Boohoo

Plusieurs détaillants de poids reprochent à la marque britannique les conditions désastreuses dans lesquelles les employés de ses usines de Leicester travaillent.

Depuis le début de la semaine, le groupe Boohoo a vu son action en bourse tomber de 390 livres sterling, lundi, à 224 livres ce mercredi, faisant perdre la moitié de sa valeur (soit autour de 2 milliards de livres) à l'entreprise basée à Manchester, spécialisée dans la vente de vêtements en ligne.

En cause ? Les accusations portées par une association, qui accuse le groupe de pratiques quasi-esclavagistes. Amazon et Zalando font partie des plateformes à boycotter les produits de Boohoo.

Inégalités salariales, fraudes, non-respect des gestes barrières… Le sombre tableau des fournisseurs de Boohoo

Portée par l'épidémie de coronavirus et le boom de la vente en ligne, la société Boohoo a su se faire nom, ainsi qu'une réputation. Sauf que celle-ci est passée du vert au rouge en l'espace de quelques jours, après que l'association de défense des droits des travailleurs Labour Behind a dénoncé les conditions de travail et les niveaux de salaires illégaux de plusieurs usines textiles de Leicester, au Royaume-Uni.

Dans son rapport, l'ONG épingle plusieurs usines de la ville, connue comme étant le plus gros foyer d'infection COVID-19 du pays, avec environ 10 % de tous les cas recensés au Royaume-Uni la semaine passée. Notons que les usines sont rattachées, pour la plupart, à des fournisseurs de Boohoo.

Labour Behind dénonce une violation du confinement et des gestes barrières (port du masque, etc.) rapportée par les salariés des usines mais aussi des pratiques assimilées à de l'esclavage moderne dans la chaîne d'approvisionnement. Des fraudes aux aides gouvernementales accordées pour la mise en place du chômage partiel ont aussi été dénoncées.

L'entreprise va enquêter

Pour Boohoo, le coup de grâce est arrivé dimanche lorsque le Sunday Times a indiqué que l'un de ses journalistes, qui s'était fait passer pour un ouvrier, s'était vu proposer un salaire de 3,50 livres l'heure (3,90 euros), alors même que le salaire minimum est fixé à 8,72 livres outre-Manche, soit 9,68 euros.

Dès lundi, l'entreprise, qui s'est dite « horrifiée » par les propos et agissements rapportés, a annoncé le lancement prochain d'une enquête interne et a précisé mettre fin à ses liens avec les fournisseurs qui auront commis le moindre écart. « Nous n'hésiterons pas à prendre des mesures si nos standards ne sont pas atteints », a prévenu le groupe.

Plusieurs sociétés ont annoncé retirer les produits Boohoo de leur catalogue, au moins le temps de l'enquête, comme Zalando, Asos, Next et Amazon. « Les partenaires commerciaux sont tenus de respecter toutes les lois, réglementations et politiques d'Amazon applicables lors de la vente dans notre magasin », a déclaré le géant du e-commerce.

Source : The Guardian