Make Amazon Pay

À l'appel du premier syndicat allemand, les employés d'Amazon enchaînent les grèves outre-Rhin depuis une semaine.

Ils veulent « faire payer Amazon », au sens propre du terme. Dimanche, les représentants du syndicat le plus puissant d'Allemagne, Verdi, ont lancé un appel à la grève pour lundi et mardi, appel qui fait suite à une première grève de trois jours, qui s'est déroulée entre jeudi et samedi la semaine dernière, en plein Black Friday. Le but ? Émettre leurs revendications en perturbant les ventes du e-commerçant.

Des grèves à répétition en Allemagne

En Allemagne, Verdi n'en est pas à son coup d'essai. Outre-Rhin, le syndicat organise des grèves et manifestations contre Amazon de façon récurrente depuis plusieurs années. L'organisation milite pour que la firme de Jeff Bezos finisse par reconnaître les conventions collectives qui s'appliquent aux employés de détail d'autres entreprises présentes dans le pays.

La dernière grève, organisée la semaine dernière, a mobilisé pas moins de 500 travailleurs issus des centres logistiques et entrepôts allemands d'Amazon, selon Verdi. Une nouvelle grève devrait débuter ce lundi 30 novembre au soir, et se terminer le lendemain en fin de journée.

Ces mouvements peuvent entacher l'image d'Amazon outre-Rhin, déjà écornée au mois de juin après la contamination à la Covid-19 de plusieurs salariés du groupe. L'Allemagne reste le deuxième marché de l'entreprise, derrière les États-Unis.

Face à ces multiples grèves, un représentant d'Amazon a pris la parole ces derniers jours, affirmant que les employés allemands de l'entreprise bénéficient de salaires et avantages « excellents », outre des conditions de travail sûres. Le géant du e-commerce allant même jusqu'à comparer les salaires alloués à ceux d'autres grands employeurs du pays.

Un mouvement planétaire

Les remontrances à l'encontre d'Amazon ne se limitent pas à l'Allemagne. Ces grèves s'inscrivent dans le cadre de la campagne Make Amazon Pay (« Faire payer Amazon ») menée par des militants, citoyens et employés de l'entreprise, qui demandent à l'entreprise de réduire son empreinte carbone et d'améliorer les conditions de travail de ses salariés.

Le mouvement s'est propagé à une quinzaine de pays, parmi lesquels le Brésil, les États-Unis, l'Espagne, l'Italie, l'Inde, le Bangladesh, le Mexique, le Royaume-Uni, l'Australie, la Pologne, le Luxembourg et même la France. La coalition dénonce le fait que des « employés des entrepôts Amazon ont risqué leur vie en tant que travailleurs essentiels et ont fait face à des menaces et à des intimidations s'ils défendaient leurs droits à un salaire équitable ».

Empreinte carbone, conditions de travail, mais aussi imposition, le collectif Make Amazon Pay appelle l'entreprise à réagir. « La pandémie a révélé comment Amazon place les profits avant les travailleurs, la société et notre planète. Amazon prend trop et rend trop peu ». La mobilisation devrait se poursuivre ces prochaines semaines, partout dans le monde.