Selon les auteurs de la plainte, le moteur chinois agirait en contradiction avec la Constitution des Etats-Unis. De même, l'accusation pourrait être recevable car Baidu est accessible sur le territoire américain. Pour les plaignants, une simple recherche au sujet de la place Tienanmen ne montrerait que des informations parcellaires et politiquement orientées en faveur du parti Communiste chinois.
Cet épisode de l'histoire chinoise reste, en effet, un épisode douloureux de l'histoire du pays. En avril 1989, des étudiants mais également des intellectuels et des ouvriers chinois étaient descendus dans la rue afin de dénoncer la corruption et réclamer des réformes. Par la suite, ces mouvements avaient été durement réprimés et le Pouvoir central avait alors tenu à l'écart la presse étrangère.
Depuis cette période, la Chine a toujours pris soin de ne pas communiquer à ce sujet, Internet ne faisant alors pas défaut à la règle. Pour autant, si la Chine reste maitresse de sa politique sur son territoire, la question semble se poser à l'étranger.
Pour cause, l'avocat des plaignants de la plainte considère qu'une : « entreprise privée agit comme agent d'un Etat étranger pour limiter la liberté d'expression, et qu'il agit au sein des frontières des Etats-Unis en violation du premier amendement de la Constitution américaine ».
Pour rappel, l'an dernier c'est le moteur américain Google qui estimait avoir été victime d'une vague d'attaques informatiques visant des militants des droits de l'Homme. Le moteur avait alors procédé à une réintroduction partielle de certains résultats interdits par Pékin (notamment une photo prise lors des événements de Tienanmen). Suite à la pression de la Chine, Google avait alors été contraint de s'installer à Hong Kong.
Enfin, la problématique de Baidu pourrait se poser pour le réseau social chinois Renren. A l'occasion d'une récente introduction en bourse à New-York, les responsables du groupe ont expliqué que la plateforme bloquait certains contenus pouvant porter préjudice à la « dignité nationale chinoise ». Cette politique de gestion des contenus pourrait donc être mal perçue aux Etats-Unis...