Huawei a lancé mardi 31 mars un avertissement. Alors qu'elle affirmait avoir réalisé de bons résultats l'année dernière malgré les sanctions américaines, elle admet désormais que 2020 pourrait voir un ralentissement de ses bénéfices.
Néanmoins, le premier fabricant mondial de smartphones l'affirme : la Chine ne restera pas impassible si les sanctions américaines contre Huawei sont renforcées.
Une riposte de la Chine à attendre
Selon Reuters, Huawei a déclaré que Pékin pourrait riposter contre les mesures américaines visant à limiter les ventes de puces à Huawei, en restreignant les ventes de produits américains en Chine et en se tournant vers d'autres fournisseurs en Chine et en Corée du Sud. Eric Xu, à la présidence tournante de Huawei, a affirmé que le groupe pourrait alors se tourner vers le Sud-coréen Samsung, le Taïwanais MTK ou le Chinois Unisoc pour ses approvisionnements en composants.Mais il a également ajouté que « le gouvernement chinois ne se contentera pas de rester sur le côté et regarder Huawei passer à la casserole ». Il interroge : « Pourquoi le gouvernement chinois n'interdirait-il pas l'utilisation de puces 5G ou de stations de base alimentées par puces 5G, de smartphones et d'autres appareils intelligents fournis par des entreprises américaines, pour des raisons de cybersécurité ? », en écho aux raisons invoquées par le président américain Donald Trump.
À la défense d'un chiffre d'affaires
En mai dernier, lorsque les États-Unis ont mis Huawei sur liste noire, ils ont effectivement invoqué le motif de la sécurité nationale, un motif pourtant démenti quelques mois auparavant par le fabricant. Ces derniers mois, la tension semblait pourtant prête à retomber : Donald Trump a même envisagé de lever une partie des sanctions en octobre dernier.La firme dispose désormais d'un répit supplémentaire durant lequel elle peut continuer à commercer avec des entreprises américaines. Mais pour Huawei, qui craint pour son chiffre d'affaires, ce n'est pas suffisant. Aux yeux de l'entreprise, les sanctions à venir ne sont pas tant destinées à assurer la sécurité nationale qu'à privilégier les sociétés américaines.
Eric Xu a déclaré : « Si le gouvernement chinois s'engageait dans des contre-mesures, l'impact sur l'industrie mondiale serait étonnant. Ce n'est pas seulement une entreprise, Huawei, qui pourrait être détruite ». Quoi qu'il en soit, le dirigeant a prédit que l'année 2020 serait « la plus difficile » jusqu'à présent pour Huawei. En 2019, son bénéfice net s'est établi à 62,7 milliards de yuans (8,07 milliards d'euros). Si le chiffre est en hausse de 5,6 %, il s'agit de l'augmentation la plus faible en trois ans.
Source : Reuters