La semaine dernière, Asus dévoilait ses ZenFone 7 et ZenFone 7 Pro. Deux nouveaux smartphones Asus pour concrétiser l’ambition initiée avec l’excellent ZenFone 6 en 2019. Une hausse de gamme notable, qui fait néanmoins craindre le fait qu’Asus cherche à aller plus vite que la musique. Le constructeur taïwanais a-t-il les épaules pour se frotter aux ténors du segment que sont OnePlus et Xiaomi ?
- Enfin un écran AMOLED (excellemment calibré)
- Le smartphone grand public le plus rapide du marché
- Le plus endurant des smartphones 5G
- Un trio d’appareils photo convaincant
- La caméra rotative, toujours impressionnante
- Vraiment très lourd (238 grammes)
- Son des haut-parleurs de mauvaise qualité
- Pas étanche
- Tendance à la chauffe pendant les jeux
Ayant encore en tête la très bonne impression laissée par le ZenFone 6, c’est sans a priori que nous nous sommes lancés dans la découverte du ZenFone 7 Pro. Un modèle qui, rappelons-le, ne diffère du ZenFone 7 que par la présence d’un Snapdragon 865 Plus et d’une stabilisation optique sur le module grand-angle et le téléobjectif. Deux ajouts tarifés 100 € par le constructeur.
Indéniablement haut de gamme, le ZenFone 7 Pro aligne, sur le papier, de très bons points. Mais qu’en est-il une fois passé au tamis de l’utilisation quotidienne ? Réponse dans notre test complet !
Asus ZenFone 7 Pro : la fiche technique
On n’y échappera pas : aucun constructeur n’ose plus sortir de nouveau smartphone sans le seconder d'un modèle « Pro » ou, pour certains, « Ultra ». Asus se plie cette année à l’exercice même si, nous l’avons dit, les différences entre la version « de base » et celle-ci sont plutôt maigres.
Le Asus ZenFone 7 Pro, c’est :
- Écran : AMOLED de 6,67 pouces (20:9) affichant une définition Full HD+ de 2400 x 1080 pixels (393 ppi, 90 Hz, HDR 10+, échantillonnage 200 Hz) et couvrant environ 92 % de la surface avant
- SoC : Snapdragon 865 Plus (7 nm) avec processeur octo-core (1x 3,1 GHz + 3x 2,42 GHz + 4x 1,8 GHz) et GPU Adreno 650 (670 MHz)
- Mémoire vive : 8 Go LPDDR5
- Stockage interne : 256 Go en UFS 3.1 (extensible jusqu’à 2 To via carte SD)
- Batterie : 5 000 mAh, recharge rapide à 30 W, pas de recharge sans-fil
- Étanchéité : non
- Prise jack 3,5 mm : non
- Audio : deux haut-parleurs stéréo
Appareils photo arrière :
- Grand angle : Sony IMX 686 64 mégapixels ƒ/1.8, 1/1.72", 1,6 µm, OIS
- Ultra grand-angle : Sony IMX 363 12 mégapixels ƒ/2.2, 1,4 µm, angle de vue 113°
- Telephoto : 8 mégapixels ƒ/2.4, zoom optique 3x (hybride 12x), OIS
- Grand angle : Sony IMX 686 64 mégapixels ƒ/1.8, 1/1.72", 1,6 µm, OIS
- Appareil photo avant : identique aux appareils arrière
- Vidéo : 8K @ 30 ips, 4K @ 60/120 ips, 1080p @ 60/120/240 ips, EIS 3-axes
- Déverrouillage : capteur d’empreintes latéral, intégré sous le bouton d’alimentation
- Double SIM : Oui
- Compatible 5G : Oui
- Connectivité : Wi-FI 802.11 a/b/g/n/ac/6, Bluetooth 5.1, NFC
- Dimensions : 165,08 x 77,28 x 9,6 mm pour 238 grammes
- OS : Android 10 avec Zen UI 7
- Coloris : Aurora Black, Pastel White
- Prix : 799 € (699 € pour le ZenFone 7)
- Disponibilité : sortie le 10 septembre 2020
Une fiche technique musclée, qui rapproche fatalement le ZenFone 7 Pro d’un OnePlus 8 Pro, d’un Xiaomi Mi 10 Pro ou d’un Samsung Galaxy S20. Des références dans leur domaine auxquelles Asus s’attaque frontalement.
Dans son écrin, le ZenFone 7 Pro s’accompagne d’un adaptateur secteur 30 W, d’un câble USB-C, d’une paire d’écouteurs (non illustrés ici) ainsi que de deux coques de protection. L’une, noire, offre un petit mécanisme permettant de « bloquer » la caméra rotative pour éviter que des vibrations ne l’endommage ; l'autre reste plus conventionnelle, en silicone transparent.
Le design évolue doucement mais sûrement
Bonnet blanc, blanc bonnet ? Il est vrai qu’entre le ZenFone 6 et le ZenFone 7 Pro, les différences ne sautent pas vraiment aux yeux. Pourtant, si Asus a fait le choix de conserver l’esthétique si particulière de son produit, il lui a aussi offert de nombreux ajustements.
D’abord, nous sommes ici confrontés à un smartphone de 6,67 pouces, contre 6,4 pouces sur le modèle précédent. Un élargissement qui se conjugue avec l’arrivée tant attendue d’un écran AMOLED en lieu et place d’une dalle LCD IPS (nous y reviendrons).
Conséquence directe de cette croissance : le ZenFone 7 Pro est lourd. Très lourd. Trop, lourd. Affichant 238 grammes sur la balance, le smartphone rivalise avec le monstrueux ROG Phone 3, lui aussi sorti des usines d’Asus, mais embarquant une batterie de 6 000 mAh ainsi que tout un attirail dévolu au gaming.
Poignets fragiles s’abstenir donc. Toutefois cet embonpoint, auquel aucun smartphone récent ne semble échapper par ailleurs, joue en la faveur de l’impression générale de solidité du terminal. En dépit d’un écran « plat » qui s’éloigne quelque peu des standards « premium » d’aujourd’hui, le ZenFone 7 Pro est un bel objet.
Cerclé d’aluminium, le ZenFone nouveau est pourvu d’un verre Gorilla Glass 5 au dos et Gorilla Glass 6 sur la partie avant. D’un coloris sobre (« Aurora Black », d’après la nomenclature officielle), le mobile offre des reflets vert émeraude du plus bel effet selon son inclinaison face à la lumière du jour. Dommage que le revêtement soit à ce point sensible aux traces de doigt. Notez que cela est sans doute moins visible sur le modèle « Pastel White » — lui aussi plutôt flatteur.
Et la Flip Camera, dans tout ça ? Logé, en position standard, sur le haut de la partie arrière, le bloc d’appareils photo compte cette année trois capteurs distincts sur lesquels nous nous appesantirons davantage dans le chapitre dédié. Le mécanisme lui, est inchangé. Du moins en ce qui concerne sa philosophie. Nous nous trouvons toujours face à un bloc qui, grâce à un moteur, bascule sur le dessus de l’écran lorsque l’utilisateur veut prendre un selfie, lancer une visioconférence ou toute autre fonctionnalité nécessitant une prise de vue frontale.
Côté conception, Asus nous assure avoir retravaillé (et renforcé) le mécanisme, et se porte garant de plus de 200 000 rotations, ce qui correspond à 100 rotations par jour pendant cinq ans. En d’autres termes : il y a de quoi faire. Ah, et puisque nous abordons le sujet : le smartphone rétracte automatiquement la Flip Camera dès qu’une chute est détectée (et le senseur est très sensible — aucun risque).
Autre nouveauté du ZenFone 7 et du ZenFone 7 Pro : le capteur d’empreinte. Intégré l’an dernier au dos de l’appareil, il est aujourd’hui couplé au bouton d’alimentation, sur la tranche droite du smartphone. Mieux, ce même bouton d’alimentation devient également la Smart Key : le bouton additionnel proposé sur le ZenFone 6, qui pouvait être reconfiguré à l’envi. On vous en reparle dans le chapitre dédié au logiciel, promis.
Du reste, le ZenFone 7 et son cousin Pro affichent deux haut-parleurs stéréo, l’un sur le haut de l’écran, l’autre sur la tranche basse. Malheureusement, Asus a dû faire l’impasse sur le port jack 3,5 mm cette année. La place a du être réservée au modem 5G, et à la batterie — signature — de 5 000 mAh, qui aura finalement eu raison de la connectique. Le port pour carte SD (permettant d’atteindre les 2 To) ainsi que les deux emplacements pour carte SIM (5G + 4G ou 4G + 4G) se trouvent sur la tranche gauche.
Le choix de l'AMOLED 90 Hz pour une dalle très bien calibrée
Excellent sur bien des points, le ZenFone 6 ne tenait pourtant guère la comparaison avec ses concurrents de l’époque sur un point en particulier : son écran LCD IPS, quand presque tous proposaient de l’OLED. Cette année, Asus rectifie le tir, et offre à ses ZenFone 7 et ZenFone 7 Pro un écran AMOLED signé Samsung qui, en plus d’être de plus grande taille que celui son aîné, prend en charge une fréquence de 90 Hz.
Après tous les éloges prononcés par Asus à propos de son nouvel écran lors de la présentation à laquelle nous avons assisté, nous avions hâte de le passer à l’épreuve de notre sonde et du logiciel Calman Ultimate qui nous permet de vous proposer les mesures suivantes.
Ainsi, dans ses réglages par défaut, l’écran du ZenFone 7 Pro atteint une luminosité maximum de 711 cd/m2 — ce qui est très bon pour un usage en extérieur sans anicroche. En mode manuel, nous avons calculé une luminance de 515 cd/m2, ce qui est moins confortable.
Malheureusement, le mode d’affichage de série affiche un net déséquilibre dans la balance des blancs, qui tire vers le bleu. Nous avons mesuré entre 7 738K et 8 010K selon que nous étions à 50 % ou 100 % de luminosité. Rappelons que la norme attendue est de 6 500K.
Le contrat est néanmoins rempli côté gamut. Notre sonde a retrouvé 100 % du spectre sRGB, et 96,3 % du DCI-P3, le standard de l’industrie cinématographique. Dommage qu’une légère dérive s’invite à la fête : nous avons mesuré un delta E compris entre 4,16 et 4,27, quand nous attendions un 3, ou moins.
Pour pallier cela, il vous faudra opter pour le mode d’affichage « Cinématique », qui nous a offert des valeurs nettement plus réjouissantes. La température s’est réchauffée à 6 450K, tout en conservant une couverture égale des spectres sRGB et P3. Le delta E, lui, est descendu entre 2,61 et 3,16 selon que l’on règle son écran à 50 ou 100 % de luminosité — c’est excellent.
Prenez malgré tout en compte qu’en optant pour ce mode d’affichage, on perd (un peu) en luminosité. Le mode auto ne nous offrait plus que 677 cd/m2, et le mode manuel 484 cd/m².
Bref non seulement Asus se hisse à la hauteur de ses concurrents en proposant une dalle OLED, mais celle-ci permet aussi d’obtenir une calibration parfaite sans effort de la part de l’utilisateur. Pour ne rien gâcher, la fréquence de 90 Hz — à laquelle on commence à s’habituer, soyons honnêtes — permet de fluidifier la navigation sur le smartphone.
Compatible HDR10+, l’écran du ZenFone 7 Pro offre grâce à ses 6,67 pouces une excellente surface d’affichage pour profiter de ses jeux ou de ses contenus vidéo. N’oublions pas, aussi, que l’absence de distraction visuelle (pas d’encoche, pas de poinçon) est l’un des gros points forts du téléphone d’Asus.
Notons enfin un héritage bienvenu du ROG Phone avec un taux d’échantillonnage tactile calculé à 200 Hz. En des termes plus compréhensibles : le toucher de vos doigts est détecté beaucoup plus rapidement par l’écran, et vos mouvements retranscrits quasi instantanément par le smartphone. Utile en jeu, bien entendu, mais aussi pour la navigation courante.
Audio : on baisse le son
On l’imaginait déjà en constatant la taille des haut-parleurs du ZenFone 7 : inutile d’attendre un rendu sonore aussi percutant que ce que propose le ROG Phone 3. De plus, le constructeur confesse que pour des raisons budgétaires, il n’a pas été en mesure de demander son aide à DIRAC, l’entreprise suédoise qui avait aidé le constructeur à mettre au point l’expérience sonore du smartphone gaming précédemment cité.
Le terrain étant désormais préparé, autant l’écrire : le son du ZenFone 7 est sans grand intérêt. Bien sûr, le rendu stéréo permet toujours de profiter de quelques vidéos dans de bonnes conditions. Mais la petitesse des haut-parleurs fait qu’Asus donne, comme souvent, la part belle aux médiums au détriment d’aigus précis ou de basses bien rondes. On regrette aussi l’absence d’un equalizer intégré qui aurait, peut-être, permis d’arrondir les angles.
De plus, la saturation se fait assez vite ressentir au-dessus d’un volume poussé à 70 %. Autant de défauts qui sont bien entendu gommés dès lors que l’on passe sur une paire d’écouteurs ou un casque de bonne facture. Le smartphone prend bien entendu en charge les codecs aptX HD et adaptative, tout comme le AAC, SBS ou LDAC.
Puissance et performances à tous les étages
En dotant son ZenFone 7 Pro d’un Snapdragon 865 Plus, Asus s’assure de grimper sur le podium estival des smartphones les plus véloces. Un classement qui dans lequel on retrouve déjà le constructeur taïwanais en l’objet du ROG Phone 3 — décidément —, lui aussi porteur de la dernière puce signée Qualcomm.
Par défaut, le ZenFone 7 Pro offre des résultats que l’on peut obtenir sans mal avec un Snapdragon 865. Ce n’est qu’en activant le « Mode Performance » que la puissance du CPU est décuplée et que l’on arrive aux sommets promis.
Avec ses 620 000 points et quelques, le ZenFone 7 Pro s’assure d’être plus rapide que 99 % du parc mondial de smartphones. Mieux, il est aussi parmi les premiers à franchir la barre des 1 000 points obtenus en single-core sur Geekbench 5.
Ses performances graphiques ne sont pas en reste. À l’instar de son gamer de cousin, le ROG Phone 3, le ZenFone de série 7 signe deux des meilleurs scores jamais vus sur 3D Mark. Enfin, sa puce de stockage en UFS 3.1 affiche des débits tout bonnement excellents, qui approchent du seuil des 800 Mb/s en écriture.
S’il est doté de moitié moins de mémoire vive que le modèle gaming d’Asus, le smartphone grand public est néanmoins plus que bien équipé pour s’affairer à n’importe quelle tâche. Avec une telle puissance sous la coque, aucune application, ni aucun jeu n’est encore en mesure d’exploiter le ZenFone 7 Pro à pleine capacité.
Inutile de préciser que Call of Duty : Mobile peut donc se lancer avec les paramètres graphiques au maximum sans que cela ne vienne perturber les 60 images par seconde requises. Le FOV peut aussi être poussé à son paroxysme sans gêne.
Problème (déjà noté sur le ZenFone 6) : le smartphone aura bien du mal à ménager sa monture et aura tôt fait de faire grimper le mercure jusqu’à des niveaux presque inquiétants. Notre protocole de tests habituels aura ainsi laissé la surface arrière du ZenFone 7 Pro bouillante (46,2°C).
Après une session de jeu prolongée, nous avons relevé des températures oscillant entre 40 et 42°C. Suffisant pour être inconfortable. Pour l’année prochaine, Asus serait bien inspirée d’emprunter à la gamme ROG un système de refroidissement digne de ce nom.
ZenUI 7 : une interface impeccable de sobriété
Asus synchronise bien sûr sa surcouche Android avec son nouvel appareil : le ZenFone 7 fonctionne sous ZenUI 7, lui-même basé sur la dernière mouture d’Android 10, avant une mise à niveau promise vers la version 11. Sur notre exemplaire de test, le smartphone bénéficie de la mise à jour de sécurité datant de juillet 2020.
Résultat : une interface épurée, très (très) proche d’Android Stock, qui n’est pas sans bénéficier de nombreux tweaks destinés à rendre les transitions et animations plus fluides.
Mode sombre intégral, Always-On Display, bien-être numérique… Rien ne manque à l’appel, bien au contraire. Asus intègre ainsi toute une panoplie de fonctionnalités propres à son ZenFone 7 Pro, à commencer par celles dédiées à la Smart Key nouvelle génération.
On l’a dit : ce bouton reconfigurable est désormais pleinement intégré au bouton Power du téléphone. Son fonctionnement est donc à peine plus obscur que ce que l'on connaissait : il faudra composer avec un appui simple, un double appui et une pression prolongée. Si cela vous chante, vous pouvez même désactiver la mise hors tension du téléphone par ce biais afin d'attribuer deux autres actions rapides à la Smart Key (éteindre son téléphone passera alors par le volet de raccourcis).
Par défaut, cette touche permet d’appeler l’Assistant Google à l’aide. Néanmoins, on peut s’en servir pour ouvrir instantanément l’application de son choix, ou pour lancer une action rapide comme activer/désactiver le Wi-Fi ou prendre une capture d’écran. Pratique.
La caméra rotative est elle aussi mise à l’honneur dans le logiciel du ZenFone 7. Il est évidemment possible de s’en servir pour configurer le déverrouillage facial, bien que cela ne soit pas franchement très discret (le mouvement de balancier de la caméra laisse échapper un bruit mécanique).
Pour en profiter pleinement, c’est davantage du côté de l’application « Appareil photo » qu’il faudra se tourner. Comme sur le ZenFone 6, un swipe vers le haut depuis l’interface permet de positionner la caméra selon l’angle souhaité. Mieux : ZenUI 7 offre maintenant la possibilité d’enregistrer trois angles favoris afin de pouvoir, en un tap, revenir à un positionnement personnalisé qui convienne. Un peu gadget, répondront certains, mais reconnaissons qu’Asus propose ici les ressorts logiciels capables de légitimer sa drôle de caméra.
À ce titre, en voilà un autre : le ZenFone 7 Pro est le smartphone proposant les photos panoramiques les plus impressionnantes à l'heure actuelle. Oui, oui. Et pour cause, en conjuguant la stabilisation optique du capteur principal à son mécanisme rotatif, vous n’avez qu’à appuyer sur un bouton et à maintenir votre smartphone immobile pour capturer une scène à plus de 180°. Évidemment, cela nécessitera une petite gymnastique (il faut tenir le téléphone à l’horizontale, port USB vers soi — autrement c’est notre visage que l’on aura en panoramique), mais reconnaissons que le rendu est excellent.
Enfin, et à l'instar du ROG Phone 3, le ZenFone 7 Pro incorpore le mode « Génie du jeu », qui est en mesure d’optimiser le fonctionnement des jeux vidéo, d’afficher les performances et de vous rendre différents services comme le blocage de la luminosité ou des notifications.
Autonomie : aussi endurant que son petit frère
On s’en souvient : le ZenFone 6 était un monstre d’autonomie. Dans notre test, la batterie du smartphone d’Asus nous avait lâché au terme de 53 heures, dont 6 heures en utilisation optimale.
Notons toutefois que plusieurs paramètres sont susceptibles de faire varier les résultats sur cette nouvelle édition. En effet, s'il conserve la batterie de 5 000 mAh, le ZenFone 7 Pro utilise un SoC de dernière génération, ultra-puissant qui plus est. Il est par ailleurs accompagné d’un modem 5G externe qui doit être alimenté de façon indépendante. Enfin, le ZenFone nouveau se dote d’un écran plus grand, affichant du 90 Hz (mais OLED, donc consommant moins). Bref : les cartes sont redistribuées.
Comme d’habitude, nous avons mené nos tests en conservant une fréquence d’affichage réglée sur « automatique » — ce que nous estimons être le choix que feront la plupart des utilisateurs. Ainsi, la fréquence oscille entre 60 et 90 Hz en fonction des besoins et de la compatibilité des applications.
Au final, nous avons obtenu des valeurs très proches de celles enregistrées avec le Zenfone 6 l’an passé. Le smartphone s’est éteint au terme de 43 heures de veille, dont 7 heures 31 minutes l’écran allumé. 10 heures de veille en moins donc, mais un « temps d’écran » en nette hausse. Un compromis acceptable au regard des caractéristiques techniques présentées plus haut.
D’autant plus que le ZenFone 7 se met aussi à niveau côté recharge. Passant de 18 à 30 W, le smartphone peut désormais être rechargé pleinement en 1 heure 30 minutes tout rond. Après 30 minutes de charge, nous profitions déjà de 55 % d’autonomie.
Fait notable et intéressant : Asus prend le contre-pied de la concurrence au sujet de la recharge des smartphones. Nous en parlions déjà dans notre test du ROG Phone 3, mais estimons nécessaire de remettre une pièce dans la machine ici.
À notre connaissance, Asus est la seule marque à mettre en avant l’importance de conserver sa batterie en bonne santé. Plusieurs éléments logiciels du ZenFone 7 vont dans ce sens. D’abord, l’interface du téléphone vous permet d’étaler la recharge de l’appareil sur toute la durée de votre nuit. Une excellente idée, à l’heure où une grande majorité des utilisateurs continuent de recharger leur smartphone pendant qu’ils dorment.
Ensuite, il est possible d’opter pour un mode « recharge lente », qui plafonne à 10 W la puissance du chargeur. Parfait pour celles et ceux qui ne sont pas pressés, et qui souhaitent allonger la durée de vie des cellules de leur batterie. Mieux : on peut faire en sorte que notre smartphone ne se recharge pas au-delà de 80 %. L’intérêt ? Conserver des « cycles » de batterie et donc étirer encore la longévité de l’accumulateur. Une approche audacieuse au crédit d'Asus, clairement à contre-courant d'une industrie où l’on vend désormais des chargeurs 120 W.
Un photophone pertinent en toute situation
Vous voulez dire qu’en plus de pivoter, les appareils photo du ZenFone 7 Pro sont bons ? Il semblerait bien que oui. Soulignons toutefois qu’Asus ne part pas de rien. Sur le ZenFone 6 déjà le constructeur proposait des capteurs offrant d’excellents résultats — parmi les meilleurs dans sa gamme de prix d’ailleurs.
Ceci étant dit, n’oublions pas que la gamme de prix, justement, n’est plus la même. Affichés à 699 et 799 €, les ZenFone 7 et ZenFone 7 Pro se confrontent ici aux ténors que sont les Huawei P40, Xiaomi Mi 10 et OnePlus 8 Pro. Des adversaires plus ou moins redoutables selon les situations, auxquels Asus se confronte avec bravoure.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un dernier détail est à noter : en guise d’anecdote, Asus nous racontait que le capteur choisi pour son objectif ultra grand-angle n’est autre… Que le capteur photo principal du ZenFone 5. Un module « premium » donc, qui doit — sur le papier — offrir des clichés de bien meilleure facture qu’un capteur ultra grand-angle « no name ».
Grand-angle : tout simplement excellent
On commence à le connaître, le IMX686 de Sony. Une référence solide, qui a la préférence de la majorité de l’industrie cette année. Et pour cause : il est excellent. Mais la qualité du capteur ne fait pas tout ; il faut encore que le constructeur parvienne à l’appréhender et à articuler son logiciel en fonction pour offrir des clichés de bonne qualité.
Mission accomplie, et sans forcer, par le ZenFone 7 Pro. Vous connaissez la chanson : la matrice quad Bayer et le pixel binning font qu’au final, seuls 16 des 64 mégapixels sont effectivement utilisés. Ils forment en réalité des photosites plus gros, offrant non seulement une exposition parfaite, mais aussi des détails très bien dosés sur la surface de l’image.
L’algorithme n’en fait pas trop, même si l’on sent une légère appétence pour la saturation. Dans leur ensemble, les clichés ont ce petit côté « sharp » que l’on aime retrouver sur les réseaux sociaux. Les contrastes sont quant à eux parfaitement ajustés, et la diffraction semble maîtrisée aux encoignures.
Comme l’an dernier, on reste cois devant la performance du mode HDR qui permet, sur une image à contre-jour, de récupérer presque tous les détails dans les hautes lumières et les ombres. L’un des meilleurs que l’on ait vus cette année, sans hésiter.
Ultra grand-angle : une justesse inattendue
Avec ses 12 mégapixels, le capteur ultrawide du ZenFone 7 Pro passe globalement inaperçu dans le paysage actuel de la photophonie. Mais en optant pour un capteur « premium » (voir ci-dessus), Asus fait un choix très pertinent. La qualité optique est au rendez-vous, et continuité des couleurs mise à part (la saturation est un peu moins poussée ici), les clichés affichent un niveau de détail proche du capteur principal.
Il faut dire qu’avec des photosites de 1,4 µm, le capteur IMX363 choisi par Asus se hisse au niveau de celui du Samsung Galaxy S20, rien que ça.
La correction de la distorsion est optimale malgré l’angle de vue de 113°, et le HDR est une nouvelle fois très bien géré. Même face à une importance source de lumière, le smartphone parvient à rehausser les ombres et à maîtriser l’exposition comme aucun autre smartphone de son rang. Bluffant.
Téléobjectif : 8 mégapixels, oui mais…
On ne vous cachera pas qu’on a froncé un sourcil à l’annonce de la résolution de ce troisième et dernier capteur. Avec 8 mégapixels seulement, il fait office d’enfant pauvre du trio. Mais c’était sans compter sur l’excellente optimisation logicielle offerte au ZenFone 7. Je n’oserais pas écrire qu’on y voit que du feu — mais presque.
Via son zoom optique 3x (soit une focale avoisinant les 80 mm), le téléobjectif du ZenFone 7 Pro offre des prises de vue intéressantes. Cette focale, très prisée des portraitistes ou des photographes de paysage souhaitant jouer de l’effet de compression, trouve son intérêt dans une grande variété de situations.
Ceci étant dit, on voit bien que la gamme du capteur n’est pas tout à fait la même que sur les deux autres modules. Le piqué est nettement moins bon, et la diffraction reste assez présente sur les bordures de l’image. On remarque aussi une légère tendance à tirer vers le rouge, et une exposition trop à gauche du spectre à notre goût.
Les capacités HDR de ce dernier module sont également plus limitées, et les contre-jours pourraient vous poser quelques problèmes à l’occasion. Du reste, nous sommes malgré tout en présence d’un capteur de bonne facture, soutenu par un logiciel très performant.
Portrait et macro : ravissants, tout simplement
Vous l’aurez remarqué : le ZenFone 7 Pro n’embarque aucun capteur dédié à la profondeur, ni de caméra macro ou de type ToF. Tout est géré par le logiciel du smartphone grâce aux prises de vue des trois capteurs intégrés au dos.
Et le rendu est à l’avenant. Le flou d’arrière-plan n’est jamais dans l’excès (d’autant qu’il est réglable pendant et après la prise), et le détourage est plutôt correct (bien que perfectible). Un très léger lissage de la peau est de rigueur, mais encore une fois rien d’excessif. Les couleurs, enfin, restent naturelles.
Précisons l’évidence : que vous utilisiez le mode Portrait à l’avant ou à l’arrière ne change strictement rien étant donné que c’est le même capteur qui sera utilisé.
Le module fait du bon travail sur les sujets non humains, mais il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir le résultat escompté. Par chance, le smartphone est ultrarapide, tout comme l’application du filtre dédié aux portraits.
Du côté de la macro, même chanson. Aucun module dédié n’est intégré — et c’est pour le mieux au vu de la médiocrité générale de ce type de capteurs. Ici, c’est le capteur ultra grand-angle qui est utilisé. D’ailleurs, aucun indicateur ne viendra vous dire que vous êtes en « mode macro ». Une fois placé très proche d’un sujet (4 cm minimum), le smartphone comprend tout seul qu’il s’agit d’une macro et ajuste ses paramètres en conséquence. Une bonne idée, tout en simplicité.
Photo nocturne : un bon rival pour les ténors du genre
C’est sans doute à ce niveau là que l'on retrouve la plus grande différence entre le ZenFone 7 et le ZenFone 7 Pro. On l’a dit : ce dernier modèle dispose d’une stabilisation optique sur ses modules grand-angle et téléphoto. Un mécanisme qui permet au smartphone d’allonger le temps de pose, et donc de mieux exposer les scènes nocturnes, tout en atténuant le flou de bougé et le bruit numérique.
Précisons d’emblée que, comme le ROG Phone 3 (et les iPhone 11 et 11 Pro Max), le ZenFone 7 active automatiquement le « mode nuit » dès lors que la luminosité vient à manquer. Encore une fois, il s'agit là d'une très bonne idée logicielle qui permet d’éviter de jongler avec les modes de prises de vue ou de prendre un premier cliché en mode auto avant de se rendre compte que, finalement, il aurait mieux fallu allonger la pose.
On peut malgré tout « forcer » le mode nuit avec le mode idoine, mais les résultats sont exactement les mêmes — point de « avant/après » ici donc.
Le mode nuit est disponible sur les modules ultra grand-angle et grand-angle. Sans grande surprise, c’est ce dernier (stabilisé, mieux défini et bénéficiant d’un capteur de plus grande taille) qui s’en sort le mieux.
Le bruit numérique est très bien atténué, et l’exposition des hautes lumières, impressionnante. On remarque quelques artefacts dans les ombres les plus bouchées, mais le résultat reste excellent pour un smartphone. Si l’on perd fatalement beaucoup de détails par rapport à un cliché diurne, le mode photo de nuit offre des clichés plus convaincants qu’on ne l’aurait cru.
Vidéo : une stabilisation diaboliquement efficace
En vidéo aussi, le ZenFone 7 Pro tire son épingle du jeu grâce à cette excellente stabilisation optique. Capable de filmer jusqu’en 8K à 30 images par seconde, le dernier-né d’Asus offre des images splendides, très détaillées et au contraste justement dosé, pour immortaliser votre quotidien.
La stabilisation électronique n’est pas en reste, et assure à tous les capteurs une compensation des mouvements performante. Dommage que le mode Hyper Steady, qui décuple encore les capacités de stabilisation du smartphone, nuise à ce point à la qualité des fichiers vidéo.
Rappelons enfin que le ZenFone 7 est capable de faire pivoter ses objectifs, et offre donc matière à filmer de jolis panoramas sans même avoir à se déplacer.
Asus ZenFone 7 Pro : l’avis de Clubic
Avec ses ZenFone 7 et ZenFone 7 Pro, Asus nous a fait une petite frayeur. Bien qu’il jouisse d’une excellente réputation, le constructeur taïwanais avait-il vraiment les épaules pour se frotter à des Samsung, Huawei, OnePlus et Xiaomi sur leur terrain de jeu favori du haut de gamme ?
Après avoir passé plusieurs jours en compagnie du ZenFone 7 Pro, l’affirmative s’impose. Nous sommes face à un excellent produit, possiblement l’un des meilleurs que votre humble serviteur a eu entre les mains cette année.
Bien sûr, Asus emprunte un chemin déjà emprunté par d'autres. Une hausse de gamme, un smartphone compatible 5G, une déclinaison Pro et une augmentation de prix contingente. Mais tout cela a du sens dans la stratégie d’Asus ; aussi on ne s’en offusquera pas.
Malheureusement pour le constructeur, il ne jouit pas (encore ?) de la même réputation que ses concurrents. Bien que le consommateur connaisse déjà ses autres produits (ses ordinateurs portables, notamment), il a moins souvent été confronté à un smartphone signé Asus. À prix égal, préférera-t-il se tourner vers le OnePlus 8, le Xiaomi Mi 10, le Huawei P40, ou vers le Asus ZenFone 7 et 7 Pro ?
Qu'on vous rassure : avec le ZenFone 7 Pro, Asus entre indéniablement dans la cour des grands, et mérite autant d’attention que n’importe lequel de ses plus féroces concurrents.
Doté d’un formidable écran 90 Hz sans distraction, le ZenFone 7 Pro se démarque grâce à son système de caméras rotatives innovant. Un parti pris qui aurait pu n’être qu’un gimmick, si les trois appareils photo choisis par Asus n’étaient pas aussi excellents, et si ZenUI 7 — la surcouche Android du smartphone — ne faisait pas tout son possible pour légitimer l’excentricité du produit.
Équipé du processeur le plus rapide du marché, et de l’une des batteries les plus endurantes disponibles sur un smartphone 5G, le ZenFone 7 Pro est aussi surpuissant qu’il est infatigable.
À l’heure du bilan final, nous ne regrettons que son poids — excessif —, et l’absence de certification d’étanchéité qui, bien qu’elle ne soit pas jugée utile par de nombreux utilisateurs, ajoute indéniablement un cachet premium duquel il est risqué de se passer à ce niveau de prix.
- Enfin un écran AMOLED (excellemment calibré)
- Le smartphone grand public le plus rapide du marché
- Le plus endurant des smartphones 5G
- Un trio d’appareils photo convaincant
- La caméra rotative, toujours impressionnante
- Vraiment très lourd (238 grammes)
- Son des haut-parleurs de mauvaise qualité
- Pas étanche
- Tendance à la chauffe pendant les jeux