Fort de son activité florissante aux États-Unis, Amazon aurait payé à l'État américain des impôts à hauteur de... zéro dollar. Malgré les critiques adressées par Donald Trump, il semblerait que l'entreprise ait encore pu bénéficier d'exonérations substantielles.
Le think tank américain Institute on Taxation and Economic (ITEP) a publié un rapport cette semaine, mettant en lumière les impôts « payés » par Amazon sur le territoire américain. Et le montant déboursé est pour le moins surprenant.
L'administration américaine a même remboursé Amazon
En effet, sur 2018, le géant de l'e-commerce américain n'a pas payé un seul dollar d'impôts. Le constat va même plus loin dans le grotesque, puisque l'entreprise a reçu un remboursement, pour un trop-perçu, de la part de l'administration, à hauteur de 129 millions de dollars ! Pour l'année 2018, le taux d'imposition d'Amazon s'élève ainsi à... -1 %.Doit-on y voir le signe d'une mauvaise santé financière du groupe ? Pas vraiment, si on en croit les résultats récemment publiés par la société. L'année dernière, Amazon a en effet enregistré des revenus record, atteignant un bénéfice de plus de 10 milliards de dollars, un chiffre multiplié par trois par rapport à 2017.
L'échec de la réforme fiscale
Alors comment expliquer ce cadeau fiscal ? Résulte-t-il d'une affection particulière portée par Donald Trump à Amazon ? Pas du tout ! Par le passé, le président américain a plusieurs fois critiqué la société, l'accusant de payer trop peu d'impôts et de faire perdre de l'argent à l'État.I have stated my concerns with Amazon long before the Election. Unlike others, they pay little or no taxes to state & local governments, use our Postal System as their Delivery Boy (causing tremendous loss to the U.S.), and are putting many thousands of retailers out of business!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 29 mars 2018
Mais l'entreprise aurait en réalité profité des largesses de la législation fiscale du pays. Pourtant, en faisant passer le taux d'imposition des sociétés de 35 % à 21 %, le gouvernement espérait inciter les dirigeants d'entreprises à payer leur dû, sans tenter d'y échapper. Mais il semble que cette mesure n'a pas freiné l'appétit d'un groupe comme Amazon pour les exonérations fiscales.
L'ironie de l'histoire, c'est qu'entre 2011 et 2016, soit avant l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, l'entreprise aurait été soumise à un taux d'imposition de... 11,4 %.
Source : Fortune