L'homme le plus riche du monde a pris la parole pour justifier ses dépenses pharaoniques dans des projets qui peuvent sembler secondaires ; une occasion pour lui de mettre en lumière ses aspirations de grandeur qui ne coïncident malheureusement que peu avec les réalités sociales de son entreprise.
Bezos le moralisateur
À l'occasion du 25ème anniversaire de Wired, Jeff Bezos a déclaré qu'il n'y a « qu'en prenant des risques importants et en poursuivant ses rêves que l'humanité pouvait progresser de manière significative. » Une bien belle déclaration qui en dit long sur ce « visionnaire » aujourd'hui classé première fortune mondiale.En effet, les critiques sur sa manière de dépenser sa fortune personnelle ne cessent de fuser, et ce bien que le fondateur d'Amazon ait récemment annoncé un investissement de 2 milliards de dollars pour financer les écoles dans les villes à faible revenu.
Vénéré dans des centaines d'années ?
L'un des projets les plus controversés ? La construction d'une horloge de 10 000 ans au Texas. Un projet qui parait complètement futile. D'après lui, il est nécessaire de « ne plus penser à court terme. Nous avons besoin de plus de symboles pour une réflexion à long terme. » La vérité ? Bezos compte bien laisser une trace de son passage sur notre planète à sa façon toute personnelle.L'homme assume :
« je ne passerai pas une minute de ma vie à faire quoi que ce soit qui, ne contribue pas à la civilisation et la société »
Pourtant, alors que sa fortune personnelle atteint les 150 milliards de dollars, c'est avec l'aide de Bernie Sander que ses employés ont dû lui arracher une augmentation du salaire dans ses entrepots pour atteindre 15 dollars de l'heure.
Et l'homme, dont l'entreprise pratique l'optimisation fiscale à outrance, renvoie la balle aux gouvernements « il y a des choses que seuls les gouvernements peuvent faire, juste à cause de leur taille. » et d'ajouter « mes ressources sont minuscules comparées à celle du gouvernement fédéral américain. »
Il est vrai qu'il est plus facile de faire des grandes phrases et de construire, littéralement, des symboles de sa grandeur que de traiter la pauvreté au sein même de son entreprise. Bezos, qui n'a apparemment déjà plus les pieds sur Terre, aura profité de cette occasion pour annoncer un investissement de 1 milliard de dollars supplémentaires dans la conquête de l'espace ; de quoi, donc, « contribuer à la civilisation et à la société ».