En Allemagne, les autorités de protection de la vie privée de Hambourg ont envoyé une injonction à Google en expliquant que le géant californien était en violation de deux lois locales : la première portant sur les médias de télécommunications et l'autre sur la protection des données.
Plus précisément, c'est la manière dont Google dresse les profils des internautes qui n'est pas vue d'un très bon œil. Pour mémoire, en janvier 2012 la société a uniformisé ses diverses politiques de confidentialité, ce qui lui permet entre autres, de croiser les données de ses différents services. Si Google Now peut par exemple scanner les emails, le calendrier ou le carnet d'adresses, l'ensemble des informations permet à Google de mieux cibler ses utilisateurs.
Selon Ulrich Kühn, député au sein de cette commission, le traitement de ces données serait illégal. L'Allemagne pointe notamment la collecte d'informations pour déterminer les centres d'intérêt de l'internaute, sa position géographique, ou encore l'analyse de ses cercles d'amis.
Reuters rapporte les propos du juriste Johannes Caspar basé à Hambourg, qui affirme que Google a précédemment refusé de permettre aux utilisateurs de choisir la manière dont leurs données personnelles pouvaient être utilisées.
La commission de Hambourg chargée de superviser la protection de la vie privée a demandé à Google d'être plus clair sur la manière dont les données des internautes seront traitées ainsi que la mise en place de mécanismes d'opt-out.
Pour mémoire en matière de vie privée, la CNIL a infligé une amende de 150 000 euros à Google en début d'année. Depuis quelques semaines, l'Allemagne semble jouer l'offensive sur tous les fronts. Dans le cadre de l'enquête menée par la Concurrence de la Commission Européenne, Sigmar Gabriel, vice-chancelier d'Allemagne et ministre fédéral de l'Économie et de l'Énergie, a récemment annoncé qu'un démantèlement de Google était envisageable au regard de sa position de monopole. Une cour fédérale de Berlin avait également obligé Google à réactiver son service de support par mail pour les consommateurs. Enfin, le mois dernier, Heiko Maas, le ministre de la justice en Allemagne avait souhaité que Google affiche davantage de transparence sur les algorithmes de son moteur.