La rumeur d'un premier Mac sous architecture ARM court depuis des années. Elle semble en passe de se concrétiser. D'après des sources anonymes de Bloomberg, Apple travaillerait en étroite collaboration avec ARM et son compère TSMC pour concevoir ses propres SoC hautes performances pour Mac. D'après les informations partagées par le média américain, un premier MacBook équipé d'un processeur dérivé des nouvelles puces A14 serait sur les rails pour l'année prochaine.
Kalamata. C'est le nom du projet de processeurs ARM hautes performances dédiés aux Mac qu'Apple développe en interne depuis plusieurs années. Projet ambitieux, très ambitieux même, puisqu'il vise à remplacer sur le long terme les processeurs Intel utilisés par Apple pour ses Mac, iMac et MacBook, et ce depuis l'abandon des puces PowerPC (développées par IBM et Apple, entre autres) annoncé en 2005 par Steve Jobs. L'idée derrière cette potentielle transition ? Permettre un environnement unifié sur le plan hardware, et surtout transversal d'un type d'appareil à l'autre.
Un premier MacBook Pro sous puce A14 modifiée dès 2021
D'après Bloomberg, qui cite des « sources familières de la question », Apple miserait ainsi sur un dérivé de la puce A14, actuellement en développement pour les iPhone édition 2020 (ainsi que pour d'éventuels futurs modèles d'iPad Pro), elle-même basée sur la nouvelle gravure en 5 nm de TSMC.Cette puce A14 survitaminée serait généreusement pourvue, avec 8 cores hautes performances nom de code « Firestorm » et au moins 4 cores pensés pour l'économie d'énergie « Icestorm ». Le premier SoC ARM pour Mac serait ainsi équipé d'un total de 12 cores, mais Apple pourrait en ajouter plus à l'avenir sur d'autres puces. D'après Bloomberg, Apple chercherait en effet à développer trois SoC ARM de son cru pour remplacer les processeurs d'Intel sur certains MacBook. Ce remplacement, tout d'abord marginal, pourrait s'opérer très prochainement.
Dès 2021, Apple s'attacherait ainsi à lancer un premier MacBook sous architecture ARM, mais d'autres devraient suivre. Une première qui permettrait à Apple de commencer doucement. Pour l'instant, les iMac, iMac Pro et Mac Pro ne seraient toutefois pas ciblés, car trop demandeurs en puissance de calcul et par conséquent encore très dépendants des processeurs de bureau conçus par Intel.
Une décision stratégique pertinente, mais aussi un casse-tête logiciel
En mettant les voiles vers les contrées d'ARM, au plus grand déplaisir d'Intel, Apple marcherait dans les pas de Microsoft qui a déjà tenté l'aventure avec sa récente Surface Pro X, pour sa part équipée d'une puce ARM custom « SQ1 » développée en partenariat avec Qualcomm sur la base des SoCs Snapdragon. Reste que ce nouvel élan n'est pas simple à mettre en œuvre d'un point de vue logiciel, comme Microsoft a pu s'en rendre compte.Et pour cause, Apple ne prévoit pas de faire tourner ses MacBook ARM sous iOS ou iPadOS, mais bien sous macOS. Adapter l'OS traditionnel des Mac à cette nouvelle architecture sera alors indispensable, mais il sera aussi nécessaire de permettre une compatibilité ARM pour les nombreuses applications déjà développées pour macOS et les processeurs x86. Une tâche ardue qui pourrait avoir un impact négatif sur les performances de ces dernières en cas de mauvaise maîtrise logicielle.
Apple devra donc impérativement faire mouche sur ce terrain s'il veut convaincre ses utilisateurs avec des MacBook dotés de puces A14 maison. Pour y parvenir, la firme miserait sur son outil Catalyst. Lancé l'année dernière, il permet justement de rendre compatibles des applications iOS avec le système macOS. L'outil était au départ (en tout cas officiellement) surtout conçu pour mettre sous perfusion l'AppStore de macOS en lui permettant de proposer au téléchargement des applications issues du monde iOS, mais quelque chose nous dit qu'en l'utilisant en sens inverse, Apple pourrait lui trouver une nouvelle utilité dans les prochains mois.
Source : Bloomberg