the Tomb Raider confirme les conclusions de Total War: Warhammer 3. De fait, s'il n'est pas le meilleur processeur pour les joueurs, le Core Ultra 9 285K ne démérite pas. Bien sûr, nous nous attendions à mieux, mais nous verrons que tout cela se fait avec une (relative) sobriété énergétique.

Le cas de l'iGPU

Si Intel n'a pas encore décidé de convertir ses processeurs de bureau aux cœurs Xe2, elle a tout de même sensiblement amélioré la partie graphique intégrée de ses puces. Sur 3DMark, le résultat est d'ailleurs sans appel et augure du meilleur pour la suite.

Performances observées avec l'iGPU sur 3DMark © Nerces pour Clubic

Pas question de multiplier les tests pour évaluer l'iGPU du Core Ultra 9 285K, et l'inévitable scène TimeSpy de 3DMark nous sert ici de mètre étalon. Sans surprise, les Ryzen 8600G et 8700G sont hors de portée, mais le 285K joue clairement avec les grands, et son score écrase complètement la concurrence, hors APU. Les Core i9 de 13e et 14e génération sont pulvérisés, et les Ryzen Zen 5 sont plus loin encore.

Températures, consommation et efficacité

Relevés de températures

Nous terminons nos séries de mesures avec deux éléments particulièrement intéressants. En premier lieu, nous avons relevé la consommation de chaque processeur. Pour ce faire, nous n'avons pas mesuré la chose sur chacun des tests que nous avons menés, nous avons retenu deux valeurs :

  • Au repos, alors que Windows 11 avait terminé son démarrage ;
  • En charge, au cours d'un encodage H.265 sur HandBrake.
Relevé des températures observées durant un encodage Handbrake H.265 © Nerces pour Clubic

Jusqu'à présent, Intel était synonyme d'échauffement excessif, mais le Core Ultra 9 285K montre un net progrès, et ses résultats n'ont plus rien à voir avec ceux des Core i9 de 13e et 14e génération. Hélas, le diable se cache dans les détails, et en charge, malgré la gravure 3 nm de TSMC, il reste plus chaud que le Ryzen 9 9950X, d'un « micropoil » certes.

Consommation électrique

Nous avons ensuite testé la consommation électrique de nos CPU. Il convient de préciser que nous ne mesurons que la consommation du package processeur. Là encore, deux valeurs sont retenues :

  • Au repos, alors que Windows 11 avait terminé son démarrage ;
  • En charge, au cours de tests multithreads successifs sur Cinebench 2024.
Consommation au repos/en charge observée durant les tests sur Cinebench 2024 © Nerces pour Clubic

Wouhou ! Là encore, difficile de ne pas saluer les progrès réalisés par Intel sur la consommation de ses puces : le Core Ultra 9 285K est bien moins énergivore que les Core i9 des deux précédentes générations. Pour autant, là non plus, cela ne suffit pas à faire mieux que les Ryzen 9 9900X et 9950X, encore nettement plus sobres.

Performances par watt et par dollar

La tarification relativement agressive d'Intel sur le Core Ultra 9 285K lui permet d'afficher une efficacité par dollar très intéressante. C'est bien simple, sur les processeurs haut de gamme, c'est le meilleur, même si l'écart avec le Ryzen 9 990X, par exemple, est faible. Pas mal du tout.

Performances par watt et par dollar durant les tests sur Cinebench 2024 © Nerces pour Clubic

Le bilan est en revanche moins rose côté efficacité par watt. Certes, Intel a largement amélioré la consommation de ses puces, mais AMD fait toujours mieux. Et si l'écart est encore faible avec les Ryzen 9 9900X et 9950X, il se creuse davantage avec les processeurs X3D, et ce, alors qu'un 9800X3D semble sur le point de pointer le bout de son transistor.

Intel Core Ultra 9 285K : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Comme souvent, les nouvelles architectures sont synonymes de pas mal de difficultés, et notre test du Core Ultra 9 285K ne déroge pas à la règle, d'autant que, pour ne rien arranger, il est associé à la mise en place de la mise à jour 24H2 de Windows 11. Ambitieuse, cette dernière n'est pas sans poser des problèmes dans la gestion du planificateur, un point crucial alors que les CPU comptent plus que jamais sur la parallélisation des tâches.

Alors, d'un côté, nous nous trouvons en face d'une puce novatrice qui montre une vraie volonté de changement de la part d'Intel. De l'autre, il faut reconnaître qu'Arrow Lake ne prend pas le dessus sur la concurrence. Les optimistes souligneront que l'efficacité largement supérieure à Raptor Lake Refresh est un atout indiscutable – mais n'est-elle pas le fait du 3 nm de TSMC ? – tandis que les pessimistes objecteront que malgré ce processus de gravure plus évolué (3 nm), les puces Intel restent moins efficaces et plus calorifères que leurs concurrentes d'AMD, sans parler des difficultés en jeu vidéo face aux X3D.

Rangeons-nous quelques minutes du côté des optimistes afin de nous dire que des correctifs Windows 24H2 arriveront vite. Pointons aussi l'effort de renouvellement d'Intel, alors que la firme américaine traverse une période troublée. Soulignons enfin le confort d'un Core Ultra 9 285K, qui ne fait certes pas mieux qu'un Core i9-14900K, mais qui le fait de manière bien plus confortable : plus besoin de s'inquiéter du throttling, ça chauffe moins et ça consomme moins.

Les plus
  • Intel qui se renouvelle enfin !
  • Architecture convaincante
  • Chauffe et conso mesurées
  • Performances élevées
  • iGPU intéressant
Les moins
  • Core i9 / Ryzen X3D devant en JV
  • Au revoir l'hyperthreading 😪
  • Des bugs liés à Windows 11 24H2
  • Le NPU à 13 TOPS ? Mouais...
Sous-notes
Architecture
9
Performances
7
Consommation
8
Chauffe
8
Efficacité
8

Fiche technique Intel Core Ultra 9 285K

Résumé
Support du processeur (socket)Intel LGA1851
Fréquence CPU3.7GHz
Fréquence en mode Turbo5.7GHz
Nombre de core24
Cache L336Mo
Contrôleur graphique intégréIntel Arc Graphics
Caractéristiques techniques
Support du processeur (socket)Intel LGA1851
Fréquence CPU3.7GHz
Fréquence en mode Turbo5.7GHz
Nombre de core24
Coeurs performants8
Nom des coeurs performantsLion Cove
Cores efficients16
Nom des coeurs efficientsSkymont
Nombre de Threads24
Plateforme (Proc.)Intel Arrow Lake
Architecture
Nom de l'architectureArrow Lake
Finesse de gravure3nm
TDP / PBP125W
TDP Max250W
Cache L29Mo
Cache L336Mo
Graphismes
Contrôleur graphique intégréIntel Arc Graphics
Contrôleur mémoire
Contrôleur mémoireDDR5
Type de contrôleur mémoireDual Channel
Fréquence(s) MémoireDDR5 6400 Mhz