Quelle est votre vision des PME ?
Nous avons eu une vision très orientée sur les grands groupes mais le marché a changé et il change encore. Il y a de très belles PME et PMI, et des associations professionnelles qui ont besoin de ressources informatiques. Leurs besoins explosent car elles s'appuient sur l'outil informatique pour assurer leur croissance et s'internationaliser.Il se crée beaucoup de start-up en France, deux fois plus qu'en Allemagne, mais il y a aussi beaucoup de déperdition car elles n'arrivent pas à mûrir, ni à aller à l'international. L'une des raisons à cela est qu'elles ne disposent pas des bons outils informatiques pour gérer, par exemple, l'intégration d'acquisitions.
Comment aidez-vous ces sociétés à se développer ?
Ces jeunes entreprises, mais aussi les PME, existantes doivent souvent composer avec des systèmes d'information lourds, des progiciels de gestion intégrée (ERP) chers et complexes. Ce que nous voulons proposer c'est une informatique en tant que service que l'on peut provisionner entre trois semaines et trois mois, pour un coût divisé par dix et demandant des compétences classiques. Car le monde a changé.Nous voulons clairement soutenir les PME et les start-up, avec un incubateur, et la multiplication par trois des effectifs dans les équipes commerciales en France dévouées au PME, ce qui représente 150 collaborateurs.
Notre programme pour les PME a été lancé il y a six mois, lors de la présentation des résultats de 2013, mais il avait été amorcé avant. On constate un changement drastique depuis ces derniers mois avec une explosion des ventes de serveurs Blade x86. Les ventes de PC se portent bien, de même que le stockage et le réseau car les entreprises cherchent à faire commuter les objets numériques, ce qui génère des revenus. Enfin nous entamons une vraie percée dans le logiciel, notamment la gestion de l'infrastructure et le big data.
Quel est l'avenir du PC en entreprise ?
On me demandait il y a trois ans si le PC était mort. J'avais répondu que non, et l'histoire m'a donné raison. Il faut se focaliser sur les usages, et ces usages changent. Par exemple un employé sous HP Envy X2 peut l'utiliser en tant que tablette lors de ses déplacements, mais aussi comme un ordinateur portable, en y ajoutant le clavier. Une fois rentré au bureau, il peut y brancher son moniteur et là, il a bien un PC fixe.Les petites entreprises veulent-elles du cloud ?
Les clients parlent beaucoup de cloud car ils en veulent leur propre compréhension. Chez HP nous n'opérons pas de différence entre le cloud et ce qui ne l'est pas. HP approche cette technologie par le besoin client alors que pendant longtemps on leur donnait une structure packagée, chère et longue à déployer, puis on leur disait qu'ils trouveraient ce dont ils avaient besoin dedans. Aujourd'hui nous discutons avec les clients.Quel que soit leur problème, comme une difficulté à homogénéiser des données, à intégrer des actifs, nous proposons une offre cloud adaptée que nous pouvons déployer en moins de six mois, et orchestrer.
Quels sont les besoins des PME en 2014 ?
Parmi les principaux besoins exprimés par les PME, le premier est de gagner en vélocité, car des SI rapides constituent un atout important. Par exemple, si le PDG d'une entreprise de 500 salariés implantée en France, en Italie, en Suisse et en Allemagne décide de s'installer au Brésil en rachetant une entité, les SI ne doivent pas constituer un frein en raison d'une intégration trop longue ou de la coexistence de deux gouvernances.Avec le cloud, nous pouvons accompagner ces entreprises dans leur développement au niveau mondial, en les aidant à dimensionner leur système d'information en conséquence, de façon rapide, et avec un même système de gouvernance. On constate d'ailleurs que des dirigeants se lancent dans des projets plus ambitieux car le cloud le permet. Dans notre stratégie, nous voulons aider les entreprises à devenir internationales.
Ces entreprises ont aussi besoin d'un système de gestion des données, d'outils collaboratifs et de gestion des réseaux sociaux, car c'est ce qui permet d'attirer les jeunes. Enfin, elles sont dans une logique de service plutôt que d'achat de SI complets. De plus en plus, les entreprises vont acheter l'IT comme de l'électricité. Si une PME embauche dix salariés, elle aura besoin d'adapter son logiciel de paye, de trésorerie, etc. Elle doit pouvoir accéder à un catalogue de services afin d'y piocher ce dont elle a besoin à un moment donné.