Après l’iPhone 12 il y a quelques jours, au tour de l’iPhone 12 Pro de passer au banc d’essai. Sortis conjointement, les deux appareils partagent un grand nombre de caractéristiques. Pour des évolutions plus franches, il faudra patienter jusqu’à l’arrivée de l’iPhone 12 Pro Max, à la mi-novembre.
- Un design luxueux à souhait
- Écran OLED de plus belle taille que l’an dernier
- L’iPhone le plus rapide du marché
- Polyvalent en photo
- Un vrai cador de la vidéo
- Support logiciel pendant 5 ans au moins
- 250€ d’écart avec l’iPhone 12 pour peu d’ajouts
- Chargeur non-inclus dans la boîte
- Autonomie limitée à une journée, et recharge encore lente face à la concurrence
Cette année, le modèle « Pro » est confronté à un petit souci de positionnement. Il faut dire que l’iPhone 12, de par sa proposition technique, a largement réduit l’écart qui le séparait de ce grand frère plus onéreux.
Pour 250 € plus cher, Apple nous propose sur l’iPhone 12 Pro d’accéder à un smartphone au design plus luxueux, mais surtout à un troisième objectif photo et un capteur LiDAR. D’autres fonctionnalités logicielles propres viennent s’ajouter au tableau (Apple ProRAW notamment), mais l’essentiel est là.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Est-ce que l’iPhone 12 Pro est radicalement différent de l’iPhone 12 ? C’est ce que nous allons étudier dans notre test complet.
iPhone 12 : la fiche technique
Inaugurée l’an dernier, la gamme «Pro» des iPhone a pour objectif de cumuler deux choses. La première, c’est un design irréprochable et luxueux. La seconde, c’est une fiche technique sans compromis.
Cette année toutefois, on y voit moins clair. Autant l’écrire : l’iPhone 12 Pro est un iPhone 12 un peu dopé. Le smartphone Apple le plus séduisant techniquement, c’est l’iPhone 12 Pro Max, que nous aurons l’occasion de découvrir le mois prochain. Lui seul se fait le témoin d’importants changements au chapitre de la photographie.
L’iPhone 12 Pro, c’est :
Écran : Super Retina XDR (OLED) de 6,1 pouces affichant une définition de 2532 x 1170 pixels (460 ppp, rafraîchissement 60 Hz, Dolby Vision) couvrant environ 86% de la face avant. Protégé par un verre Ceramic Shield.
SoC : Apple A14 Bionic (2x3.1 GHz + 4x1.8 GHz et GPU 4 cores)
Mémoire vive : 6 Go LPDDR4
Stockage interne :128, 256 ou 512 Go (non extensible via carte SD)
Batterie : 2 815 mAh, recharge rapide à 20 W, compatible avec la charge sans-fil jusqu’à 15 W (MagSafe)
Étanchéité : IP 68
Prise jack 3,5 mm : Non
Audio : Haut-parleurs stéréo
Appareils photo arrière :
- Grand angle : 12 mégapixels ƒ/1.6, 1/2.55", 1.4 µm, OIS, focale de 26 mm
- Ultra grand-angle : 12 mégapixels ƒ/2.4, 1/3.6", focale de 13 mm (120°)
- Téléobjectif : 12 mégapixels ƒ/2.0, 1/3.4", 1,0 µm, OIS, focale de 52 mm (zoom optique 2x et numérique 10x)
- Scanner 3D LiDAR
Appareil photo avant : 12 mégapixels ƒ/2.2, 1/3.6"
Vidéo : 4K @ 30/60, 1080p @ 60/120 ips, EIS
Déverrouillage : Face ID
Double SIM : Oui (nanoSIM + eSim)
Compatible 5G : Oui (sub-6 GHz et mmWave)
Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac/6, Bluetooth 5.1, NFC
Dimensions : 146.7 x 71.5 x 7.4 mm
Poids : 189 grammes
DAS : tête 0,99 W/kg, tronc 0,99 W/kg et membres 3,85 W/kg
OS : iOS 14
Coloris : Graphite, Argent, Or, Bleu Pacifique
Prix : 1 159€ pour 128 Go, 1 279€ pour 256 Go, 1 509€ pour 512 Go
Disponibilité : Disponible
Même gabarit, même écran, même SoC, même batterie et mêmes capteurs grand-angle et ultra grand-angle que l’iPhone 12. Cela fait déjà relativiser la pertinente d’une facture en hausse de 250€ par rapport au modèle «de base».
Mais l’iPhone 12 Pro possède, vous vous en doutez, des caractéristiques propres. On passe de 4 à 6 Go de mémoire vive, et le stockage de série est désormais calé à 128 Go. Aussi, seul l’iPhone 12 Pro est capable de filmer en 4K Dolby Vision à 60 images par seconde. Enfin, l’iPhone 12 «classique» ne pourra pas profiter du format Apple ProRAW lorsque celui-ci sera disponible.
Dans son écrin, l’iPhone 12 Pro s’accompagne d’un câble Lightning vers USB-C, mais d’aucun chargeur. Si vous avez suivi l’affaire, vous savez qu’Apple ne fournit désormais plus d’adaptateur secteur avec ses smartphones. «Écologie», nous murmure-t-on à l’oreille. Réglementation française oblige, le constructeur est malgré tout obligé de fournir une paire d’écouteurs EarPods dans la boîte. Avouons que nous aurions préféré l’inverse.
Design : le même… en mieux ?
L’iPhone 12 et l’iPhone 12 Pro sont les deux faces d’une même pièce. Les dimensions des deux modèles sont identiques, mais leur prise en main diffère quelque peu.
Il faut dire que l’iPhone 12 Pro est beaucoup plus lourd que l’iPhone 12. Avec 189 grammes sur la balance, on sent une nette différence avec le modèle de base, qui nous avait impressionnés pour sa légèreté.
Un embonpoint dû aux matériaux utilisés (de l’acier inoxydable au lieu de l’aluminium), qui surprend autant qu’il rassure. Le centre de gravité du téléphone étant situé assez haut, l’appareil tient bien en main. Il s’en dégage évidemment une agréable impression de solidité — encore renforcée par l’utilisation du nouveau verre «Ceramic Shield», qu’Apple annonce plus résistant qu’aucun autre.
Pourtant, je dois confesser être un peu moins fan de la proposition esthétique de l’iPhone 12 Pro. En particulier des tranches. Totalement plates (ça, j’adore), elles sont dotées d’un aspect très brillant qui est particulièrement sensible aux traces de doigt. Retrouver le même verre dépoli et mat qu’au dos ne m’aurait pas dérangé, bien au contraire.
Aucun changement n’est à signaler côté écran. L’encoche est toujours là — au grand dam de ses détracteurs —, mais les bordures de la dalle se sont bien amincies par rapport à la génération précédente.
Le smartphone est toujours doté de deux grilles de haut-parleurs : l’une sur la tranche basse, l’autre étant l’écouteur dédié aux appels. Les différents boutons restent à la même place que d’habitude.
Enfin, pour reprendre ce qui a déjà été abordé dans le test de l’iPhone 12, nous nous réjouissons de ce «nouveau» design plus compact. Tout en conservant des dimensions très proches de celles de l’iPhone 11 Pro, l’iPhone 12 Pro embarque un écran plus grand (6,1 pouces contre 5,8 pouces). Ce qui n’est certainement pas pour nous déplaire.
Écran : copier, coller
Au moment d’écrire le test de l’iPhone 12, nous avions déjà passé l’iPhone 12 Pro sous notre sonde X-Rite et dans le logiciel Calman Ultimate. Aussi nous réaffirmons ce qui a déjà été écrit : entre l’écran de l’iPhone 12 et celui de cet iPhone 12 Pro, seule la luminosité maximale diffère.
Cette dalle OLED Super Retina XDR est capable de grimper jusqu’à 836 nits, ce qui est tout bonnement impressionnant. L’iPhone 12, lui, plafonnait à 640 nits.
Point de vue calibration, on retrouve scrupuleusement les mêmes résultats. D’après notre sonde, le point blanc est un peu trop chaud par rapport à la norme de 6500K avec un relevé à 6283K. La couverture du gamut sRGB s’établit à 98,5%, et celle du DCI-P3 à 75,5%. Enfin, la reproduction des couleurs est d’une fidélité à toute épreuve grâce à un delta E mesuré à 1,5.
En résumé, nous nous trouvons face à un écran très lumineux, au contraste logiquement infini, qui affiche les couleurs comme elles devraient être — même si l’échelle de gris est un poil trop chaude à notre goût. Bien entendu, ces résultats s’en retrouvent de toute façon chamboulés si vous activez la fonctionnalité TrueTone, qui ajuste la température de l’affichage en fonction des conditions lumineuses de votre environnement.
Compatible HDR et Dolby Vision, l’écran de l’iPhone 12 Pro est un formidable compagnon de vidéo. Sa surface de 6,1 pouces offre un bon compromis entre confort de visionnage et compacité ; même si, en plein écran, l’encoche continuera de rogner un morceau de l’image…
Audio : à l’aise sur tous les styles
Offrant un son stéréo, les haut-parleurs de l’iPhone 12 Pro proposent un rendu assez plat mais satisfaisant sur tous les styles musicaux.
Illustration de la volonté d’Apple de plaire au plus grand nombre, les petits transducteurs intégrés se montrent volontaires aussi bien sûr de l’électro, du hip hop ou du rock — même si ce dernier invite plus volontiers à la saturation.
La plage de volume est suffisamment étendue pour sonoriser une petite pièce et faire office d’enceinte d’appoint, faute de mieux. Bref : une prestation audio satisfaisante.
Dépourvu de prise jack, il vous faudra vous munir d’un adaptateur Lightning vers jack 3.5 mm pour profiter de vos casques ou écouteurs filaires sur l'iPhone 12 Pro. À moins de vous tourner vers les EarPods fournis. Ces écouteurs «boutons» sont à l’image des haut-parleurs de l’iPhone. Leur son est juste, mais un peu plat. L’isolation sonore est aussi particulièrement mauvaise. De quoi inviter le plus grand nombre à se diriger vers les AirPods Pro.
Enfin, et c’est une habitude chez Apple, seuls les codecs SBC et AAC sont supportés en Bluetooth. Amateurs de musique en haute définition, nous vous recommandons plutôt de vous tourner vers le Vivo X51 5G ou le Sony Xperia 5 II.
Performances : beaucoup plus de patate que l’iPhone 12
On ne pensait pas constater une telle différence entre l’iPhone 12 Pro et l’iPhone 12. On l’a dit : les deux appareils profitent d’une fiche technique identique ; à l’exception de la RAM qui passe de 4 à 6 Go ici.
Pourtant, AnTuTu Benchmark calcule à l’iPhone 12 Pro un score de 593 422 points. C’est mieux que la quasi-totalité des smartphones Android actuels, mais un peu moins impressionnants que le récent Huawei Mate 40 Pro dont le mode «performances» lui fait atteindre les 655 000 points. Geekbench dresse un constat tout aussi engageant pour le CPU de l’A14 Bionic : il s’agit ni plus ni moins que de la puce mobile la plus rapide du moment.
Comme nous le disions dans notre test de l’iPhone 12, 3D Mark est très capricieux cette année sur iOS. L’appli plante souvent ; au point que l’on en vienne à mettre en doute les résultats obtenus. Malgré tout, le score du GPU semble dépasser à peine les 5 000 points. Un score en faible évolution par rapport à celui de l’an passé.
La mémoire flash du smartphone offre quant à elle des résultats en hausse par rapport à l'iPhone 12. En écriture, PerformanceTest Mobile a calculé un débit de 1268 Mb/s (contre environ 850 Mb/s).
La réactivité de l’iPhone 12 Pro est exemplaire. Même si l’on s’imaginait peu de changement par rapport à un A13 Bionic déjà excellent sur les iPhone 11, le nouveau SoC en 5 nm d’Apple offre une vélocité inédite à l’appareil. Toutes les applications se lancent au quart de tour, et les différents jeux de l’App Store se gargarisent d’autant de puissance graphique à disposition.
Mais, de plus en plus, les performances des plates-formes mobiles sont mobilisées dans des tâches impliquant l’intelligence artificielle. C’est évidemment le cas ici, et notamment dans tout ce qui a trait à l’image. Le traitement des photos est censé être plus rapide et, surtout, il faut une sacrée puissance de feu pour pouvoir enregistrer des vidéos en 4K60ips en HDR 10 bits Dolby Vision. Ce que seul l’iPhone 12 Pro est aujourd’hui en mesure de proposer.
Autonomie : un jour à la fois
Ici encore, l’iPhone 12 Pro dispose de la même batterie que l’iPhone 12. D’une capacité d’a priori 2 815 mAh (Apple ne communique jamais officiellement sur ces détails techniques), celle-ci nous offre suffisamment de jus pour tenir une grosse journée sans avoir à se brancher quelque part.
Évidemment, cela paraîtra peu aux utilisateurs venus d’Android. Oui, certains terminaux vendus parfois 200€ permettent d’accumuler 2 voire 3 jours d’autonomie. Mon avis sur la question est qu’Apple n’a aucune vocation à offrir plus d’une journée d’autonomie sur ses téléphones. Une philosophie qui se manifeste également sur les Apple Watch. Pour le constructeur, vous trouverez toujours un moyen de recharger votre appareil en 24h.
Aussi notre modèle de test est resté éveillé pendant un tout petit peu plus de 24h — mais avec un usage très modéré. En cumulant beaucoup de réseaux sociaux, quelques rapides quêtes sur Genshin Impact et de la lecture sur le Web, l’iPhone 12 Pro a rendu l’âme avec un temps d’écran compris entre 6h30 et 7h. On a l’impression que c’est un petit peu plus que l’iPhone 12, mais notre utilisation des deux téléphones n’était pas parfaitement identique.
Cela pourrait échauder celles et ceux qui attendaient de l’iPhone 12 Pro un véritable bond en avant en termes d’autonomie. Les habitués d’Apple, eux, savent que ce point n’est pas près de s’améliorer pour les raisons citées plus haut.
Il faut toutefois aborder un point important. Pendant notre période de test, seul le réseau 4G était actif sur le téléphone. L’iPhone 12 et l’iPhone 12 Pro étant compatibles 5G, il faut s’attendre à une autonomie en baisse lorsque ce réseau sera effectivement disponible en France. Malgré tout, Apple a déjà communiqué sur le fait que ses appareils seront en mesure de basculer automatiquement entre la 4G et la 5G afin de réduire au maximum l’impact énergétique. Une approche dont l’efficacité restera à déterminer.
Enfin, discutons de l’éléphant dans la pièce : l’absence de chargeur dans la boîte de l’iPhone 12 Pro. Motivant sa décision par la situation écologique que l’on connaît, mais aussi en partant du principe que tout le monde a une tonne de chargeurs qui dort dans ses tiroirs, Apple se déleste de cet accessoire pourtant indissociable d’un smartphone.
En lieu et place, le constructeur fournit… un câble Lightning vers USB-C. Une décision que l’on ne s’explique pas (qui a un chargeur Type-C à la maison ?) autrement que par une invitation polie à se rendre sur le site d’Apple pour s’offrir l’adaptateur secteur USB-C 20 W à 25€.
Alors nous avons pris Apple au pied de la lettre. Tout le monde a un chargeur chez lui ? En effet. Un chargeur 5W, fourni avec tous les iPhone depuis maintenant près de 10 ans.
Avec celui-ci, passer de 0 à 100% d’autonomie nous a demandé exactement 3h15. En 30 minutes de charge, l’iPhone 12 Pro n’affichait que 19%.
Reste aussi la possibilité d’opter pour MagSafe, le nouveau chargeur «sans-fil» d’Apple. Cet accessoire (45€, sans chargeur) nous a été fourni par le constructeur pour notre test. Et grâce à lui, nous avons pu recharger entièrement l’iPhone 12 Pro en 2h10.
La charge via MagSafe plafonne à 15 W avec un adaptateur secteur compatible. Notez que l’accessoire est également compatible avec tous les autres iPhone profitant de la recharge sans-fil, mais celle-ci sera limitée à 7.5 W du fait de «l’imparfait alignement des éléments» à l’intérieur du téléphone. Du Apple pur sucre.
Logiciel : iOS 14 et ses widgets
L’iPhone 12 Pro s’accompagne fort logiquement du dernier système en date, à savoir iOS 14.
Comme chacun sait, cette version témoigne d’un grand nombre d’assouplissements de la part d’Apple en termes d’interface. Il y a d’abord la possibilité d’inviter des widgets sur sa page d’accueil (avec ce que cela implique de personnalisation), et de faire un sacré tri sur sa homepage grâce à la Bibliothèque d’applications.
Les utilisateurs d’iOS découvrent aussi la possibilité d’opter pour un navigateur et une appli de mailing différente des indécrottables Safari et Mail. On peut désormais faire en sorte que Chrome, Brave, DuckDuckGo et j’en passe puissent ouvrir tous les liens sur un iPhone. Notons toutefois que la gestion des fichiers téléchargés sur le Web reste beaucoup plus praticable depuis Safari de par son intégration native dans iCloud Drive.
Apple met aussi en place de nouvelles barrières pour protéger les données de ses utilisateurs. Il est désormais possible d’autoriser l’accès à la localisation ponctuellement, et d’être à nouveau interrogé sur ce partage de données GPS à chaque lancement d’une appli.
iOS 14 inaugure également l’arrivée d’un raccourci bien pratique, dissimulé dans l’onglet «accessibilité» de ses téléphones. En tapant 2 ou 3 fois de son doigt sur l’arrière du téléphone, on peut déclencher une variété de fonctionnalités comme une capture d’écran, couper le son du téléphone ou même lancer un raccourci personnalisé via l’application idoine.
Côté logiciel, l’iPhone 12 Pro bénéficie de peu d’exclusivités par rapport à l’iPhone 12. On notera simplement une plus grande aisance dans tout ce qui a trait à la réalité augmentée grâce à son capteur LiDAR. On le répète également : seuls les iPhone 12 Pro et iPhone 12 Pro Max pourront profiter du format Apple ProRAW, que l’on est impatient de tester. Pour rappel, celui-ci permettra de cumuler les bienfaits des algorithmes Smart HDR et Deep Fusion, tout en conservant toutes les informations de l’image afin de pouvoir la développer à son goût par la suite.
Enfin, et c’est aussi beaucoup pour cela qu’on aime iOS : Apple promet pas moins de 5 années de support logiciel, sur tous ses appareils. La dernière version du système d’exploitation est encore accessible aux iPhone 6S, pourtant sortis en 2015. De quoi dessiner un bel avenir aux iPhone 12 et iPhone 12 Pro, qui pourront bénéficier d’une grande longévité.
Photographie : un trio de choc
Comme l’iPhone 12, ce modèle Pro se distingue de la génération précédente par une ouverture plus généreuse du capteur grand-angle. On gagne un «stop» en passant de ƒ/1.8 à ƒ/1.6. Une caractéristique qui autorise donc davantage de lumière à pénétrer le capteur pour un temps d’exposition identique. En d’autres termes : l’iPhone 12 Pro est plus capable dans les scènes de basse lumière.
Autre nouveauté — cette fois exclusive aux modèles «Pro» : l’arrivée d’un capteur LiDAR, qui permet au téléphone de mieux interpréter son espace, mais aussi d’aider à l’autofocus.
Enfin, l’iPhone 12 Pro profite de quelques petites nouveautés logicielles. Smart HDR 3 et Deep Fusion sont désormais utilisés sur les trois capteurs du smartphone, tout comme le mode nuit. Last but not least, l’iPhone 12 Pro est également le premier à pouvoir filmer en 4K Dolby Vision à 60 images par seconde… sur ses trois capteurs. Une prouesse.
Grand-angle : justesse et naturel au rendez-vous
Il n’existe aucune différence technique entre le grand-angle de l’iPhone 12 et celui de l’iPhone 12 Pro. C’est donc sans aucune surprise que nous constatons que les résultats sont aussi bons sur l’un que sur l’autre.
Malgré une météo qui s’est dégradée depuis notre précédent test, on obtient toujours de très belles images grâce au nouvel iPhone.
Les couleurs sont toujours d’une justesse imparable, et le traitement — très naturel — contribue à restituer les scènes telles que vous les voyez en réalité. L’idée n’est pas de sublimer, mais de capturer l’instant pour l’enfermer dans votre boîte à souvenirs.
Par temps nuageux, on note malgré tout une petite tendance à contraster plus qu’il n’en faut. Rien de bien méchant, d’autant que cette tendance contribue à mieux dessiner les différentes textures.
Ultra grand-angle : élargir l’horizon sans sacrifier la qualité
Techniquement beaucoup moins costaud que le capteur grand-angle, l’ultrawide de l’iPhone 12 Pro est plus limité. Il n’est pas aussi à l’aise dans des conditions difficiles. Mais, au quotidien, il se montre volontaire.
L’exposition est bonne, et les scènes à forte dynamique ne l’effraient pas outre mesure.
On regrette — comme d’habitude — une perte de détails assez prononcée dans les angles de l’image. Mais c’est hélas le lot habituel des capteurs de petite taille.
Du reste la colorimétrie est parfaitement raccord à ce que l’on obtient avec le grand-angle (et le téléphoto). On peut passer d’un capteur à l’autre sans craindre de voir les résultats changer du tout au tout.
Téléobjectif : pour une meilleure polyvalence
Fondamentalement, voilà ce qui différencie l’iPhone 12 Pro du modèle classique. En ajoutant un téléobjectif à la configuration photo de son smartphone premium, Apple lui offre fatalement une meilleure polyvalence dans les prises de vue.
Et c’est certain qu’il n’y a pas photo (ah !) entre le zoom optique 2x de l’iPhone 12 Pro et celui, numérique, de l’iPhone 12. Les détails sont parfaitement conservés ; même si ce troisième objectif ne jouit pas d’un piqué extraordinaire il faut bien le dire.
Sans être brouillon, le centre de l’image n’est pas non plus saisissant de netteté. On n’est pas au niveau de ce que propose la concurrence la plus récente. Nous avons été davantage séduits par le zoom 3x du Samsung Galaxy S20 FE, par exemple.
Aussi nous sommes impatients de découvrir ce que l’iPhone 12 Pro Max a dans le ventre, lui qui embarque une nouvelle optique 65 mm au lieu d’une focale de 52 mm ici.
En plus de son zoom optique, l’iPhone 12 Pro peut pousser jusqu’à un zoom numérique 10x. En y allant progressivement, à 5x par exemple, on obtient des clichés encore raisonnablement détaillés. Hélas en 10x, le piqué s’effondre totalement pour ne laisser place qu’à des pixels disgracieux. Notons toutefois que le contraste reste excellent.
Portrait : les bienfaits du LiDAR
Je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à une telle aisance en portrait de la part de l’iPhone 12 Pro. Le scanner LiDAR dont il est pourvu aide énormément à la mise au point, et la reconnaissance de scène ne m’a jamais paru aussi rapide.
À titre d’exemple, j’ai dû me montrer patient pour faire le point correctement sur ces fleurs avec l’iPhone 12. Avec l’iPhone 12 Pro, le capteur a immédiatement compris ce que je cherchais à faire, et a activé automatiquement le «bokeh».
Malheureusement, le résultat n’est pas toujours très heureux. Sur ces fleurs toujours, on remarque toujours un détourage un peu aléatoire avec une sorte de halo blanc autour des pétales.
Par défaut, le flou d’arrière-plan peut aussi paraître un peu trop prononcé. Un faux problème, en cela qu’il peut être ajusté pendant ou après le déclenchement. Ajoutons pour les amoureux de photo «féline» qu’ici aussi le LiDAR fait des merveilles en termes de vitesse de mise au point.
Sur des objets inanimés, le constat est similaire. Le scanner 3D aide vraiment à la compréhension des scènes par l’iPhone. Sur l’iPhone 12, il m’aurait fallu tourner autour de ce vélo, chercher le bon angle ou toucher l’écran pour aider à la mise au point. Ici, il m’a suffi de dégainer l’iPhone 12 Pro pour capturer la scène.
Le scanner LiDAR aide également à la mise au point dans des environnements de faible luminosité. Guidé au laser, l'autofocus n'a pas besoin de lumière pour être efficace. Du moins c'est ce que la fiche technique nous dit. Dans les faits, il faut parfois s'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un portrait nocturne correct. Malgré tout, on salue la performance.
Nuit : des photos nocturnes à toutes les focales
Arrivé sur les iPhone l’an dernier, le mode nuit fonctionne de façon très simple. Dès que le capteur se sent en manque de lumière pour exposer correctement, il se déclenche automatiquement. Tout ce que l’utilisateur a à faire, c’est rester immobile.
En intérieur en soirée, les résultats sont excellents — sauf à l’ultra grand-angle qui, techniquement inférieur aux deux autres, offre des résultats assez bruités et mal définis. Le grand-angle et sa large ouverture à ƒ/1.6 est lui comme un poisson dans l’eau, et parvient à conserver presque tous les détails de la scène. On constate avec plaisir que le téléobjectif fait quasiment aussi bien dans l’exercice.
En extérieur, l’ultra grand-angle fait une nouvelle fois office d’enfant pauvre du trio en ayant toutes les peines du monde à faire le point.
Le grand-angle tire son épingle du jeu et offre tout bonnement les meilleurs résultats. Les clichés nocturnes de l’iPhone 12 Pro s’intercalent selon nous entre ceux du Google Pixel 5 et ceux du Huawei Mate 40 Pro - les meilleures références de l’année donc.
Une nouvelle fois, le téléobjectif montre aussi de la bonne volonté pour exposer correctement. Même si la faiblesse du piqué est encore plus prononcée à la nuit tombée, cela va de soi.
Vidéo : on ne fait pas (encore) mieux
Nous étions déjà impressionnés par la qualité des vidéos de l’iPhone 12, et son grand frère fait encore mieux. Ici, on parle d’enregistrer des vidéos Dolby Vision en 4K et à 60 images par seconde. Sur toutes les focales, oui M’sieurs Dames.
Le résultat ? Éblouissant. Les couleurs sont vives et le contraste parfaitement dosé. Par essence, les fortes dynamiques sont elles aussi très bien gérées par l’iPhone 12 Pro, qui ajuste très facilement ses réglages pour obtenir, à chaque instant, la meilleure image possible.
La stabilisation, sans atteindre la perfection d’un Vivo X51 5G (qui intègre, rappelons-le, un gimbal), nous est apparue un brin plus douce que sur l’iPhone 12. Probablement une impression — rien ne justifierait une différence à ce niveau. Contentons-nous de la qualifier de «satisfaisante», sans être exceptionnelle. Pour des tournages dans de bien meilleures conditions, il vous faudra opter pour un stabilisateur externe.
iPhone 12 Pro : l’avis de Clubic
Très vite, en découvrant le nouveau line up d’Apple, nous constations une contraction de la gamme du constructeur. C’est un fait : l’iPhone 12 et l’iPhone 12 Pro sont techniquement très, très proches.
L’écran ? Identique. Le processeur ? Aussi rapide. L’autonomie ? Du pareil au même. En définitive, et en excluant un design un peu plus luxueux sur le modèle Pro, seule la partie photo pourrait faire hésiter les potentiels acheteurs.
L’iPhone 12 Pro bénéficie d’une meilleure polyvalence grâce à son téléobjectif de 52 mm. Il est aussi beaucoup plus à l’aise en portrait, dont la mise au point est grandement facilitée par l’intégration d’un scanner LiDAR. Les photographes amateurs garderont également en tête que seul l’iPhone 12 Pro pourra bénéficier d’Apple ProRAW lorsqu’il sera disponible.
Mais pour le commun des mortels, qui recherche simplement un iPhone 5G performant et à l’aise dans tous les domaines, l’iPhone 12 continue de nous apparaître comme la meilleure option. Et c’est finalement un constat que l’on se réjouit de dresser : finis les compromis trop importants entre un iPhone «classique» et un iPhone «Pro».
L’iPhone 12 Pro est évidemment un excellent smartphone. Paré pour la 5G, l’appareil est vif comme l’éclair et très à l’aise en photographie. Acheter un iPhone, c’est aussi la promesse d’un support logiciel particulièrement étendu de la part d’Apple.
- Un design luxueux à souhait
- Écran OLED de plus belle taille que l’an dernier
- L’iPhone le plus rapide du marché
- Polyvalent en photo
- Un vrai cador de la vidéo
- Support logiciel pendant 5 ans au moins
- 250€ d’écart avec l’iPhone 12 pour peu d’ajouts
- Chargeur non-inclus dans la boîte
- Autonomie limitée à une journée, et recharge encore lente face à la concurrence
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.