Si on entend un peu moins parler de Foxconn ces derniers jours, ce n'est pas pour autant que l'usine de Shenzen a réglé tous ses problèmes. Au cœur d'une controverse depuis plusieurs mois en raison d'une vague de suicides de ses employés chinois, la firme taïwanaise multiplie dernièrement les tentatives pour soigner le malaise dans ses murs.
Après avoir annoncé l'augmentation de ses employés, embauché des psychologues et même mis des filets sur les toits de son usine pour empêcher les plus désespérés de sauter, Foxconn vient d'annoncer que la gestion des 153 dortoirs allait être confiée à des entreprises externes.
Une manœuvre qui intervient après de sévères critiques à l'encontre des conditions de vie au sein de l'usine, où 450 000 employés sont logés : Récemment, un journaliste du quotidien chinois Southern Weekly s'est infiltré pendant 28 jours dans l'usine, et a décrit au quotidien la dure vie de ses collègues. Des révélations qui n'ont fait que remettre de l'huile sur le feu en confirmant ce que tout le monde redoutait.
« Offrir à nos employés les services de première nécessité et un endroit décent où vivre était suffisant dans le passé, mais ces dispositions ne répondent plus aux besoins des travailleurs d'aujourd'hui » a confié à Reuters Terry Cheng, le vice président de Foxconn. Ce dernier a également indiqué que l'externalisation de la gestion des dortoirs entrait dans la volonté de l'entreprise de pratiquer une gestion « plus ouverte » de ses activités.
Détail non négligeable de cette opération, qui entrainera entre autre une remise à neuf des dortoirs : les employés devront s'acquitter d'un loyer pour continuer à y habiter. Un véritable paradoxe, dans la mesure où ces derniers sont contraints d'y rester pour ne pas s'éloigner de l'usine et assurer ainsi la cadence de travail. Foxconn a cependant annoncé qu'une indemnité compensatrice serait versée aux travailleurs. Aucun montant n'a été précisé, de même qu'aucune date n'a été indiquée concernant la mise en place de cette nouvelle gestion.