Des éditeurs accusent Google de les priver de trafic à son profit

Thomas Pontiroli
Publié le 24 octobre 2014 à 12h04
Google s'attire les foudres de plusieurs éditeurs comme Lagardère Active ou l'allemand Axel Springer. Réunis au sein de l'Open Internet Project, ils dénoncent une nouvelle fonction les privant de trafic.

Cette nouvelle fonctionnalité de Google, les éditeurs français l'ont en travers de la gorge. Il s'agit d'un champ de recherche secondaire. Lorsqu'un internaute saisit une requête classique dans Google - à tout hasard, Clubic - le moteur retourne les résultats, mais il adjoint à la première occurrence un autre champ. Son but : trouver un contenu sur le site (ici, Clubic) en passant par Google, et non par le moteur dudit site.


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Mais alors que l'internaute peut légitimement s'attendre à tomber directement sur le résultat voulu - par exemple, un article de presse -, Google le mène à une autre de ses pages de résultats. Pour l'Open Internet Project, un rassemblement de 1 000 éditeurs luttant pour un Internet plus ouvert et déjà opposé à Google par le passé, l'américain « détourne le trafic », « trompe l'utilisateur qui pensait trouver un accès direct au site recherché » et a installé cet outil de façon « unilatérale, discrétionnaire et sans cohérence globale ».

Exemple à l'appui, le site du Monde dispose d'une « Search Box » mais pas celui du Figaro. Le problème sous-jacent de cette fonctionnalité est qu'elle incite l'internaute à utiliser davantage Google, en générant une page vue supplémentaire, que le site éditeur n'aura pas. Alors que les budgets publicitaires sont serrés sur le Web en ce moment (+3% au deuxième trimestre selon le SRI), on comprend que certains soient irritables.


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source : OIP


L'OIP constate que ce « détournement » est encore plus notable sur mobile, où la moitié de la page Google est occupée par des publicités AdWords. Celle-ci avait déjà porté plainte à Bruxelles contre l'américain pour abus de position dominante, l'accusant de favoriser ses propres services dans les résultats de recherche. Brandissant à nouveau l'article L. 420-2 du Code de commerce sur les pratiques anticoncurrentielles, l'OIP a adressé une mise en demeure à Google, jeudi 23 octobre, et l'appelle à cesser immédiatement ces pratiques.

Google donnera le choix aux webmasters

Le secrétaire général, Thierry Orsoni, indique ne pas encore avoir eu de réponse de la part de Google. Contacté, l'américain comprend que certains éditeurs s'opposent à cette Search Box et ne compte pas occulter le problème. Sur le fait que Google renvoie vers une deuxième de ses pages, il précise que depuis le lancement de cette fonctionnalité, le 5 septembre, il met à disposition des webmasters la possibilité de rediriger les internautes directement sur leur site, et non sur une deuxième page Google de « SERP ».

Avec la Search Box, il affirme vouloir simplement rendre service aux internautes qui peuvent être confrontés à des arborescences compliquées lorsqu'ils cherchent du contenu sur une page. Comme à son habitude, l'américain opère beaucoup de mises à jour de ses services, récolte les retours, et s'adapte dans la mesure du possible. D'ici quelques semaines, Google offrira la possibilité de décliner la fonction Search Box. En attendant, il accepte de supprimer l'outil de la discorde pour les éditeurs qui en font la demande.





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