Même si Google clamait haut et fort son innocence, l'entreprise vient d'écoper d'une amende de 93 millions de dollars. La raison ? Elle traçait ses utilisateurs sans leur consentement explicite.
Google, qui a récemment revisité l'interface de Chrome, a une notion toute particulière du respect de la confidentialité de ses usagers. La société, déjà visée par des plaintes d'associations de consommateurs en UE l'an dernier, se retrouve à nouveau au cœur d'une tourmente judiciaire. Cette fois-ci, c'est la thématique de la localisation de ses utilisateurs qui est concernée, et l'entreprise a dû s'affranchir d'une amende de 93 millions de dollars. Après une plainte récente relative à son usage de l'IA, on ne peut pas vraiment dire que Google navigue en ce moment sur un long fleuve tranquille.
Une promesse bafouée
La procédure judiciaire a été formulée par Rob Bonta, procureur général de l’État de Californie. Ce dernier a mis en exergue une forte divergence entre les déclarations de Google et les réalités du terrain. En effet, dans un souci de respect de la confidentialité, Google avait affirmé donner la possibilité à ses utilisateurs d'opérer une désactivation du suivi de leur historique de déplacements. Cette option permettant ainsi de se prémunir, sur le papier, de tout « pistage » de la part de l'entreprise.
En réalité, Google continuait la collection et le stock de données par des moyens détournés. Parmi ceux-ci : le suivi des applications, dont les utilisateurs avaient l'usage ainsi que leur activité web. Selon les allégations du procureur, ces fonctionnalités étaient activées par défaut.
La sanction et l'engagement de Google
Malgré cela, Google n’a pas réellement admis sa culpabilité dans cette affaire, mais a consenti à s'acquitter d'une amende de 93 millions de dollars. Cette amende est accompagnée de mesures correctives que la société sera tenue de mettre en place pour régulariser la situation. Parmi celles-ci : plus de transparence quant aux pratiques de suivi de localisation et l'obligation de notifier un utilisateur avant que ses données de localisation soient utilisées pour du ciblage publicitaire. Le porte-parole de Google, José Caste n ada, a affirmé que le résultat de cette affaire était la conséquence de politiques de produits obsolètes. Politiques qui avaient été modifiées depuis plusieurs années en interne par Google.
La transparence est une clef de voûte sur laquelle repose la confiance des utilisateurs envers les entreprises de la tech. Google n'est pas franchement bon élève en la matière. Loin d'en être à son premier débordement, l'entreprise se prend à nouveau une petite tape sur les doigts de la part de la justice américaine. Un avertissement que beaucoup d'observateurs jugeront certainement insuffisant au regard du montant de l'amende.
Source : The Guardian