Intel Core i9-12900K

Après des années de vaches maigres, Intel semble enfin sur la voie du renouveau. Alimentant rumeurs et bruits de couloirs depuis des mois, la gamme des processeurs Alder Lake est aujourd’hui une réalité. Elle confirme enfin le passage d’Intel sur son « nouveau » processus de gravure en 10 nm rebaptisé il y a peu l’Intel 7. L’occasion de faire oublier les générations Comet Lake et Rocket Lake considérées par beaucoup comme de simples palliatifs pour contrer, tant bien que mal, l’offensive AMD avec des Ryzen diablement efficaces.

Les plus
  • Le meilleur en gaming
  • Excellente efficacité à 125W
  • Architecture novatrice
  • Intégration PCIe 5.0 et DDR5
  • Nets progrès vs Rocket Lake
Les moins
  • Ne domine pas le Ryzen 5950X
  • Efficacité moindre à 241W
  • Overclocking très limité

Le feuilleton du 10 nm d’Intel a tenu en haleine les amateurs de nouvelles technologies pendant des mois, voire des années. Alors que TSMC et Samsung pouvaient se pavaner devant leurs progrès vers le 7 nm puis le 5 nm, l’Américain restait scotché sur son 14 nm, le 10 nm empilant retards sur retards.

Quelques semaines avant la présentation officielle d’Alder Lake, Intel a même décidé de revoir sa nomenclature, la 12e génération de processeurs ne serait pas gravée en 10 nm, mais en Intel 7 comme pour rappeler que malgré ses déboires, Intel est toujours « dans le coup ». Au-delà de la joute verbale, c’est justement ce qui nous intéresse les chiffres… et plutôt pour savoir ce qu’Alder Lake a véritablement dans le ventre.

Le packaging original du Core i9-12900K, fleuron de la nouvelle gamme © Intel

Une révolution d'architecture multicœurs ?

Si vous avez un tant soit peu suivi l’actualité processeur de ces derniers mois, vous n’êtes pas sans savoir que la 12e génération de processeurs Intel est l’occasion de revoir l’architecture même des puces. Intel a effectivement opté pour ce que l’on appelle parfois une architecture bigLITTLE pour reprendre l’expression consacrée par ARM, l’un des leaders dans le domaine. Chez Intel, on parle plutôt d’architecture hybride, mais la finalité est la même : on associe des cœurs de nature différente afin de s’adapter aux besoins des utilisateurs.

Une révolution technique pour le fondeur américain © Intel

Dans le cas d’Alder Lake, Intel n’hésite pas à parler de son « plus grand changement architectural depuis dix ans ». L’architecture hybride évoquée précédemment associe ici ce que le fondeur appelle des performance-cores et des efficient-cores. Les premiers sont en charge des tâches les plus gourmandes en ressources tandis que les secondes viennent en soutien, pour assurer des activités de « second plan ». Dans le cas du processeur Core i9-12900K, la répartition est équitable avec 8 cœurs « performants » et 8 cœurs « efficaces » pour un total de 16 cœurs, mais « seulement » 24 threads, les cœurs efficaces n’étant pas dotés de la fonction d’hyperthreading.

Sans entrer dans des détails d’architecture qui de toute façon nous dépassent, il est intéressant de souligner qu’Intel a opté pour un cache en partie partagé. La mémoire cache de second niveau (L2) est directement associée aux cœurs : 1,25 Mo par cœur performant et 2 Mo par groupe de quatre cœurs efficaces. Au total, un Core i9-12900K dispose donc de 14 Mo de cache L2. En revanche, le cache de troisième niveau (L3) est donc « partagé ». Il agit comme une entité dissociée baptisée Intel Smart Cache qui travaille avec tous les cœurs en fonction de leurs besoins. Dans le cas du Core i9-12900K, ce cache L3 monte à 30 Mo.

Le Smart Cache par l'image lors de la dernière conférence technique du fondeur © Intel

Fiche technique Intel Core i9-12900K

Résumé
Support du processeur (socket)Intel LGA1700
Fréquence CPU3.2GHz
Fréquence en mode Turbo5.2GHz
Nombre de core16
Cache L330Mo
Compatibilité chipset carte mèreIntel Z690
Contrôleur graphique intégréIntel UHD Graphics 770
Caractéristiques techniques
Support du processeur (socket)Intel LGA1700
Fréquence CPU3.2GHz
Fréquence en mode Turbo5.2GHz
Nombre de core16
Coeurs performants8
Nom des coeurs performantsGolden Cove
Cores efficients8
Nom des coeurs efficientsGracemont
Nombre de Threads24
Plateforme (Proc.)Intel Alder Lake
VirtualisationIntel Virtualization VT-d, Intel Virtualization VT-x
Architecture
Nom de l'architectureAlder Lake
Finesse de gravure10nm
TDP / PBP125W
TDP Max241W
Cache L214Mo
Cache L330Mo
Compatibilité chipset carte mèreIntel Z690
Graphismes
Contrôleur graphique intégréIntel UHD Graphics 770
Fréquence du chipset graphique300MHz
Fréquence boostée graphique1.55GHz
Contrôleur mémoire
Contrôleur mémoireDDR5
Type de contrôleur mémoireDual Channel
Fréquence(s) MémoireDDR5-4800 MHz

Golden Cove et Gracemont sont dans un bateau

Parler de cœurs performants et de cœurs efficaces, c’est bien joli, mais ils ont des noms ces bébés et il ne s’agit pas pour Intel de garder des cœurs déjà connus : Alder Lake doit être une révolution à tous les niveaux. Intel a donc opté pour l’association de cœurs Golden Cove pour la partie performances et de cœurs Gracemont pour l’efficacité. Nous y reviendrons, mais l’équilibre exact entre ces deux types de cœurs varie évidemment selon le processeur concerné.

Dans le détail, les cœurs dits « performants » ou Golden Cove © Intel

Lors de son Architecture Day du mois d’août, Intel avait annoncé l’introduction de cœurs Golden Cove pour remplacer les cœurs Cypress Cove de l’architecture Rocket Lake. Il s’agit logiquement des cœurs « performants » et, à fréquence équivalente, Intel annonçait une augmentation des performances générales de l’ordre de 19%. Pour atteindre ce chiffre, Intel a trois mots « wider, deeper, smarter ». Le smarter implique la refonte du système de prédiction de branche qui se veut plus précise. Le wider est lié à l’évolution de l’unité de décodage laquelle passe à 6 décodeurs contre 4 avec un doublement de la longueur des tranches. Enfin, le deeper est lié au doublement de l’instruction TLB à 256 entrées sur les 4K et 32 entrées sur les 2M / 4M.

Dans le détail, les cœurs dits « efficaces » ou Gracemont © Intel

Pour épauler ses cœurs performants, Intel a donc imaginé les cœurs efficaces, en l’occurrence des Gracemont, une évolution des cœurs Tremont que le fondeur a principalement comparés à l’architecture Skylake. Il est ici question de performances en hausse de 40% pour une consommation identique sur un seul cœur et jusqu’à +80% dans le cas d’une utilisation en cluster. Autre façon de présenter les choses, à performances égales, Intel évoque une consommation réduite de 40% sur un seul cœur ou de 80% pour une utilisation en cluster de 4 cœurs.

Une interprétation par Locuza du die d'un Core i9-12900K à partir de données publiées par Intel @ Locuza

Une architecture hybride implique logiquement une répartition des tâches et il n’est pas ici question de laisser faire le hasard. Intel a pour cela imaginé une assistance matérielle au scheduler en place dans le système d’exploitation. La planification n’est plus le seul fait du logiciel, l’Intel Thread Director est là pour plus que filer un coup de main. Le principe est redoutablement simple : donner la priorité aux tâches les plus gourmandes en cours d’exécution et réallouer les activités de second plan aux cœurs efficaces. L’Intel Thread Director apporte au scheduler de l’OS des informations liées au niveau de performance nécessaire pour chaque processus. Bien sûr, pour que tout soit fonctionnel, il faut que l’algorithme utilisé par Intel soit des plus capable.

Une architecture scalable limitée à six CPU

Lors de ses multiples présentations, Intel a largement insisté sur le fait qu’Alder Lake et son architecture hybride ont vocation à être déclinés sur de multiples plateformes. Lors de l’Architecture Day, le fondeur a notamment présenté trois formats de die pour évoquer la segmentation de son offre. Il y a aura donc les processeurs desktop avec le socket LGA1700 et des dimensions de 37,5 x 45 mm. Là, les puces seront dotées d’un maximum de 8 cœurs Golden Cove / 8 cœurs Gracemont et de 32 unités d’exécution pour la solution graphique intégrée.

À terme, Alder Lake sera décliné sur trois sockets différents : LGA1700, BGA Type3 et BGA Type4 HDI © Intel

Il est aussi question de puces dites mobiles livrées dans un format BGA de 50 x 25 x 1,3 mm. Le TDP sera alors sensiblement inférieur (28 à 45 Watts) et les cœurs moins nombreux : jusqu’à 6 Golden Cove et 8 Gracemont (pour un maximum de 20 threads). En revanche, la solution graphique sera plus musclée : jusqu’à 96 unités d’exécution. Enfin, pour fermer la marche, Intel évoque des processeurs ultra mobiles. Là, le TDP est encore réduit (7 à 28 Watts) et le format BGA diminue à 28,5 x 19 x 1,1 mm. Seulement 2 cœurs Golden Cove seront au menu, épaulés par 8 Gracemont (pour un maximum de 20 threads) et 96 unités d’exécution pour la partie graphique.

L'ensemble de la gamme Alder Lake disponible au 4 novembre © Intel

Reste qu’Intel ne sera pas en mesure de rendre disponible toute la gamme Alder Lake en un claquement de doigts. La sortie se fera progressivement et pour cette première vague de début novembre, seules six références sont effectivement disponibles. Il s’agit des gammes ‘K’ et ‘KF’ des processeurs desktop. Dans le détail, cela veut dire que les Core i9-12900K / i9-12900KF, les Core i7-12700K / i7-12700KF et Core i5-12600K / i5-12700KF sont les seuls à être commercialisés pour le moment. Nous testons aujourd’hui le Core i9-12900K, mais les Core i7-12700K et Core i5-12600K ne devraient logiquement pas trop tarder.

PCI Express 5.0 et mémoire vive DDR5

Parmi les nouveautés les plus « visibles » promises par Alder Lake, il en est deux sur lesquelles il nous semble intéressant de mettre davantage l'accent. On notera donc que les processeurs Intel de 12e génération sont les premiers à prendre en charge la norme PCI Express 5.0. Ils le font au travers de la gestion de 16 lignes dédiées complétées par 4 lignes PCI Express 4.0. L’intérêt du PCIe Gen 5 est bien sûr de venir développer la bande passante : celle-ci double par rapport à la génération précédente et Intel évoque jusqu’à 64 Go/s sur les 16 lignes qu’il met à disposition dans ses processeurs. Reste qu’il s’agit de miser sur l’avenir, car aucune carte graphique ou aucun SSD NVMe PCIe Gen 5 ne sont disponibles.

Intel détaille le XMP 3.0 et, notamment, ses multiples profils disponibles © Intel

Bien sûr, nous en avons déjà largement parlé, l’autre nouveauté majeure concerne la prise en charge de la mémoire vive DDR5. Précisons d'emblée que cela ne se fait pas au détriment de la DDR4 : Intel s'est arrangé pour que cette génération de RAM reste prise en charge et il sera donc tout à fait possible de se tourner vers une plateforme DDR4 pour des questions d’économies ou de disponibilité. En effet, la DDR5 est sensiblement plus coûteuse que la DDR4 et il se peut qu’avec les pénuries actuelles, la nouvelle mémoire soit moins présente chez les revendeurs.

Officiellement, il faut utiliser de la DDR4 jusqu’à 3200 MT/s ou de la DDR5 jusqu’à 4800 MT/s, mais les cartes mères sont capables d’exploiter des barrettes plus rapides. Évidemment. La DDR5 se distingue par diverses nouveautés, mais, pour en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter notre dossier « Faisons le point sur les apports de la DDR5 ». Ici, nous voudrions plutôt évoquer le cas des profils XMP et d’une nouvelle fonctionnalité. Intel introduit effectivement le XMP 3.0 avec Alder Lake afin de proposer plus de profils (on passe de 2 à 5) et de personnalisation : 2 des profils peuvent être modifiés par les utilisateurs.

Le Dynamic Memory Boost agit comme un Turbo Boost pour la mémoire vive © Intel

La nouvelle fonctionnalité est baptisée Dynamic Memory Boost par Intel et il s’agit de transcrire le Turbo Boost des processeurs sur la mémoire. Celle-ci devient donc capable d’ajuster sa fréquence de fonctionnement pour exploiter un profil XMP en fonction de la charge. Séduisante sur le papier, la chose aura cependant beaucoup plus d’intérêt sur une solution mobile où toutes les fonctionnalités sont bonnes pour ajuster au mieux la consommation électrique. Nous n’évoquerons donc pas davantage la chose pour notre dossier du jour.

Un unique chipset, le Z690

À l’avenir, Intel prévoit évidemment de multiples chipsets pour accompagner les processeurs Alder Lake et ajuster leurs fonctionnalités en fonction des besoins, du budget de chacun. Il a par exemple déjà été question des H670, B660 et H610 dans diverses documentations Intel, mais les informations précises sont très rares puisqu’Intel ne communique pour le moment que sur un seul de ces chipsets, le Z690, fer-de-lance de la nouvelle série 6xx. C’est le seul actuellement disponible et c’est donc le seul sur lequel nous reviendrons pour le moment.

Un beau schéma pour détailler les fonctionnalités du chipset Z690 © Intel

Première nouveauté, le canal de communication DMI garde 8 lignes, mais passe en version 4.0 (contre 3.0 sur les Z490 et Z590). Intel parle d’un doublement de la bande passante dans les échanges entre le processeur et son chipset. En revanche, de manière un peu surprenante, Intel n’a pas retenu le PCIe Gen 5.0 pour son Z690 qui évolue cependant déjà nettement : pour la première fois, Intel propose effectivement un chipset capable de prendre en charge le PCIe Gen 4.0 alors que cela se fait depuis un moment chez AMD. Le Z690 est ainsi capable de gérer 12 lignes PCIe Gen 4.0 en plus de 16 lignes PCIe Gen 3.0.

Trois générations de chipset Intel haut de gamme sont ici opposées © Puget Systems

La question des apports se poursuit côté connectivité avec une timide évolution du sans-fil. On intègre maintenant le WiFi 6E, mais aucun changement pour le filaire : on reste sur un contrôleur Ethernet 2,5 GbE. Sur le plan du stockage enfin, Intel avance plusieurs petites nouveautés avec le passage à un maximum de 8 SATA 6 Gb/s et davantage de ports USB très haut débit : l’USB 3.2 Gen 2x2 (20 Gbps) gagne un port : on passe de 3 à 4 par rapport au Z590 sans qu’il soit question de perdre sur les précédentes générations : jusqu’à 10 ports USB 3.2 Gen 2x1, jusqu’à 10 ports UBB 3.2 Gen 1x1 et jusqu’à 14 ports USB 2.0. Bien sûr, ce sont les fabricants de cartes mères qui font ensuite l’arbitrage.

Une diapositive pour insister sur les principales nouveautés du Z690 © Intel

De la disponibilité des cartes mères…

Habile transition justement pour évoquer les très nombreuses cartes mères qui sont disponibles à la sortie d’Alder Lake ou le seront dans les prochains jours. L’absence de chipset « moins haut de gamme » n’a visiblement pas été un problème et pour ne mentionner que sur les fabricants les mieux représentés en France, on dénombre au bas mot 13 modèles chez ASRock avec les différentes variantes quand il y en a 17 chez Asus, carrément 25 au catalogue de Gigabyte et encore 13 chez MSI.

Nous n’allons pas ici détailler les catalogues complets de chacun de ces fabricants, mais revenons tout de même sur le cas de quelques modèles afin de voir un peu les choix qui s’offrent à vous.

En haut, la Z690 Taichi et, en bas, les versions ATX / mATX de la Phantom Gaming 4 © ASRock

ASRock distribue bien sûr une Z690 Taichi, son modèle le plus haut de gamme, lequel est évidemment basé sur de la DDR5. En revanche, le fabricant dispose aussi d’une très large série de cartes avec de la DDR4 : elles sont même plus nombreuses que leurs consœurs DDR5. On retiendra principalement la présence de Phantom Gaming 4 en version ATX et MicroATX.

Depuis les ROG Maximus jusqu'aux Prime, il y en a pour tous les goûts et (presque) tous les budgets chez Asus © Asus

Chez Asus, on trouve des modèles à tous les niveaux de prix et si le fabricant est capable d’atteindre un délirant 2300 euros avec sa ROG Maximus Z690 Extreme Glacial complètement hors-normes côté tarif, mais aussi côté fonctionnalités, il sait aussi se montrer plus sage avec des Prime accessibles, des modèles TUF Gaming « intermédiaires » et des ROG richement dotées : nous vous proposerons d’ailleurs prochainement le test de la ROG Maximus Z690 Hero.

Depuis la Z690 AORUS Extreme Waterforce jusqu’à la Z690 UD, Gigabyte dispose d'un large catalogue © Gigabyte

Gigabyte est donc le plus « généreux » avec un catalogue déjà incroyablement étoffé de 25 références pour le seul chipset Z690. Il y en a logiquement pour tous les goûts depuis la Z690 AORUS Extreme Waterforce et son système de watercooling jusqu’à la petite Z690 UD qui constitue l’une des solutions DDR5 les moins onéreuses actuellement sur le marché en passant par diverses AORUS, la gamme gaming du constructeur.

MSI n'est évidemment pas en reste et propose lui aussi de multiples modèles avec les variations DDR4 / DDR5 © MSI

Enfin, bouclons la boucle avec MSI qui se montre un peu plus raisonnable avec 13 références, mais couvre malgré tout la majorité des besoins depuis la « grosse » MEG Z690 Unify et son alimentation 19 phases jusqu’à la PRO Z690-A qui existera en deux versions selon que l’on opte pour de la DDR4 ou de la DDR5. Bien sûr, la MPG Z690 Carbon WiFi figure en bonne place… c’est celle que nous utilisons pour ce test processeur.

MSI MPG Z690 Carbon WiFi : une carte complète aux dimensions standards (305 x 244 mm) © MSI

… et du focus sur notre MSI MPG Z690 Carbon WiFi

Nous venons de le dire, pour tester ce Core i9-12900K, nous avons pu compter sur une carte mère signée MSI, la MPG Z690 Carbon WiFi. À processeur haut de gamme, carte mère haut de gamme serait-on tenté de dire : le fabricant a mis les petits plats dans les grands pour ce produit qui dispose d’abord d’un bundle particulièrement complet.

Dans le détails, le bundle complet de la MSI MPG Z690 Carbon WiFi © MSI

On retrouve évidemment tout ce qu’il faut du côté des « indispensables » (câbles, manuels, antenne WiFi…), mais on dispose aussi de pas mal d’accessoires bien pratiques. On peut ainsi compter sur la présence de petits tournevis, de clips de fixation « simplifiés » pour les M.2, d’une clé USB avec tous les pilotes et même d’une petite brosse de nettoyage.

Autour du socket LGA1700 et du chipset Z690, tout sur cette MPG Z690 Carbon WiFi a été pensé pour que les processeurs Alder Lake s’y sentent bien, à commencer par l’étage d’alimentation musclé. On parle de 18+1+1 phases avec deux prises 2x 8 broches (en rouge), 18 direct power phases (en vert), 1 phase GT (en bleu) et 1 phase auxiliaire (en violet).

L'étage d'alimentation particulièrement musclé, signe d'une carte mère haut de gamme © Nerces

Bien sûr, d’imposants radiateurs ont été disposés sur les VRM et les parties sensibles de la carte, mais aucun ventilateur n’est présent. Des radiateurs qui recouvrent aussi les ports M.2 pour les SSD NVMe. Là, non plus, MSI ne se moque pas du monde avec 5 emplacements, tous à la norme PCIe 4.0 x4 excusez du peu. On dispose du récent système de fixation simplifié bien pratique.

Bien sûr, quatre emplacements DIMM sont présents pour accueillir les barrettes de DDR5 © Nerces

Plus classique, quatre emplacements DIMM sont présents. Ils sont évidemment prévus pour de la DDR5. De base, la RAM sera cadencée à 4800 MHz, mais MSI souligne que sa carte mère accepte des fréquences jusqu’à 6666 MHz. Évidemment, le nouveau standard XMP 3.0 d’Intel est pris en charge avec un total de cinq profils disponibles.

Classique, l'I/O shield ne fait l'impasse sur aucun connecteur essentiel © MSI

MSI ne pouvait faire l’impasse sur le PCIe 5.0 avec deux ports x16 dotés de renforts en métal pour soutenir une carte graphique. Notez que si les deux sont actifs, ils passent en x8. Le troisième port PCIe est géré par le chipset, il se contente du PCIe 3.0 x4. On retrouve quantité de ports USB 3.2 Gen et Gen 2x2, des ports SATA capables de fonctionner en RAID, un codec Realtek ALC4080 pour le son et un contrôleur réseau 2,5 GbE.

Deux des ports PCIe sont renforcés et, tout autour, on repère les cinq emplacements M.2, tous NVMe PCIe 4.0 © Nerces

Le WiFi 6E (802.11 a/b/g/n/ac/ax) et le Bluetooth 5.2 sont évidemment au menu d'une carte mère qui ne laisse décidément rien au hasard et intègre tout le nécessaire pour connecter des solutions de refroidissement « en veux-tu en voilà ». Soulignons la présence de 7 prises 4 broches pour des ventilateurs et d’une prise 4 broches pour une pompe de watercooling en plus des multiples connecteurs dédiés aux LED.

Le MEG CoreLiquid S360 impressionne autant par sa taille que par la qualité de la finition ® MSI

Puisque nous parlons refroidissement, évoquons la fourniture par MSI d’un kit AiO costaud : est-ce à dire que le Core i9-12900K risque de chauffer ? Nous verrons, reste que le MEG CoreLiquid S360 est imposant avec son radiateur de 36 cm de long auquel sont fixés trois ventilateurs 12 x 12. Le bloc pompe est bien conçu avec une fixation pratique et un capot aimanté pour caréner l’ensemble. Notons l'écran LCD avec affichage modifiable.

La fixation est simple et efficace tandis qu'un écran LCD surplombe le tout pour plus de personnalisation © Nerces

Réglages simplifiés, réglages détaillés (avec activation / désactivation des cœurs performants / efficients), choix du dissipateur et configuration initiale : le BIOS dans tous ses états © Nerces

Mis à jour récemment, le BIOS de la MPG Z690 Carbon WiFi est conforme aux habitudes de MSI : clair et complet. La question du refroidissement est posée au premier allumage, comme quoi la chose est d’importance sur Alder Lake : en fonction du choix réalisé, le BIOS ajuste les paramètres PL1 et PL2 de la carte afin que le processeur ne chauffe pas au-delà de ce que peut dissiper le refroidisseur.

Notre Core i9-12900K s'offre un petit tour sur HWInfo © Nerces

Protocole de test

Une nouvelle génération comme Alder Lake implique beaucoup plus de changements que pour nos derniers tests de processeurs, qu’il s’agisse de puces AMD ou Intel d’ailleurs. Là, nous étions dans l’obligation de monter une machine entièrement nouvelle depuis la carte mère jusqu’au système de refroidissement du fait du nouveau socket LGA1700. Nous aurons l’occasion de tester Alder Lake sur de la DDR4, mais pour l’heure, nous sommes passés à de la DDR5 et, en définitive, il n’y a que la carte graphique pour faire une espèce de lien entre nos configurations.

Dans tous ses états, notre Core i9-12900K au crible de CPU-Z © Nerces

Configuration LGA1700

  • Carte mère : MSI MPG Z690 Carbon WiFi
  • Mémoire : Kingston Fury DD5-4800 CL38
  • Carte graphique : Asus TUF RTX 3080 Gaming OC
  • SSD : Western Digital WD_Black SN850 1 To
  • Refroidissement : MSI MEG CoreLiquid S360
  • Alimentation : be quiet! Straight Power 11

Configuration socket LGA1200

  • Carte-mère : Asus ROG Z590-E Gaming WiFi
  • Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19
  • Carte graphique : Asus TUF RTX 3080 Gaming OC
  • SSD : Sabrent Rocket 4.0 2 To
  • Refroidissement : Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
  • Alimentation : be quiet! Straight Power 11

Configuration socket AM4

  • Carte-mère : Asus ROG Crosshair VIII Hero
  • Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19
  • Carte graphique : Asus TUF RTX 3080 Gaming OC
  • SSD : Sabrent Rocket 4.0 2 To
  • Refroidissement : Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
  • Alimentation : be quiet! Straight Power 11

Configuration socket 1151

  • Carte-mère : ASRock Z390 Extreme 4
  • Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4 4000 CL19
  • Carte graphique : Asus TUF RTX 3080 Gaming OC
  • SSD : Sabrent Rocket 4.0 2 To
  • Refroidissement : Corsair iCUE H150i RGB Pro XT 360 mm
  • Alimentation : be quiet! Straight Power 11
Notre Core i9-12900K rafraîchit par l'imposant MSI MEG CoreLiquid S360 © Nerces

Afin de suivre les récentes évolutions, nous avons opté pour des mesures de performances Alder Lake sous Windows 11. Notez cependant que les écarts avec Windows 10 sont pour ainsi dire nuls. Notez aussi que, pour des raisons pratiques, nous n’étions pas en mesure de refaire les tests sur Windows 11 pour les plus anciennes plateformes.

  • Windows 10 Professionnel 64-bit 21H1 v19043.1320
  • Windows 11 Professionnel 64-bit 21H2 v22000.282
  • Pilotes chipset Intel v10.1.18836.8283
  • Pilotes chipset AMD v3.10.08.506
  • Pilotes graphiques NVIDIA v496.49 64-bit WHQL
  • Pilotes graphiques Intel v30.0.100.9928

Dans la mesure du possible, nous éliminons les programmes résidents en mémoire vive et nous nous assurons que toutes les configurations soient aussi proches les unes des autres que possible. Les tests présentés par la suite sont le résultat de moyennes établies après avoir réalisé les mesures 5 fois et retiré toute valeur incongrue, résultante logique d’une anomalie quelconque à l’instant t.

Et le PBP remplace le TDP

Enfin, il est un point que nous devons préciser avant d'embrayer sur les tests. Nous avons effectivement tenu à présenter les résultats du Core i9-12900K de deux manières afin de tenir compte du TDP - ou plutôt du PBP pour Processor Base Power - avancé par Intel. L'architecture hybride doit permettre une bien plus grande efficacité à « petit » TDP.

Intel présente les gains d'Alder Lake sur Rocket Lake même à consommation réduite de moitié © Intel

Nous avons donc mesuré les performances de notre Core i9-12900K en le laissant s'exprimer pleinement (PBP sans limites) et nous avons ensuite reconduit les tests en bloquant le PBP à 125 Watts, une valeur largement avancée par Intel pour montrer les gains d'Alder Lake sur Rocket Lake.

Le Processor Base Power illustrée par Intel © Intel

Tests mémoire : l’impact de la DDR5

Dans quelques jours, nous aurons sans doute l’occasion de vous présenter un tableau plus complet du duel DDR4 vs DDR5 que nous permet Alder Lake. Pour ce dossier, nous n’avions qu’une carte mère DDR5 sous la main. Compte tenu des promesses de cette nouvelle mémoire, il est logique que l’écart avec les anciennes plateformes soit important.

Performances observées sur AIDA64 © Nerces

Sans surprise, on se trouve donc avec des débits tout simplement remarquables en DDR5-4800 par rapport à de la DDR4-4000. On voit clairement que la DDR5 permet de considérables gains qu’il faut toutefois mettre tout de suite en perspective. Les premières mesures l’avaient fait remonter et nous pouvons aujourd’hui vous le confirmer : la latence de la DDR5 est bien supérieure à celle de la DDR4.

Ce n'est pas une surprise, le précédent changement de génération (DDR3 vers DDR4) avait été à l'origine de différences assez similaires, mais cela mérite malgré tout d'être souligné. Sans « forcer », nos barrettes de DDR4 atteignent à peine 65 ns quand, sur la DDR5, nous dépassons les 85 ns. Il conviendra de vérifier l’impact d’une telle latence sur les tests pratiques.

Notons enfin l'écart négligeable entre le Core i9-12900K avec un TDP bloqué à 125 W et le même processeur « libéré » : AIDA64 ne pousse pas suffisamment le CPU pour qu'il déborde de l'enveloppe de base.

Quand la DDR5 monte en fréquence…

Avant de vous présenter notre dossier DDR4 vs DDR5, nous avons tout de même pu essayer, sommairement, trois jeux de barrettes DDR5 afin d’évaluer les gains apportés par des fréquences plus élevées avec de la Kingston Fury DD5-4800 CL38, de la Corsair Dominator Platinum RGB DDR5-5200 CL38 et de la G.Skill Trident Z5 DDR5-6000 CL36.

De gauche à droite, les résultats AIDA64 avec de la DDR5-48000, de la DDR5-5200 et de la DDR5-6000 © Nerces

Nous remercierons Captain Obvious pour sa venue : la DDR5-6000 signe logiquement des performances bien supérieures à ses deux concurrentes. On notera surtout que malgré des fréquences plus élevées, la mémoire G.Skill est aussi capable de meilleurs timings et, de ce fait, d'une latence plus faible. L'avenir nous dira si les fabricants de DDR5 seront en mesure de réduire encore cette latence.

Performances applicatives

Avant d’embrayer sur des mesures en présence d’outils applicatifs plus généraux, nous faisons comme toujours un petit tour sur la pure puissance de calcul du processeur. Nous avions à cœur, et sans mauvais jeu de mots, de vérifier les performances de ces Golden Cove que nous vante Intel depuis déjà plusieurs semaines.

Performances observées sur Cinebench R20 © Nerces

Sur CineBench R20, par rapport aux processeurs Rocket Lake, on voit qu’Alder Lake apporte beaucoup. Les cœurs Golden Cove sont tout à fait à leur aise et en test single thread, il est impressionnant de voir Intel reprendre nettement la première place. Malgré toutes leurs qualités, les cœurs Zen 3 ne sont pas en mesure de lutter sur ce test très précis.

Toutefois, le Ryzen 9 5950X a pour lui un nombre de cœurs sensiblement plus élevé que le Core i9-12900K : on parle effectivement de 16 cœurs / 32 threads quand le petit dernier de chez Intel doit se contenter de 8C+8c / 24 threads. À ce petit jeu, en multi thread, Intel perd la manche de quelques points. Le Ryzen 9 5900X est pour sa part nettement distancé, malgré un nombre de threads équivalent.

Un Ryzen 9 5900X qui nous sert d'étalon pour évaluer le Core i9-12900K lorsqu'il est contraint à 125 Watts de TDP. Là, le processeur Alder Lake fait effectivement jeu égal avec son concurrent Zen 3, mais nous verrons que sa consommation est moins élevée. Plutôt bonne pioche pour Intel, même s'il conviendra, bien sûr, de voir la réponse prochaine d'AMD.

Performances observées sur Handbrake : le score le plus faible est le meilleur © Nerces

Pour notre second test applicatif, nous avons l’habitude de solliciter l’encodeur vidéo open source Handbrake. Nous utilisons un fichier vidéo d’une 50aine de minutes que nous lui demandons d’encoder en utilisant le preset Matroska H.265 1080p30. Il s’agit donc d’encoder en HEVC.

En toute logique, le graphique se lit donc « à l’envers » et le plus petit score est le meilleur. Malgré toute la bonne volonté de notre Core i9-12900K, il ne parvient pas à reprendre le leadership et le meilleur score reste pour le Ryzen 9 5950X. L’écart est toutefois assez fiable, plus faible encore que celui qui sépare le Core i9-12900K et le Ryzen 9 5900X, cette fois à l’avantage d’Intel. Remarquons, encore une fois, que le Core i9-12900K est capable de concurrencer le Ryzen 9 5900X lorsqu'il est limité à un TDP de 125 Watts.

Pour la beauté du geste, on remarquera les très nets progrès enregistrés par Intel sur la précédente génération – Rocket Lake – dont le plus puissant représentant reste très loin du Core i9-12900K, même lorsque celui-ci est limité à 125 W de TDP. C’est de bon augure pour les futurs CPU Alder Lake moins costauds, meilleur marché également.

Performances observées sur WinRAR : le score le plus faible est le meilleur © Nerces

Nos tests se poursuivent et nous restons dans le domaine de la « compression » puisque nous abordons maintenant la création d’une archive ZIP. Pour cette tâche, nous utilisons un total « témoin » de 12 Go de données composées de nombreux fichiers. La compression est réalisée par WinRAR dans sa version 5.11 et le résultat, exprimé en secondes, doit à nouveau être lu « à l’envers », le plus petit score est le meilleur.

Intel s’est toujours bien comporté sur ce test et le Core i9-11900K prenait déjà le meilleur sur le Ryzen 9 5950X. En toute logique, Intel améliore encore son score et le Core i9-12900K est notre premier processeur à passer sous les 100 secondes : il améliore le résultat du fer-de-lance Rocket Lake et souligne l’excellent travail réalisé par les ingénieurs Intel. L’efficacité des cœurs Golden Cove est ici impressionnante.

Rappelons toutefois que WinRAR n'est pas le plus doué dans l'utilisation des nombreux cœurs mis à sa disposition par un Ryzen 9 5950X par exemple. Une assertion qui se vérifie en comparant le Core i9-12900K en 125 W et en « TDP Max » : comme WinRAR n'utilise pas tous les cœurs du CPU au maximum, le TDP de 125 W n'est jamais atteint.

Performances observées sur PCMark 10 © Nerces

Les mesures se poursuivent avec PCMark qui constitue un choix toujours intéressant dans la mesure où il ne mesure pas simplement la puissance brute du processeur ou le débit de la mémoire. Il est censé simuler diverses activités que l’on peut être amenées à réaliser, au quotidien, sur son PC. Il mêle ainsi des travaux de bureautique, de la visioconférence, de l’édition photo / vidéo et de la navigation Web.

Comme c’était le cas avec la compression ZIP, Intel était plutôt à la fête sur cet outil de mesure et le Core i9-11900K parvenait même à devancer le Ryzen 9 5950X. Au coude à coude, l’un et l’autre sont aujourd’hui nettement distancés par le Core i9-12900K. La nouvelle architecture hybride d’Intel est parfaitement à son aise et on gagne encore près de 7% par rapport aux résultats du CPU Rocket Lake ou près de 7,5% par rapport au meilleur des Ryzen d’AMD.

Pour le clin d'œil, on remarquera que le score du Core i9-12900K est un peu plus important lorsque l'on bride son TDP à 125 W. Si la différence reste dans la marge d'erreur, elle vient souligner le fait qu'un usage standard du PC ne vient pas suffisamment solliciter le CPU Alder Lake pour qu'il soit contraint de dépasser ce TDP.

Performances observées sur 3DMark © Nerces

Avant d’embrayer plus sérieusement sur quelques jeux vidéo, nous voulions faire un crochet par 3DMark, un outil de mesure bien connu des amateurs et qui peut faire office de transition dans la mesure où les différentes scènes qu’il exploite pourraient sortir tout droit d’un jeu vidéo. Notez bien que nous utilisons ici le bench TimeSpy et non le TimeSpy Extreme.

Vous le savez, nos tests sont réalisés cinq fois afin d’aboutir à une moyenne. Dans le cas de 3DMark, nous avons été tellement surpris par les résultats que nous avons relancé encore peu plus les choses, mais rien à faire, le Core i9-12900K inflige une monumentale claque à tous les processeurs que nous avons pu tester à Clubic. Notre numéro un était autrefois le Ryzen 9 5950X avec 14 109 points, mais le plus costaud des Alder Lake décroche 17 978 points.

L’écart entre les deux processeurs est de 27,42% à l’avantage d’Intel qui devrait donc encore signer d’excellentes performances sur les autres représentants de la gamme Alder Lake. En toute logique, Rocket Lake est très loin et par rapport au Core i9-11900K, notre cobaye du jour signe un résultat en progrès de 31,23%. Rien que ça.

Performances dans les jeux

Les résultats sous 3DMark sont évidemment de très bon augure pour nos tests en jeu. Nous avons pour habitude de ne pas multiplier les jeux et nous limitons notre série de benchs à quelques titres bien connus. Nous avons toutefois conduit d’autres mesures sur d’autres jeux qui nous serviront par la suite à étoffer un peu les choses, mais nous n’étions pas en mesure de les reconduire sur les anciennes plateformes.

Performances observées sur Sid Meier's Civilization VI © Nerces

De fait, nous commençons comme souvent avec Sid Meier’s Civilization VI, un titre qui met davantage en tension le processeur que le reste de notre configuration. Une façon idéale de vérifier les apports d’Alder Lake. Rappelons que nous utilisons ici le test dit d’intelligence artificielle avec l’extension Gathering Storm d’installée alors que le jeu est en DirectX 12, la définition d’image en 1080p et les réglages en « ultra ».

Notez bien que les résultats, exprimés en secondes, se lisent à l’envers : le plus petit score est le meilleur et, par le passé, les processeurs Intel n’ont jamais tellement été à la fête ici. La performance du Core i9-12900K est donc doublement intéressante. Non seulement, Alder Lake est nettement devant Rocket Lake, avec un temps en baisse de presque 7,5% par rapport au Core i9-11900K, mais il parvient aussi à déborder le Ryzen 9 5950X. La baisse n’est ici que de 1%, mais il y a malgré tout un retournement de situation.

Sans que l'écart entre TDP 125 W et TDP Max soit très important, on note une petite différence qui tend à prouver que Sid Meier’s Civilization VI peut avoir besoin de faire sauter cette limite pour s'exprimer pleinement. À 125 W, le CPU Alder Lake ne fait plus que jeu égal avec le Ryzen 9 5900X alors que, sinon, il concurrençait le Ryzen 9 5950X.

Performances observées sur Red Dead Redemption 2 © Nerces

Encore aujourd'hui considéré comme un des jeux les plus beaux sur PC, Red Dead Redemption 2. Le jeu de Rockstar Games est un titre gourmand qui s'illustre par l'utilisation de la bibliothèque Vulkan. Nous procédons ici à deux mesures : la première en 1 080p et la seconde en 2 160p où l'Asus TUF RTX 3080 Gaming OC était bien davantage sollicitée.

Premier constat, les écarts en FullHD sont finalement assez réduits entre les différentes générations de processeurs, même si les Ryzen Zen 2 sont un peu distancés. De la même manière, on peut noter un petit avantage pour le Core i9-12900K lorsque son TDP n'est plus contraint, même si à 125 W, il est loin de démériter. Notons enfin qu'en 4K, les résultats ne sont guère parlants : les CPU Alder Lake semblent prendre un avantage, mais il n'est pas dit que ce soit le processeur qui en soit à l'origine.

Performances observées sur Shadow of the Tomb Raider © Nerces

Notre dernier bench jeu vidéo est comme toujours constitué de Shadow of the Tomb Raider. Là encore, deux séries de mesures ont été réalisées : d'un côté en 1 080p et de l'autre en 2 160p, mais dans les deux cas, le niveau de détails est sur « très haut ».

Nous évacuerons une fois encore et très rapidement les résultats en 4K qui montrent clairement que nos configurations sont nettement limitées par la puissance de notre carte graphique RTX 3080 : les processeurs n'ont aucune incidence. En revanche, en FullHD, c'est une autre histoire.

Là, Alder Lake semble particulièrement à son aise et même en limitant le TDP du Core i9-12900K à 125 W, il prend un bel avantage sur tous les CPU que nous avons été en mesure de tester : l'écart avec le Ryzen 9 5950X est infime, mais rappelons que la consommation du Core i9-12900K est alors plus faible que celle du processeur AMD.

Focus sur le test CPU de Shadow of the Tomb Raider © Nerces

Afin de confirme - ou d'infirmer d'ailleurs - la conclusion que nous venons de tirer, nous nous penchons sur la mesure spécifiquement processeur du bench de Shadow of the Tomb Raider.

Nous avions déjà remarqué que les processeurs AMD étaient moins à leur aise sur cet aspect des choses : une tendance très nettement confirmée avec la sortie d'Alder Lake. Qu'il soit en TDP 125 W ou en TDP Max, le Core i9-12900K inflige une magistrale claque à tous les autres CPU de notre panel sur la partie « rendu ». Pour la partie « jeu », il garde la tête, mais l'écart est ici bien plus modeste… en gardant toujours à l'esprit que, limité à un TDP de 125 W, le Core i9-12900K consomme moins.

Le cas de l’iGPU

Il est un changement que nous n'avons pas encore véritablement évoqué avec Alder Lake, l'arrivée d'une nouvelle solution graphique intégrée. Le mot nouvelle est un peu fort, mais Intel a fait évoluer son iGPU vers l'Intel UHD Graphics 770 quand les Rocket Lake se contentaient d'un 750.

Le nombre d'unités d'exécution est identique (32), la fréquence de base est réduite de 50 MHz (300 contre 350), mais la fréquence dynamique peut grimper à 1,55 GHz contre 1,3 GHz sur l'UHD 750. Suffisant pour en doper les performances ?

Performances observées avec l'iGPU Intel UHD Graphics 770 sur 3DMark © Nerces

Nous ne nous étendons pas sur le sujet dans la mesure où l'iGPU des CPU Alder Lake ne sera pas suffisante pour faire du jeu vidéo. En revanche, elle vient effectivement améliorer sensiblement les performances enregistrées sous 3DMark via le test TimeSpy réglé en 1 440p.

La solution graphique intégrée à notre AMD Ryzen Pro 4750G de référence est évidemment hors d'atteinte, mais les gains par rapport à Rocket Lake sont éloquents : on passe de 620 à 820 points soit une augmentation d'un peu plus de 32%. Un progrès à peu près du même ordre qu'entre Comet Lake et Rocket Lake (+39%).

En revanche, notons que le déblocage du TDP ne change rien à l'affaire : le minuscule point d'écart n'apporte rien de concluant.

Températures, consommation et… overclocking ?

Nous terminons nos séries de mesures avec deux éléments particulièrement intéressants, même s’ils ne parlent pas nécessairement à tous les utilisateurs. En premier lieu, nous avons cherché à vérifier la température de chacun de nos processeurs. Nous avons ici décidé de retenir deux valeurs.

  • Au repos, alors que Windows 11 avait terminé son démarrage.
  • En pleine charge, au cours d'un encodage H.265 via Handbrake.
Relevé des températures observées durant un encodage Handbrake H.265 © Nerces

Rebaptisé il y a quelques mois Intel 7, le processus de gravure 10 nm d'Intel devait permettre de donner plus d'air au fondeur américain. Nous pouvons effectivement voir un impact lors des relevés de températures réalisés lors de l'encodage H.265 via Handbrake. Alder Lake fait ainsi nettement mieux que Rocket Lake perdant environ 10 degrés alors que les performances sont bien meilleures.

Reste que le Core i9-12900K avec un TDP Max vient flirter avec les 90°C malgré l'utilisation d'un imposant système de refroidissement MSI MEG CoreLiquid de 360 mm. De même, bien que limité à 125 W de TDP, le CPU Intel frise encore les 75°C quand les Ryzen 9 5950X n'atteignaient pas les 72°C. Rien de catastrophique pour Intel donc, mais sa maîtrise calorifère est encore à améliorer.

Nous avons ensuite testé la consommation électrique de nos CPU. Il convient de préciser que nous ne mesurons que la consommation du package processeur. Une mesure que nous ferons peut-être évoluer à l'avenir afin de présenter la consommation de la configuration dans son ensemble, un résultat plus parlant pour la majorité des lecteurs. Deux valeurs sont retenues.

  • Au repos, alors que Windows 11 avait terminé son démarrage.
  • En pleine charge, au cours de tests multithreads successifs via Cinebench R20.
Consommation au repos / en charge observée durant les tests Cinebench R20 © Nerces

En toute logique, le Core i9-12900K lorsque son TDP est bloqué à 125 W dans le BIOS de la carte mère… consomme grosso modo 125 W. En revanche, lorsque le TDP et débloqué, nous flirtons avec les 270 W. Une consommation que nous ne sommes pas loin de qualifier de délirante, mais nécessaire pour atteindre le score CineBench du Ryzen 9 5950X.

Cela dit, dans l'absolu, ce n'est pas forcément un mal de laisser ainsi le choix à l'utilisateur du comportement de son processeur. Le TDP peut être réglé de manière assez fine dans le BIOS et si nous n'avons opté que pour deux mesures, entre les 125 W et le Max, il y a d'innombrables options.

La vraie question est effectivement de vérifier l'efficacité énergétique de notre Core i9-12900K. C'est logiquement ce que nous faisons en mettant en lien les performances relevées sur CineBench R20 et la consommation enregistrées précédemment.

Efficacité énergétique observée durant les tests Cinebench R20 © Nerces

À ce petit jeu, il est « amusant » de constater le grand écart réalisé par le Core i9-12900K. Le nouveau CPU est ainsi capable de signer la meilleure performance jamais relevée (70,31) lorsqu'il est à un TDP de 125 W, mais aussi quelque chose de bien plus modeste quand le TDP est débloqué. À 37,82 sur cette seconde configuration, il montre tout de même que son efficacité est meilleure que celle de Rocket Lake.

Nous garderons donc à l'esprit que le Core i9-12900K est redoutable d'efficacité quand on reste sur un usage « normal ». En revanche, le pousser dans ses retranchements implique une consommation nettement à la hausse sans que les performances s'envolent vraiment.

Nous terminons notre dossier par l'utilisation de l'outil Intel Extreme Tuning Utility qui permet d'accéder aux réglages CPU les plus détaillés, les plus précis. L'idée est ici de permettre un overclocking « tranquille » à l'aide d'un simple bouton ou de se lancer dans une configuration pointue pour tirer le meilleur de son processeur.

L'Intel Extreme Tuning Utility permet d'overclocker « facile » ou d'affiner les réglages pour utilisateur « enthousiaste »

Sans doute des utilisateurs plus experts dans l'art de l'overclocking seront en mesure de faire mieux que nous, car il nous faut reconnaître une petite déception à ce niveau : à peine avons-nous atteint les 5 GHz que le CPU grimpait jusqu'à 100°C entraînant un thermal throttling comme le précise l'Intel Extreme Tuning Utility.

De fait, le gain de performances est faible pour ne pas dire nul avec seulement 300 points sur le test multi threads de CineBench R20 (10 505 contre 10 251). Peut-être notre exemplaire n'était pas doué en la matière ou peut-être le Core i9-12900K n'est pas fait pour l'overlocking.

S'il ne renverse clairement pas AMD, Intel est sérieusement revenu dans la course © Intel

Intel Alder Lake Core i9-12900K, l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

C'est peu de dire que nous attendions cette 12e génération au tournant et Intel lui-même n'avait pas ménagé ses efforts pour évoquer la révolution induite par cette nouvelle architecture hybride. Hélas, si le changement est bel et bien au rendez-vous, il ne permet pas à Intel de complètement rebattre les cartes.

Ainsi, lorsque nous laissons le Core i9-12900K s'exprimer pleinement, il se montre particulièrement énergivore. Cela n'aurait pas forcément été un problème s'il avait été capable de mettre au pas ses concurrents… mais ce n'est pas tout à fait le cas. Dans de très nombreux domaines, il se montre diablement performant, mais le Ryzen 9 5950X n'est pas battu alors qu'il se montre autrement plus sobre.

Heureusement, en bloquant le Core i9-12900K à 125 Watts, on met en évidence les atouts de l'association Golden Cove / Gracemont. Là, le CPU est tout simplement le plus efficace jamais passé entre nos mains, même si l'écart avec le Ryzen 9 5950X est faible. Il continue à s'imposer comme une bête de course en gaming et vient ridiculiser le Core i9-11900K.

S'il reste encore des « zones d'ombre », ce Core i9-12900K est une excellente entrée en matière pour Alder Lake qui a toutes les chances de s'exprimer de manière encore plus éclatante sur le Core i5-12600K (test à venir) et sur les versions mobiles.

Les plus
  • Le meilleur en gaming
  • Excellente efficacité à 125W
  • Architecture novatrice
  • Intégration PCIe 5.0 et DDR5
  • Nets progrès vs Rocket Lake
Les moins
  • Ne domine pas le Ryzen 5950X
  • Efficacité moindre à 241W
  • Overclocking très limité