© Pixabay
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Google et Universal Music Group (ainsi que d'autres entreprises) se sont engagés dans une future collaboration potentielle. Cette entente entre les deux groupes permettra la création de morceaux de musiques générés par IA en utilisant la voix d'artistes connus.

L'industrie musicale fait face aujourd'hui à un nouveau défi : celui de l'émergence des deepfakes musicaux. Soit la création de musique assistée par intelligence artificielle, qui permet notamment d'utiliser à peu près n'importe quelle voix ou mélodie dans un arrangement musical. Si le souci d'éthique derrière ce phénomène est réel, il n'était pas question pour Universal ou Google de passer à côté. Cette future collaboration pourrait permettre à tout le monde de produire des deepfakes de manière complètement légale.

Un nouvel horizon créatif teinté d'incertitudes

Cette alliance potentielle pourrait booster la créativité de nombreux compositeurs et amateurs de musique, qui pourraient alors expérimenter ce qu'ils veulent avec des voix d'artistes célèbres. Selon le Financial Times, cette initiative n'est pas isolée et s'inscrit dans un cadre de réflexion bien plus large : comment intégrer et réguler l'utilisation de l'IA dans la production musicale ?

L'utilisation sauvage de voix sans le consentement de leurs auteurs soulève de nombreux questionnements quant à la protection des droits d'auteurs et même à l'authenticité artistique. Le fait de cadrer leur utilisation permettrait aux entreprises de production musicale de garder le contrôle de ce phénomène. L'idée de Google et d'Universal serait éventuellement d'établir un modèle de licence pour que les chanteurs et propriétaires de droits d'auteurs puissent être rémunérés si leur voix ou leurs mélodies sont utilisées dans des productions assistées par IA.

© Frazer Harrisson / Wire Image / Getty - Kevin Winter / Getty Images
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Défis et préoccupations

Si l'idée peut paraître enthousiasmante, elle n'est pas sans soulever de vives inquiétudes dans les rangs de l'industrie musicale. Au mois d'avril de cette année, les deux artistes Drake et The Weeknd (présents sur la photo ci-dessus) ont connu un succès un peu malgré eux. En effet, un compositeur anonyme, caché sous le pseudo de Ghostwiter977, a créé un morceau avec leurs deux voix en utilisant l'IA. Heart On My Sleeve, le morceau en question a été un succès fulgurant puisqu'il a enregistré une quinzaine de millions de vues en 48 h. À ce moment-là, les deux artistes avaient déjà fait part de leurs préoccupations quant à ce genre d'utilisation non autorisée de leurs voix.

À l'inverse, d'autres personnes comme l'artiste canadienne Grimes, sont pleinement pour le développement de la production musicale assistée par IA. Au mois de juin, Paul McCartney a de son côté annoncé qu'un nouveau morceau des Beatles sera composé grâce à l'IA, en extrayant des samples de la voix de John Lennon d'une cassette datant de 1978.

Se réjouir ou s'inquiéter pour les artistes, la question n'est pas si simple à considérer. Ce qui est certain en revanche, c'est que l'industrie musicale ne restera pas les bras croisés à attendre que les deepfakes pleuvent sans son autorisation. Cette potentielle collaboration entre Google et Universal en est la preuve.