Tim Cook, le PDG d'Apple met en garde : une partie de l'argent généré en Europe pourrait être renvoyé aux Etats-Unis. Face à la demande de l'Europe de régler 13 milliards de dollars d'arriérés d'impôts auprès de l'Irlande, la direction du groupe brandit la menace de faire transiter ces réserves vers son sol national.
- Sur le sujet : Apple condamné à payer 13 milliards d'euros à l'Irlande
Ces sommes sont généralement stockées dans des structures dites offshore. Selon des estimations, en prenant en compte plusieurs multinationales américaines, ce trésor de guerre avoisinerait les 215 milliards de dollars. S'il s'agit d'un avertissement, rien ne dit cependant qu'Apple le mettra à exécution.
Un porte-parole d'Apple a d'ores et déjà tempéré les propos du dirigeant. Le groupe souhaiterait davantage que la réglementation en matière de taxation évolue aux Etats-Unis. En cas de rapatriement, Apple serait en effet sommé, à l'heure actuelle, de payer jusqu'à 35% d'impôts sur ces bénéfices...
De son côté, la Commission européenne a estimé que, depuis 2003, l'Irlande (pays dans lequel réside le QG européen du groupe) a accordé à Apple des avantages fiscaux indus pour un montant de 13 milliards d'euros. L'organisme juge que cet Etat a artificiellement réduit le montant de l'impôt payé par l'entreprise depuis 1991. En 2014, elle évalue son taux d'imposition (au titre du prélèvement sur les sociétés) à 0,005%.
Face aux accusations de Tim Cook, arguant que cette décision revêt un caractère politique, la Commission a tenu à réagir. Selon Reuters, elle rappelle que les montants infligés sont calculés sur la base de faits et non sur une quelconque inimitié entre l'Europe et les Etats-Unis. Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence a donc rappelé que ses réflexions étaient basées sur des données fournies par Apple lui-même, présentées à l'occasion d'auditions aux Etats-Unis.
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