Hier, la Commission Européenne a annoncé que de nouveaux éléments sont venus étoffer son enquête au sujet de Google. Antoine Colombani, porte-parole du responsable de la Concurrence à la Commission Européenne Joaquin Almunía, explique que les plaignants ont : « soumis de nouveaux arguments et de nouvelles données, lesquels doivent être pris en considération ».
Pour mémoire, plusieurs entreprises dont Microsoft reprochaient à Google d'entretenir un monopole sur le marché des moteurs de recherche pour mettre en avant ses propres services (comparateurs de prix, services de cartographie, etc) au détriment de ses concurrents. Parmi les plaignants, nous retrouvons TripAdvisor, Expedia, Hotwire, Nokia, Oracle, Twenga ou ShopCity, représentés par FairSearch.org.
Face à ses accusations, l'ex-PDG de Google Eric Schmidt, siégeant au sein du conseil de direction de la société s'est exprimé sur l'un des blogs officiels de Google. Ce dernier explique que le moteur de recherche d'actualités représente moins de 15% du trafic vers les sites tels que LeMonde ou le Financial Times. Google ne constituerait donc pas un monopole. Il ajoute que la société souhaite favoriser le service à l'internaute, par exemple en retournant directement la météo locale plutôt que de privilégier les sites spécialisés. « Nous ne promouvons pas nos propres produits au détriment de la concurrence », explique-t-il ainsi.
Toutefois, une nouvelle alliance baptisée Open Internet Project s'est formée. Celle-ci rassemble notamment Lagardère, Meilleurtaux.com, la Fédération Française des Télécoms ou CCM Benchmark. L'OIP a estimé que les propositions de Google, visant à monnayer le positionnement de certains sites Internet par enchères, n'étaient pas satisfaisantes.
Sigmar Gabriel, vice-chancelier d'Allemagne et ministre fédéral de l'Économie et de l'Énergie, est revenu sur l'enquête en cours dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (via NBCNews). Ce dernier explique qu'un démantèlement de Google est une solution qui doit être « sérieusement prise en considération (...) mais ce serait seulement en recours final, c'est la raison pour laquelle nous nous concentrons sur la régulation anti-monopole pour les plateformes Internet ».
Stefan Rouenhoff, porte-parole du ministère de l'économie en Allemagne, précise que la société Google est scrutée sous tous ses angles, notamment pour s'assurer que celle-ci respecte bien les lois locales en matière de vie privée et ne met pas en œuvre des mécanismes lui permettant de s'affranchir de certaines taxes.
M. Gabriel explique que cette affaire est particulièrement importante puisqu' « il s'agit tout simplement du futur de la démocratie à l'ère numérique et donc également de la liberté, de l'émancipation, de la participation et de la détermination de 500 millions de gens en Europe ».